à jl'tüïs. Le bâtis de ce métier eft de deux pies de îon-
gueur- ( non compris les alongeaux), fur huit pouces
de largeur'; ta hauteur eft de quatorze pouces, non
compris Les haùffes 6c le caflin ; toute fa hauteur eft
de trente-fepr pouces ; lés alongeaux font de la longueur
dé i z pouces 7.
Cette'niachine efl pofée fur un piédeftal de 4 piés
2 pouces de longueur , fur 2 piés 3 pouces 7 de largeur
& 3 piés 2 pouces dehaiiteur. La plus grande
partie d’es mouyemëris fe fait à couvert ; quelques-
uns font en dedans- du piédeftal.
Avant d’entrer dans la defcription de ces mouve-
mens, il eft à-propos dé faire fentir lès difficultés
qui le font trouvées dans l’exécution de ce petit modèle
, 6c qui n’auroient pas lieu dans un grand métier
.D
ans -un grand métier , l’enfuple dé devant eft
diftante dé celle de derrière'd’environ 12 piés , par
cdnféqùént la Joie qui a-beaucoup d’étendue, aaufli
beaucoup-dé reffort &c prête avec facilité ; dans un
xrourt ëfpàce , tel qu’eft celui du petit métier , où la
foie n’a que 2 piés 4 pouces, d’étendue, elle n’a pref-
•que aucun refl'ort, & Cafte plutôt que de prêter ; le
-peu de diftance qui fe trouve du drap aux liftes & des
'liftes- àux ' maillons , forme encore une très-grande
idifticuité pour lé jeu de la foie ; la lifte ne fauroit fe
lever qu’avec beaucoup d’effort, n’ayant du côté da
drap que 2 pouces [ de diftance, 6c du côté des maillons
que 4 pouces. La tire , dont une partie de la
■ Joie eft rabattue par les liftes de rabat, 6c cela feule-
•ment à 4 polices de diftance, fe trouve extrêmement
•gênée, 6c ne petit lever qu’avec peine. Il eft aile de
•juger , -par- toutes ces difficultés, combien il a été
• mal-ailé de trouver des moyens qui empêchaffent la
foie de fe Gaffer ; 6c pour que -l'ouverture fe trouvât
;allez nette pour le paflage de la navette , la chaîne
-eft-de importées de 80 fils ( elle eft divifée fur
?cinq enfuples ) , ce qui revient à 100 portées dans I une largeur de damas ordinaire.
•. L ’étoffe a trois pouces de largeur entre les lifieres ;
:1e peigne a 172 dents & : j f i l s par dent , ce qui fe-
.roit 1 140'ftents dans une peigne en largeur ordinaire
; les liftes font âu nombre de 10 ,5 pourlever
6c 5 pour rabattre prie grand corps eft de 96 mail-
- Ions ,; 12 & 13 fils par maillon' alternativement ; le
mouvement qui met en aétion toute la machine eft
placé aii-deffus de la piece fur le derrière du métier
; entre les deux alongeaux.
La grande roue fixée à l’eflieu du premier mobile
-eft dey* pouces 7-de diamètre 6c de 60 dents ; cette
,roue fait tourner un axe dé 10 pouces de longueur
.par le moyen d’une autre roue où elle s’engrene,
.dont le diamètre eft de 2 pouces 7 & de 20 dents',
..elle eft fixée à l’extrémité de l’axe qui eft fur la droite
; cet axe eft placé tout auprès de la barre d’en bas
du,métrer ; 6c- fur le même parallèle , à fon autre extrémité
, eft fixée une roué à cheville d’un pouce 8
.-lignes de diamètre , 6c de 5 chevilles -diffames les
unes, des autres d’un pouce ; cette roue fait tourner
le tambour qui forme le deffein, y ayant pour cet
£^et-(5'0 d'ents à chevillés ftir l’extrémité de la- circonférence
à droite OÙ la roue à 5 chevilles' s’engraine.
Getamboura 25 pouces de circonférence 6c
y : polices de largeur:; il à 48 divifions 'égales d’une
lione chacune ; il eft placé fur la droite dii métier',
,yi§:à-vis le caflin ;-au même endroit qu’occupé le
tireur a un métier ordinaire. En dedans du métier ,
& vis-à-vis ce tambour ,eft un clavier compofé de
-48 leviers d’une ligne d’épaiffeur, chaciimrépondant
;aux 48 diyjftons du tambour ; tous les becs de ces
levifrs.forment entr’eux une ligne droite parallèle à
l’axe dù tambour, mais un peu plus élevée ; ; la circonférence
de ce tambour eft encore divifée én *0
parties égales d’un demi- pouce chacune, ce qùi-forme
des lignes qui coupent à angle 'droit les autres
48 divifions ; c’eft fur ces lignes que:font arrangées
f fuivant la difpolition du deffein ) les pointes qui
ront baiffer les leviers lorfque le tambour vient à
tourner.
