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que d’être un peu plus épais que le refte.
Souder , en terme de Rafineur, s’entend de l’action
d’éprouver fi les formes font cafte es ou non en
les frappant plufieurs fois avec le manche du cacheur.
Voyt^ C acheur.
Souder un compte, (Commerce.) c’eft la même
chofe que lolder un compte. V. C ompte & Solder.
SOUDOIR, 1. m. ( Cirerie. ) forte d’outil ou d’inf-
trument de fer , dont les Ciriers fe fervent pour fou-
der enfemble les bras des flambeaux de poing. Il eft
long d’environ deux piés, fait en fer de pique un peu
arrondie ; il a un manche de bois pour le tenir.
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SOUDRAS, f. m. ( Hiß. mod. ) c’efl le nom fous
lequel on défigne dans les Indes orientales une tribu
d’indiens idolâtres, parmi laquelle font tous les ouvriers
, les laboureurs & les artifans. Dans quelques
endroits on les nomme V iy s .Q ette tribu fefoudivife
en plufieurs ordres ou caftes , qui fe méprifent
les unes les autres, fuivant les fondions auxquelles
elles fe livrent. Chaque cafte a f'es ufages particuliers;
il y en a qui fe permettent de manger les animaux;
& d’autres, de même que ceux des tribus plus distinguées
, ne mangent rien de ce qui a eu vie.
SOUDURE ou SOUDER, (Chimie, Métallurgie,
Orfèvrerie, arts méchaniques, &c.) c’eft une opération,
par laquelle on joint enfemble deux ou plufieurs métaux
, à l’aide d’un fondant métallique, que le feu
puiffe faire entrer en fufion plus facilement que les
métaux que l’on veut joindre ou coller les uns aux
autres. Le fondant dont on fe fert pour cette opération,
fe nomme foudure ; elle varie. i°. en raifon des
métaux que l’on veut fouder, z°. par la maniéré dont
il faut l’appliquer.
En effet, les métaux ont des propriétés particulières,
& ils exigent pour fe mettre en fufion des degrés
de feu différens. Or lorfqu’on veut fonder deux
morceaux d’un même métal ou de métaux différens,
il faut que chacun de .ces.morceaux aient un commencement
de fufion par les bords, c’eft-à-dire, dans
l ’endroit par oii l’on veut les faire tenir enfemble ,
fans que le refte des morceaux entre en fufion ;
pour produire cet effet, on fait, une compofition ,
dans laquelle on fait ordinairement entrer une portion
du métal que l’on veut fouder, auquel on joint
une quantité plus ou moins grande de quelqu’autre
fubftance métallique qui en facilite la fufion. En général
on peut réduire l’art de fouder aux principes
fuivans. i°. Il faut que \afoudure entre plus aifément
en fufion, que le métal ou que les métaux qu’on
veut Jouder. z ° . Il faut que la foudure ait, autant que
faire fe peut, la même couleur que le métal à jo u der.
30. Il faut que la foudure ait la même du&ilité
& la même folidité que le métal qu’on veut fouder ,
fans quoi la foudure ne feroit point de durée , 6c ne
pourroit être polie, travaillée & cizelée. 40. Les métaux
alliés, entrent plus aifément en fufion que les
métaux purs. Il faut encore obferverque les métaux
étant différemment alliés, exigent des fouduns différentes.
On va indiquer dans cet article , celles qui
xonviennent à chaque métal, 6c à leurs différens al-
liag es ; nous allons commencer par l’or.
Si l’or que l’on voudra fouder eft très-pur, on n’aura
qu’à prendre une partie d’or pur, par exemple, 16
grains, on y joindra £ d’argent pur , par exemple,
2 grains ; on mettra le tout dans un creufet bien net,
où l’on fera, fondre le mélange , en obfervant de le
remuer ; on y ajoutera du borax de la groffeur de
deux pois ; lorfque tout fera parfaitement fondu, on
le vuidera dans une lingotiere, on battra cet alliage
.pour,le réduire en une lame très-mince, on le fera
bouillir dans de l’eau, dans laquelle on aura fait
diffoudre de l’alun ; après quoi, cet alliage fera
propre à fouder des morceaux d’or fin.
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Si les morceau* d’or fin que l’on veut fo u it ,
étoient très-délicats , on pom-roit faire entrer dans la
/oK^wr.unpeu pIus d’argent, 8c en mettre le quart
ou même la moitié de la quantité d’or qu’on y emploie.
