T A L
que là traduction frànçoife , parce qu’elle renferme
les deux continuations de Ferdinand Camargo, & de
-F. Bafil de Soto, jufqu’en 1669.
<jQ. Enfin, nous remarquerons que pour faire à
-l’avenir ime bonne édition de l’hiftoire de Mariana,
dans toutes les langues dont nous venons de parler,
i l conviendront de fuivre le plan delà tradü&ion an-
-gloife , y joindre Miniana, & Luzio Efpinozâ , avec
■ les -critiques de Pedro Mantuano , & de Cohon-
T ru e l, ou Ribeyro de Macedo, &c. iiiivie de l’apo-
dogie de Tamaio de Vargas ; & mettre 4 la tête du
•tout, -la vie de Mariana , compoféè par ce dernier
auteur. ( Le chevalier DE J AU c o u r t . )
TALAURIUM , ( Géogr. a n c campagne dans
l ’endroit oii le Danube fe courbe , pour couler du
■ côté de la mer Cronium , félon Ortellius qui cite
Apollonius. Par la mer Cronium, Apollonius entend
•ia mer Adriatique ; ainfî la campagne en queftion ç
de voit être aù voifinage de Strigonie", ou de Bude,
( A / . )
T A LB E ,f.m . terme de relation, nom qu’on donne
à un dofteur mahonjétan, dans les royaumes de
Fez & de Maroc. (D . J .)
T A LC , ( Hiß. nat. ) talcttm ; c’eft le nom qu’on
donne à une pierre, compoféè de feuilles très-minces
, qui font luifantes, douces au toucher ; tendres,
flexibles , & faciles à puivérifer ; l’a&ion du feu le
plus violent, n’eft point capable de produire aucune
altération fur cette pierre ; les acides les plus concentrés
n’a giflent point fur elle. Le talc varie pour
les couleurs, pour la tranfparence , pour l’arrangement,
& pour la grandeur des feuilles qui le com-
pofent,
M. WaUerius compte quatre efpeces de talcs ;
a°. Le talc blanc dont les feuillets font demi-tranl-
parens ; on lui a donné les noms d’argyro damas de
talctim lunxz, flella terra. "20. Le talc jaune, compo-
fé de lames opaques ; on le nomme quelquefois talcum
aureüm. 30. Le talc verdâtre , tel que'Celuf que
les François appellent' très-improprement, craie de
Briançon. Voyez cet article. 40. Le talc en cubes ,
qui eft oâogone , & qui a la figure de l’alun. Voye^
la minéralogie de IVallerius , tom. I. Ce fa vant auteur
auroit pu y joindre un talc noir, qui, fuivant Borri-
chiuSjie trouve en Norvège , & qui devient jaune
lorfqu’il a été calciné. Il y a aufli du talc gris.
Il paroît que c’eft à tort que M. Wallérius a diftin-
gué le mica du talc, & qu’il en en a fait un genre particulier
; en effet le mica n’eft autre chofe qu’un talc
jaune ou blanc, en particules plus ou moins déliées ,
qui quelquefois fe trouve à la vérité répandu dans
des pierres d’une autre nature , mais qui ne perd pas
pour cela fes propriétés effentielles, qui font les mêmes
que celles du talc.
Il faut en dire autant du verre de Rußte , qui eft un
talc en grands feuillets tranfparens, ainfi nommé parce
qu’il tient lieu de vitres en plufreurs endroits de la
Ruflie & de la Sibérie, Voyeur article V erre de R uss
ie .
Le talc eft une des pierres fur laquelle les natura-
liftes ontraifonné avec le plus de confufion, & à laquelle
ils ont le plus donné de noms différens. On
croit que le mot talc vient du mot allemand talch,
qui fignifie du f u i f , parce que cette pierre paroît
graffe au toucher comme du fuif; cependant comme
il à été employé par Avicenne., on pourroit le,croire
dérivé de l ’arabe. Cette pierre a été appellée par
quelques auteurs, ßella tente, à caufe de Ion éclat :
d ’autres ont cru que c’eft le talc que Diofcoride a
voulu défigner fous le nom de aplirolelme ÔC de féléni-
tes ; ce que nous entendons parfélénite eft une fubf-
iance toute différente : Avicenne l’appelle pierre de
lune ; les Allemands le nomment glimm.tr , lorfqu’il
eft en petites particules : ou le nomme suffi or de chat,
T A L ou argent de chat , félon qu’il eft jaune ou blanc C
Quelques auteurs l’ont confondu uvec la pierrefpècu-
laire qui eft une pierre gypfeufe qùe l’aftion du feù
change en plâtre. Voyc{ cet article. Enfin on le trouve
défigné fpus le nomde glacies maria , c’eft lin talc
tranfparent comme du Verre.