A 3 ou 4 lignes- de. diftance du bec des leviers
font attachées des cordes de laiton ', qui montent
perpendiculairement jufqu’aux poulies du caflin ; ce.
caflin eft doublé ; chaque chaflîs contient 48 pouffes;
cespoulies.ont deux diamètres, le petit de fix
lignes 6c le grand d’un pouce 6c demi.
Les cordes attachées par le bas aux leviers, le font’
par le haut avec des alonges de foie au'petit diamètre
des: poulies de la première chaffe fur lefquelles
elles roulent ; de fécondés cordes font attachées 6 c . roulent fur le grand diamètre ; de-là elles vont gagner
horifontalément 6c parallèlement le petit diamètre
des poulies de la leconde chaffe. Enfin de
troifiemes cordes font attachées au grand diamètre ,
d’où elles tombent perpendiculairement jufqu’aux
fourches où elles font attachées ; chaque fourche
fait lever deux maillons, y ayant deux répétitions
au deffein ; comme les divifions de la circonférence
du tambour ne font éloignées que d’un demi-pouce ,
les pointes qui y font fixées ne font baiffer les leviers
ég; lement que d’un demi-pouce ; mais par le moyen
de différens diamètres. des poulies, la corde qui répond
aux maillons leve de 4 pouces 7.
L’on a dit ci-deffus, que la roue qui fait tourner
lé tambour , n’â que cinq chevilles , diftantes d’un
pouce les unes des autres , tandis que celles du tambour
ne le font que: d’un demi ; ce qui fait que chaque
dent de la roue , après avoir fait tourner le tambour
d’un demiqjôlièe , Tort de fon engrenage , 6C
décrit un autre demi-pouce, fans toucher aux chevilles
du tambour , qui refte immobile le même efpace
détems qu’il vient de mettre à marcher , 6c qui par
conféqùent tient les leviers baiffés, 6c la tire en l’air
par le moyen d’un rochet qui le fixe , 6c l’empêch©
de retourner jufqii’à ce que la cheville fiiivanre de la
roue, vienne reprendre une autre cheville du tambour
; par ce moyen le lac ne change que tous les
deux coups ; la même ehofé fe pratique dans tous les
damas , la navette paffe deux fois fous le même lac ,
mais non pas fous le même pas ; les liffes changent
aufli fouvent que la navette paffe dè' fôis.
Sur le même axe mentionné ci-deffus, il y a en^
coreune autre roue, fixée , dont lé diamètre eft de
2 pouces f , & de vingt dents ; cette roue s’engre-
në dans un p’ghôh 'dé dix dents , & 'fait tourner un
fecônd axe ; cet axe a 2 5 'poudes de longueur , il eft
placé fur la même lign'è & mêmé parallèle du pre-s-
mier , il s’étend dèplùs lé pilier dè d’evânt , jufques
& paffé celui de derrière;, il met en mouvement tout
le refte de la machine j • par lé nïoy çn^He différentes
roues qui y font fixées •, & qui cômmuniquent à toutes"
lés:partië$ du métier. La première roue, qui eft
fixée fur cet a x è y é ft une foue de"-champ de 3 pouces
dé diamètre & de fbixanté'’délits ; elle s’engrene
dans un pi ghori de douze dents ; ce-pignon eft
fixé fur un troifiemè'!a£é' de 6 pouces '10 lignes de
longueur ; iffôrme Unànglé droit avec le fécond , 6c
paffe fous la piece tout auprès des liffes, 6c va communiquer
au côté gâUchë du métier ; à fon extrémité
éft fixée ùnë’platine de; 2 poùcèS 7 de diamètre ;
cette platine mené , par l'e moyen d’une vis fixée à
1 pouce de diftanëè du'"C'ehtre j -ùh va-&-vient de
y policés J dë longueurjjpoe va-&£*viént1 fe meut ho-
rifOfitâlëment, 6c en fait aller un 'autre de 6 pouces
-de 'longueur , -piàëé derpendicu'laiterùént ; une de
fes extrémités éft arretée à lâ'barfé du métier , au-
deffous du battant, àï'poùces'y dè diftance de la barre
, il eft attaché par ùtie vis à l ’ètftrémité de l’autre
ya-&-vient; il femçuï donc par le haut circulairemertt
& par vibration égale entre l’enfiiple de devant
6c les liftes , 6 c décrit une courbe ; lorfqu’il va du côté
des liffes , il pouffe le battant par la barre de def-
fous, au coté de laquelle eft une cheville qui s’accroche
dans l’entaille d’un valet; Ce valet qui a une
bafcule , tient par ce moyen le battant arreté, juf-
qu'à ce que le Va-&-vient, en s’en retournant, prenne
par deffous le bout de la bafcule, &; la faffe lever ;
le battant qui fe trouve pour lors dégagé & libre ,
vient frapper Pouvrage ; la chaffe 6 c le coup lui eft
donné par le moyen d’un refl'ort à boudin , qui eft
roulé-dans un barrillet ; ce barrillet eft place dans
un fupport, fur la barre du métier ; un des bouts du
refl'ort tient à un des pivots de la rraverfe du battant,
où font#affujetties les épées; ce refl'ort fe bande à volonté
, ( fuivant le plus ou le moins de carte que l’on
Veut donner à l’étoffe ), par le moyen d’une vis-fans-
fin , qui fait tourner une roue affujettie au barrillet.