Lorfque les morceaux à f iu d c r lont fort petits
, on n’aura pas befpin de creufet pour fondre la
foudure, .on n’aura qu’à former un creux dans un
charbon , & l’on y fera fondre U foudure ou le mélange
, avec un chalumeau, ia flamme d’une lampe
ou d’une bougie. C’efi la méthode des metteurs eu
çeuvrç.
Lorfque les pièces que l’on veu t fouder font d’un
or déjà allié, voici l,a compofition que les Orfèvres
emploient pour la foudure. On prend deux parties
d’or fin, par exemple, deux gros; on y joint une
partie ou un gros d’argent fin, 8c autant de cuivre
c’eft-à-dire, un gros ; on fait fondre le tout de la maniéré
fufdite, 8c 1 On obtient une icompofition propre
k fouder l’or allié, foit avec de l ’argent, foitavec
du cuivre, foit avec l’un Se l’autre de ces métaux •
on obfervera feulement.de feire enforte que là com-
pofition de la foudure ait une couleur conforme aux
pièces que l’on veut fonder. Ce quife fera en mettant
dans foudure de l’argent ou du cuivre proportionnellement
à l alliage de l’or à fouder. Ainfi c’eft
fur la nature de l’alliage qu’il faut fe régler, 8c pour
la quantité d’or , 8c pour celle des deux autres métaux
que l’on fera entrer dans la jfo«f«re,c’eft-à-dire
on prendra plus d’or, .fi ,1’or A Jmeder eft pur ; 8c l’on
prendra plus d'argent 8c de cuivre, fi l’or à fouder eft
plus allie avec 1 un ou l’autre de ces métaux , ou avec
tout les deux à la fois, Ainfi, fi l’of étoit d’un très-
bas alloi , on pourroit iairelafôudurc, en prenant io
grains d’or fin, & 20 grains d’argent ou de cuivre
que l’on fera fondre , que l’on réduira en lames &
que 1 on fera bouillir. C’eft à chaque ouvrier à con-
fulter la nature de l’or qu’il doit fouder, 6c à faire fa
foudure en conféquence.
;Cela pofe, tous,les métaux, à l’exception du fer,
entrent plus aifément en.fùfion que l’or, mais on ne
peut point s’en fervir pour cela, parce que les foudu-
res n’auroient ni la couleur ni la ductilité de l’or. En
fe fervant de l’argent, de l’étain 6c du plomb , on
auroit nnefoudjire blanche; en fe fervant du cuivre ,
on auroit une foudure rouge.. D’ailleurs l’étain rend
1 or caffant, Scia foudure ne tiendroit point, inconvénient
qu’auroit pareillement le plomb. Lelaiton ou
cuivre jaune approcheroit affez de la couleur de l’or,
& il fe fondroit plus promptement que lui ; mais
comme le laitoncontient du zinc , il eft plus aigre que
l’or,6 c il lui communiqueroit même cette mauvaife
qualité. Ainfi le parti le plus fur, eft.de prendre pour
la foudure , une portion d’un or .qui foit du même
aloi que celui qu’on vent fouder, 6c d’y joindre pour
la fufibiüte ^, qu tout au plus || d’argent ou de cuivre
, ou de tous;deux à la fois.
Quaud lafoudureppnr l’or, aura été ainfi préparée;
voici les précautipns.qu’il faudra prendre ponrfou-
der. On commencera par donner quelques coups de
lime ou l’on paffera le grattoir fur ies endroits par
ou l’on voudra fouder les pièces , ce qui s’appelle
aviver , ce qui fe fait pour enlever de deffus l’or les
laletes 6c 1 efpece de rouille fuperficielle qui s’y for-
me à capfe du cuivre avec lequel il eft allié ; on les
joindra fortement les unes aux autres en les liant
avec un fil-de-fer ;' on humeâera les endroits que
Ion vent fouder, avec de l’eau que l’on y appliquera
avec cm piiiceau ; on mettra par-deffus la foudure
qiie f on.aura réduite en lame mince, & coupée en
très-petits morceaux ; on les faupoudrera avec du
borax tout calciné , réduit en poudre 6c mêlé avec
du fiel de verre,, bien pur & bien pulvérifé, de ma-
niere que ,1a foudure 6c les endroits -que l’on veut
. laireprcnçlreen foient parfaitement couverts. -Lorf;
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tme le tout aura été ainfi préparé, on mettra les pièces
dans un feu de charbon bien allumé, de maniéré
qu’elles en foient entourées ; on foufflera légèrement
avec un foufflet ou avec la bouche, jufqu’à ce qu’on
voye que la foudure foit bien fondue, ce que l’on rc-
connoitra lovfqu’elle paroîtra unie 6c luilante comme
un miroir ; alors on écartera les charbons qui
font par-deffus 6c tout-au-tour, après quoi on prend
avec des pinces les pièces fondées , 6c on les jette
dans de l’eau pour les refroidir.