Ces différentes dénominations, & ces erreurs '
viennent de ce que les anciens natura'liftes n’avôient
point recours aux expériences chimiques, pours’af-
furer de la nature des pierres, & ils ne s’arrêtoient
qu’à l'extérieur, & à des reffemblances fouvent trom-
peufes. Le célébré M. Pott a fuppléé à.ce défaut, pat
un examen fuivi qu’il a fait du ra/c ; le rcfultat de feb
expériences eft qu’il n’y a aucun acide qui agiffe fut
le talc, cependant l’eau régalé concentrée, verfée
fur le talc noir calciné, ou lur le talc jaune , devient
d’une belle couleur jaune,ce qui vient de ce qu’elle fè
charge d’une portion ferrugineufe,- qui étoit jointe à
cès talcs ', & qui les coloroit ; c’eft-Ià ce qui a donné
lieu aux alchimiftes de travailler fur le talc, pour
y chercher cet or qu’ils-croient voir par-tout. Après
que cette extraction eft faite , on retrouve le talc
entièrement privé dë couleur.
Le talc ayant été ëxpofé pendant quarante jours àu
feu d’un fourneau de verrerie, ri’y a éprouvé aucune
altération ; le grand feu ne diminue ni fon éclat, ni
fon poids, ni fon onétuofité ; il ne fait que le rendre
un peu plus friable , & plus ailé.à partager en feuillets
; mais on prétend que le miroir ardent fait entrer
le talc en fufion , &l le change en une matière vitrifiée
; il refte encore à favoir fl c’eft véritablement du
talc qui a été employé dans cette expérience , rapportée
par Hofmann & Neumann. Ainfi Morhoff &
Boyle fe font trompés, doublement, lorfqu’ils ont dit
que le talc fe changeoit en une heure de tems, & à
un feu doux en chaux ; ils auront pris de la pierre
fpéculaire, ou du gypfe feuilleté, pour du talc , &
du plâtre pour dé là chaux. M. Pott a combiné le talc
avec un grand nombre de fels & d’autres fubftances,
ce qui lui a donné différens produits. Voye{ la tra-
duélion françoifé de la lithogeognofie, tom. I. Le même
auteur a oblervé que le talc uni avec des terres-
argilleufes ', forme une mafle d’une très-grande dureté
, & l’on peut fe fervir de ce mélange pour faire
des vaifleaux très-propres à foutenir l’aûion du feu ,
& des creufets capables de contenir lé verre de
plomb, qui eft fi fujet à traverfer les creufets ordinaires.
Les Chinois fe fervent d’un talc très-fin, jaune
ou blanc , pour faire ces papiers peints en figures oit
en fleurs, dont le fond paroît être d’or ou d’argent.
On mêle aufli du talc fin dans les poudres brillantes
dont on fefert pour répandre fur l’écriture.
Le talc fe trouve en beaucoup d’endroits de l’Eu- •
rope; maison n’en connoit point de plus beau que
celui de Ruflie & de Sibérie, <jue l’on nomme verre d»
RuJJîe. Voyez cet article.
Comme l’aélion du feu ne peut rien fur cette pierr
e , il eft très-difficile de connoître la nature de la
terre qui lui fert de bafe ; toutes les conjeâures qui
ont été faites là-deffus, font donc très-douteufes &
hafardées. Les grenats & les mines d’étain font ordinairement
accompagnés de pierres talqueufes , qui
leur fervent de matrices ou de minières. (—)
T a l c , huile de , ( Chimie cofmétique. ) c’eft une
liqueur fort vantée par quelques anciens chimiftes ,
qui lui attribuoient des qualités merveilleufes & incroyables
, pour blanchir le teint, 8>c pour confer-
ver aux femmes la fraîcheur de la jeunefle, jufque
dans l’âge le plus avancé. Malheureulement ce
fecret, s’il a jamais exifté , eft perdu pour nous : on
prétend que ion nom lui vient de ce que la pierre que
nous appelions talc, étoit le principal ingrédient 4e
fa compofition.