A côté de la roue de champ, 6c fur le même axe , eft
fixée une efpece de petit tambour', qui fait mouvoir
un clavier compofé de cinq leviers ; ce clavier eft
placé en dedans du métier, 6 c vis-à-vis le tambour ;
à cinq ou fix lignes de diftance du bec des leviers ,
font attachées des cordes qui montent perpendiculairement
6 c parallèlement jufqu’à d’autres leviers, qui
font placés au haut du métier , où elles font aufli attachées
; à l’autre extrémité de ces leviers, font attachée
d’autres' cordes, qui répondent aux cinq
liffes qui doivent lever ; au bas de ces liffes font encore
d’autres cordes qui paffent 6 c roulent fous des
poulies qtii font placées dans le piédeftal, 6 c vont
repondre aux liffes de rabats, qui par ce moyenbaif-
fent lorfque les autres lèvent. A cinq pouces de aif-
tance du pctittambôur, 6c furie même axé', eft fixée
ilne roue de deux pouces de diamètre , 6 c de trente
dents ; cette roue s’engrene dans un pignon de doit?-
ze dents ;.à côté de ce pignon, 6 c fur le même pivot,
éft fixée une platine de deux pouces trois lignes de
diamètre , cette platine mene , par le moyen d’une
vis fixée à un pouce de diftance du centre, un va-ôç-
■ vient de trois pouces de longueur, 6 c luifaitpar com-
-féquent parcourir une ligne de deux pouces. Au-
deffous du quartier d’ouvrage', 6 c dans le milieu de
la largeur du métier, eft placée une fléché de quatre
pouces 6 c demi de longueur, 6 c large de dix lignes
par le bas ; elle fe meut fur un pivot fixé à la barre
du métier; à fept lignes de diftance au-deffus de
cépivôt1, elle a une cheville fixée, dans laquelle entre
avec aifance une piece d’acier percée à cet effet
par un bout ; cette piece a un pouce 6 c demi de
longueur , 6 c environ deux lignes d’épaiffeur ; elle
peut fe plier dans le milieu, par le moyen d’une charnière
; elle répond par le bas à un fort reffort, qui
tire perpendiculairement 6 c fur la même direftion
du pivot ; lorfque la fléché eft parfaitement droite ,
le reffort ne tirant pas plus d’un côté que d’un autre,
elle refte en cet état; mais pour peu qu’elle foit pouf-
fée fur la droite ou fur la gauche , elle part avec rapidité
du côté oppofé ; fon mouvement lui eft donne
parle moyen d’un va-&-vient, dont on vient de
parler ci-deffus, qui a pour cet effet à l’extrémité op-
pofée à celle qui eft arrêtée à la platine, une ouverture
en traverfe, de la longueur de quinze lignes1,
dans laquelle entre une vis, qui eft fixée à la fléché;
cette ouverture eft faite afin que la fléché , lorlqu’el-
H e,^ en mouvement, puiffe partirfans être arrêtée
par la vis , qui a fa liberté de gliffer ailément
dedans ; elle fe meut par fon extrémité circulaire-
ment, entré deux petites pièces d’acier, qui font fixées
à une tringle , contre lefquelles elle heurte, ce
qui fait faire alternativement à la tringle un mouvement
précipité de droite à gauche, & de.gauche à
droite , n’etant arrêtée fur les extrémités: qu’à des
Supports à pivotsrfrès-mobiles,, qui répondent.à deux
niarteàux ; les tetes de ces marteatix. fönt inférées
dans deux couliffes , qui font placées contre les liffes,
une de chaque cote du nietier ; c’eft dans ces
couliffes que l’on met la navette.qui eft chaffée par
le moyen de ces marteaux : chaque fois qu’elle paffe
; il y a un crochet qui prend la foie\.6c qui la couche
le long du drap ; le crochet a 3 pouces 7 de longueur
; fon mouvement eft circulaire , ayant fon extrémité
oppofée arrêtée à un pivot place au-deffous