Il faut que le borax que l’on employera dans cette
opération ait été calciné, fans cela il arriveroit des
inconvéniens, vu que ce fel bouillonne dans le feu,
lorfqu’il n’a point été calciné , ce qui pourroit cau-
fer du dérangement dans la pofition des lames minces
ou des petits morceaux de foudure. Cette calcination
fe fera dans un creufet que l’on n’emplira de
borax que jufqu’à moitié; lorfqu’il aura fuffifam-
jnent bouillonné, on retirera le creufet que l’on laif-
fera refroidir , & le borax fera facile à réduire en
une poudre blanche que l’on confervera pour l’ufa-
ge. Si on' donnoit un trop grand feu au creufet , le
borax fe changeroît en verre, 6c alors on en perdroit
une portion qui refteroit attachée aux parois du
creufet.
Lorfque les pièces d-or que l’on veut fouder font
petites , on ne peut point les mettre dans un feu de
charbon ; alors on fe fert d’une lampe garnie d’une
meche , dont avec un chalumeau on fouffle la flamme
fur les petites pièces que l’on veut joindre enfemble
, 6c que l’on a placées dans un creux pratiqué
dans un charbon de bois 6c propre à recevoir
ce qu’on veut fouder ; lorfqu’on a mis les pièces dans
ce creux , on les couvre d’un autre petit charbon,
après quoi, avec le chalumeau , on. foufle la flamme
de la lampe, de maniéré qu’elle, forme un dard qui
aille donner fur les pièces à fouder, 6c fur-tout lur
l ’endroit que l’on veut faire prendre ; on continue à
foufiler julqu’à ce qu’on voye que laJoudure foitsbien
fondue , alors on ceffe de fouffler, 6c on laiffe refroidir
la piece d’elle-même, ou bien on la jettç dans
l’eau.
Lorfque - des pièces d’or paffent par le feu, elles
perdent leur éclat 6c leur couleur, fur-tout quand
l’or eft d’un bas titre , alors il faut chercher à leur
rendre leur éclat 6c leur couleur; pour cet effet on
fe fert d’une liqueur qui n’eft autre chofe que? de
l ’eau fécondé, ou bien de l’eau fimple, dans laquelle
on a fait diffoudre de l’alun à volonté ; on fait rougir
les pièces d’or qui ont été foudèes, 6c on les éteint
dans cette diffolution d’alun , que l’on fait bouillir
pendant quelques minutes fur du feu ; au bout de ce
lems on retire les pièces, 6c on les frotte avec de la
pierre-ponce en poudre, après quoi, on les lave de
nouveau.
Il arrive auflî que par la foudure dans laquelle on
emploie le borax, l’or prend une couleur plus pâle ;
mais on .pourra lui rendre fa couleur naturelle, au
moyen de la liqueur naturelle fuivante. On prend
parties égales de nitre purifié, d’alun 6c de fel marin ;
on mêlera ces fels, & on les réduira en poudre ; on
trempera la piece d’or qui aura été foudte dans'de
l ’eau , ou dans de là bierre, après quoi on la roulera
dans le mélange fufdit, afin qu’elle en foit entièrement
couverte ; alors on la mettra fur des charbons
allumés, jufqu’à ce que la poudre environnante com-
ménee à bouillonner; à ce ligne on retirera promptement
la piece , 6c on la trempera dans de l’eau ou
dans de la bierre ; on enlevera la poudre qui y fera
reftée attachée avec une brofle , ou en la frottant
doucement avec un morceau d’étoffe , 6c un peu de
pierre-ponce, après quoi on pourra lui donner quelques
coups de bruriiffoir. Par ce moyenlapiece aura
repris 1a couleur d’or qu’ellé doit avoir. Telle eft la
maniéré de fouder l’or.