M. de Jufti, çhimifte allemand , a cherché à fair.e
revivre
T .aA tL ,
revivre un fecret fi intéreffant pour le beau fexe :
pour cet effet il prit une partie de talc de Venife, &
deux parties de borax calciné; après avoir parfaitement
pulverifé & mêlé ces deux matières, il les mit
dans un creufet , qu’il plaça dans un fourneau à
v ent, après l ’avoir fermé d’un couvercle.; il donna
pendant une heure un feu très-violent ; au bout de
ce tems il trouva que le mélange s’étoit changé en
un verre d’un jaune verdâtre; il réduifit ce verre en
poudre , puis il le mêla avec deux parties de fel de
tartre, & fit refondre le tout de nouveau dans un
creufet ; par cette fécondé fufion il obtint une maffe,
qu il mit à la cave fur un plateau de verre incliné ,
au-deffous duquel étoit une foucoupe ; en peu de
tems la maffe le convertit en une liqueur dans laquelle
le talc fe trouvoit totalement diflout.
On voit que par ce procédé, l’on obtient une liqueur
de la nature de celle qui eft connue fous le
nom d huile de tartre par défaillance, qui n’eft autre
chofe que de l’alkalifixe, que l’humidité a mis en liqueur.
11 eft très-douteux que le talc entre pour quelque
chofe dans fes propriétés ,ou les augmente ; mais
il eft certain que l’alkali fixe a la propriété de blanchir
la peau, de ia nétoyer parfaitement, & d’em-
porter les taches qu’elles peut avoir contractées ;
d’ailleurs il paroît que cette liqueur peut être appli-
quee fur la peau fans aucun danger, yoyez les oeuvres
chimiques de M. de Jufti. (—)
Talc de verre de Venife, ( Verrerie. ) nom qu’on
donne au verre de Venife dont on a foufflé un globe
très-mince, & qu’on a enfuite réduit en poudre. Les
Emailleurs vendent cette poudre brillante toute préparée.
(Z>./.)
TA LC AN , (Géog. mod.) ville d’Afie, dans la partie
occidentale du Turqueftan ; c’étoit proprement
une forte citadelle, que Genghifcan ne put prendre
en l i n qu’après fept mois de fiege. M. de Lille
place le canton, auquel elle a donné Ion nom , vers
les 3 6 deg. de latitude entre les 85. & oo.deg. de Longitude.
(D . J.')
TA LC A TAN , (Géog. mod. ) ville de Perfe, dans
le Khorafàn, lur la riviere de Margab. Quelques-uns
la prennent pour l’ancienne Niffa ou N ilæa, v ille dé
la Margiane. ( D. J .)
TALCINUM, (Géogr. anc.) ville de l’île de Corfe ;
elle étoit dans les terres, félon Ptolomée, l. I I I c.
iij. qui la marque entre Sermicium'èi. Venicium. Ce
n’eft plus aujourd’hui qu’un village, appelle Talcini,
à deux lieues de la ville de Corfe , vers le levant.
( D . J . )
T A L E D , f. m. ( Hifl. judaïq. ) nom que les Juifs ■
donnent a une el'pece de voile quarré, fait de laine
blanche ou de fatin, & qui a des houpes aux quatre
coins; Ils ne prient jamais dans leurs fynagogues qu’ils
ne mettent ce voile lur leur tête ou autour de leur
c o l , afin d’eviter les diftraélions , de ne porter la
vue ni a droite ni à gauche, & d’être plus recueillis
dans l’oraifon, fi l’on en croit Léon de Modene. Mais
dansée fond, ce taled n’ eft qu’une affaire de cérémonial
; les Juifs le jettent fur leur chapeau qu’ils
gardent fur la tête pendant la priere , à laquelle ils
font fi peu attentifs qu’ils y parlent de leur négoce
& autres affaires, & qu'ordinairement ils la font avec
une extrême confufion.
TALEMELIER, Talmelier , Tallemandier,
1. m. termes fynonymes , qui fignifioient anciennement
boulanger , en latin talemetarius feu talema-
rius.
Il y a lieu de croire que ce mot talemetarius ve-
noit de taled metari, compter fur une taille, parce
qu en effet de tout tems les Boulangers font dans Pillage
de marquer fur des tailles de bois la quantité de
pain qu’ils,fourniflent.