des couliffes. A cette même extrémité il y a un retour
d’un pouce de longueur, qui forme un angle
aigu. Au deffus de la couliffe eft un va-&:-vient, qui
gliffe le long d’une petite tringle-> auquel eft fixée
une queue qui tombe dans l’angle , 6c qui par. ce
moyen, tire 6c repouffe le crochet. Ce va-&> vient
fe meut par le moyen de différens retours 6c cordes
qui en gîiffant fur des poulies , aboutiffént au mouvement
que mene le battant. Au bout du même axe
éft fixé un pignon de huit dents ; çe pignon s’engrene
dans une loue de deux pouces huit lignes de diamètre,
&: de quarante-huit dents ;. le pivot de cette
roue paffe au-travers du pilier du métier ; à fon autre
extrémité eft un pignon de fix dents, qui s’engrene
dans une roue de deux pouces quatre lignes de diamètre
, &c de quarante-huit dents ; cette roue eft fixée
à un effieu , qui paffe au-travers de l’enfiiple où
fe roule l’ouvrage ; fur le côté de cette enfuple., eft:
fixé un rochet dont le cliquet eft arrêté à la roue ,
ce qui donne la facilité de dérouler l’ouvrage-, n’y
ayant pour cela qu’à détourner une vis qui fait lever
le cliquet. C ’eft par le moyen de ce rouage,que l’oif-
vrage fe roule à mefure qu’il fe fait.
Soie des araignées, M. Bon , premier prefident de
la chambre des comptes de Montpellier * 6c affocié
honoraire de la fociété royale des Sciences de la mêr
me.ville , lut en 1709, à-l’ouverture de cette académie
, un mémoire fur l’emploi que l’on pouvoir
faire des fils dont les araignées enveloppent leurs
oeufs. Ces fils font plus forts que eeux dont elles font
leurs toiles ; ils ne font pas fortement tendus fur les
oeufs , de forte que la coque qu’ils forment eft affez
-femblable aux cocons-des versrà-foie , qui oiit été
préparés & ramollis entre les doigts. M. Bon avoit
fait ramaffer douze ou treize coques des araignées les
plus communes dans le Languedoc , qui ont les jambes
courtes , 6c qui fe trouvent dans des lieux habités.
Après les avoir battues pour en ôter la pouflïerç,
on les lava dans de l’eau tiede,, 6c on les laiftà tremper
dans une eau de favon mêlée de falpêtre 6c d’un
peu de gomme arabique ; enfuite on fit bouillir le tout
à petit feu pendant deux ou . trois heures ; après cette
forte de puiffon, on les lava de nouveau $ on les
fit fécher, 6c on les ramollit un peu entré les doigts.
Enfin on les carda avec des cardes beaucoup plus fines
que: celles dont on fe fert pour la Joie ; par . ce
procédé on tira des coques d’araignées une foie d’une
couleur grife affez finguliere, que l’on, fila aifé-
rnent, 6c dont le fil fut plus fin & plus fort que celui
de la Joie ordinaire : ce fil prend toutes fortes-de couleurs
, 6c on peut en faire des étoffes. On prétendait
que les araignées fourniroient plus de foie que les
vers-à foie , parce qu’elles font plus fécondes ; une
feule; pond cinq ou fix cens oeufs , au-lieu qu’un papillon
de ver-àffoie n’ert fait qu’urie centaine ; de
lept ou huit cens araignées i il n’en meurt prefque
aucune dans une année ; au contraire, de cent petits
vers,-à-foie, il n’y en a pas quarante qui parviennent
à faire leur coque, quelque précaution que l’on prenne
pour les conferver : tandis que les oeufs des arai-
. gnées éclofent fans aucun foin, dans les. mois (l’Août
6c de Septembre , quinze ou, feize jours après qu’ils
■ ont. été pondus. Les araignées dont ils font l’ortis ,
meurent quelque tems après , & les jeunes relient
dans- leur, coque fans manger, pendant dix à onz«