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Soudure de targent. iPoUf foudef' de ^argent; ori
'obfervera les mêmes réglés que nous avons indiquées
pour l’or ; les grands ouvrages pourront pareillement
le fouder dans un feu de charbon, 6c les petits à la
lampe 6c à l’aide d’un chalumeau. Quant à'la foudure
que l’on y emploie , les Orfèvres en diftinguent de
deux efpeces ; l’une s" appelle foudure forte , 6c Pau*
txe foudure tendre.
La première s’appelle forte, parce qu’elle eft difficile
à fondre, 6c qu’elle fouffre le marteau tout comme
les pièces mêmes qui ont été foudèes. L’autre fou-
dure eft plus aifée à fondre, mais plus caftante.
Quoique l’argent varie pour l’alliage ou pour le
titre , ainfi que l’or ; quand il s’agit de le fouder, on
confulte plutôt la grandeur 6c l’épaiflëur des pièces
que leur titre ; ainli lorfque les pièces font grandes,
on emploie la foudure forte, 6c lorfqu’elles font petites
6c minces, on fe fert de la foudure tendre.
La meilleure foudure forte fe fait en mêlant par-*
ties égales de laiton ou de cuivre jaune 6c d’argent :
on fait fondre ces deux métaux dans un creufet bien
net, 6c on remue la matière fondue avec une vergé
de fer; on y joint pendant la fufion un peu de borax,
auquel on ajoute aufli quelquefois un peu de fiel de
verre. Lorfque le tout eft bien fondu , on vuide lé
creufet dans une lingotiere où on laiffe la matière fe
refroidir, après quoi on la réduit en lames très-
minces que l’on lave dans la liqueur à blanchir l’argent,
que nous décrirons par la fuite. On coupe les
lames en petits morceaux ; mais il faut obferver de
faire rougir ces lames au feu , lorfqu’on les a durcies
en les frappant au marteau, ce que l’on connoît lorfc
qu’elles fe gerfent par les bords, ou lorfqu’elles commencent
à fe fendre.
Quelques orfèvres donnent la préférence à une
foudure faite avec quatre parties d’argent 6c trois parties
de cuivre jaune. Cette foudure eft plus aifée à
fondre que la précédente , mais elle ne fouffre point
fi bien le marteau. Cependant on peut l’employer
avec fuccès dans les ouvrages de moyenne grandeur.
D’aut-res prennent deux parties d’argent fin 6c
une partie d’oripeau ou de laiton en feuilles minces,
que l’on ne met dans le creufet que lorfque l’argent
eft entré en fufion, circonftançe qui eft pourtant indifférente.
Il faut feulement obferver de ne point
laiffer cette foudure trop long-tems en fufion , parce
qu’elle deviendroit aigre 6c caftante, 6c trop difficile
à fondre. Cette foudure eft encore plus fufible que la
précédente.
Les livres font remplis de recettes pour faire des
foudures pour l’argent ; quelques-uns difent qu’il faut
y faire entrer de l’arfenic , 6c même du mercure ;
mais il eft aifé de fentir que ces fubftances doivent
rendre la foudure aigre 6c caftante , 6c donner une
mauvaife1 qualité aux pièces fondées.
A l’égard de la foudure tendre de l’argent, voici
celle que l’on regarde comme la meilleure. On prend
une partie d’argent très-fin & autant de cuivre jaune ;
on les fait fondre enfemble , après quoi on met de
zinc la huitième partie de ce qu’on a mis d’argent ;
on continue encore à faire fondre le mélange , on
remue le tout, 6c l’on y joint un peu de borax , 6c
aufli-tôt après on vuide la compofition dans une iia-
gotiere.
On peut encore faire cette foudure eri prenant une
partie d’argent fin, douze parties de cuivre jaune &
quatre parties de zinc. On commence par faire fondre
l’argent 6c le cuivre jaune, après quoi on y joint
le zinc après l’avoir chauffe ; on remue le tout, l’on
y met enfuite une partie de borax , 6c peu après on
vuide le creufet.
Quelques-uns joignent une petite portion d’étain
à l’argent & au cuivre jaune ; mais il faut obferyer