Les ftatuts donnés par S. Louis aux Boulangers de
Tome XV»
T A L 863
Paris,& ku rsk ttres deniaîtrife, Jeurdonnentla oua-
Iite de Boulangers ukmtlioe. L’ordonnance du roi
Jean, dupenultiemeFévrier 1350,.rir. II. an g dit
que nuls-boulangers ou tahmtlun ne pourront mettre
deux fortes de Mes dans le pain ; & art. a. que
les prud hommes qui vifiteront le pain, ne feront mi
ttdetnuurs. Le tu. 4. des WmfGta & pâtiffiers porte
art I. que toute manière d e taltmtslm jonmiets &c pâ-
tifliers, qui ont accoutumé à cuire pain à bourgeois
le prépareront es maifons. defdits bourgeois « l’an!
’ porteront cuire chez eux.Dans une aut?e«rdonnance
du meme roi du 16 Janvier 13 60, il eft parlé des tait-
Im lm s , fur quoi M. Secouffe a nisté en ma*«e qu’il
y a tailUmandurs dans la première des deux’copies
de cette ordonnance envoyées de Montpellier &
que ce font les E-îtiffiers, ce qui peut en effet conve-
mr aux Patiffiers dans les endroits oîz ils étoient con-
fondus avec les Boulangers. Il eft encore parié des
talmdlers, qui font les Boulangers , dans une or-
donnance de Charles V. du 9 Décembre i 37z ■ les
patifferres , appellées ukmtttfa ont pris leur nom
des talemeliers. ( A )
■ T A ENT ’ I m' en général de l’ap,
titude linguliere à taire quelque chofe, foit que cette
aptitude loit naturelle, foit qu’on l’ait acquife On
dit le talent de la Peinture, de la Sculpture, de la
Poefie, de 1 Eloquence ; la nature a partagé les ta-
Uns. Il eft rare qu’on ait deux grands tdlens ■ il eft
plus rare encore qu’on ne faffe pas plus de cas dans
la fociete des taUns agréables que des taUns utiles,
oc des uns & des autres qu* de la venu. On dit en-
core , il a du talent dans fon métier. II a le tahm de
plaire.
T a l e n t , ( Monnaie anc.) fameux poids & mon.
noie des «**«($ qui étoit de différenleivaleur non-
leulement dans les.divers pays , mate dans le pays
même , félon que les efpeces qui compofoient le ta-
lent etoient plus ou moins fortes.
Le tahnt d’argent en-poids chez les Hébreux pe-
foit trois mille ficles, ou 1 1 5 livres de 1 i oiièês chacune,
ou 11 mille drachmes. Quant A fa valeur, cinquante
mines faifoient le talent hébraïque d’argent *
éSlqui revient à 4 50 livres llerlings. Le talent d’or des
Hébreux fur le pié de feize d’argent, reviendrait à
7200 livres Iterungs,
Le talent d’Athènes ÈSmprenoit foixante mines
qui reviendroient, félon le doSeur Bernard A 1
livres llerlings 5 fchellings. Le talent d’or ârahbn
de 16 d’aïgent, 3 300 livres llerlings.
Le taUm d’argent dé Babylone contenoit 7000
dragmes d’Athènes,.faifant 140 livres llerlings 12
fohelhngs é fols. Le talent d’or , à raifon de . 1S d’argent
, 3 850 livres fterlingsynif.-
Cinquante mines faifoient le talent d’argent d’A lexandrie,
qui revient à 430 livres llerlings. Le talent
d’o r , à-raifon de 16 dV g en t, y lo o livres ller-
lings.
. Le taUnt de Cyréne étoit égal à celui d’Alexandrie.
Le talent de Corinthe étoit le même que celui
d’Egine .favoir de cent mines attiqù». L étaient de
Rhodes étoit de 45ozdeniers romains, l e tatou A n .
cien étoit du poids de i zo l i v r é s l ’égyptien de 80
livres.
Les Romains avoient de grands & de petits talens:
Soixante douze livres romains faifoient leur grand
talent, que le dofteur Bernard évalué à 216 livres
| fterlings. Plaute défigne t-oujours ie grand talent ro-
! main par magnum talcntum ; eonfidére comme poids,
il pefoit 125 livres,
Hérodote, en parlant du talent de Babylone, dit
qu’il valoit 70 mines d’Eubée. Elien , en parlant du
même talent, dit qu’il valoit 72 mines d’Athènes.
De-là il s’enfuit que 70. mines d’Eubée en valoient
72 d’Athènes ; & comme le talent étoit toujours de
R R r r r