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fon aigu & perçant. On porte devant lui trois queue*
de cheval trelîees avec art. Un étendard de couleur
v e r te , nommé aient, 8c deux autres étendards fort
larges, qu’on nomme,bairak. Les autres hachas n’ont
point untabulchana fi confidérable ; ils ne font porter
devant eux que deux queues de cheval avec les trois
étendards. Un beg n’a qu’une feule queue de cheval
avec les étendards. Les officiers inférieurs n’ont
qu’un ianjak, ou étendard, 8c ils ne font point porter
laqiieue de cheval devant eux. ^oye^Cantemir,
hiß. ottomane.
T ABURNE , (Géog. anc.') Taburnus ; montagne
d’Italie dans le Samnium, au voifinage de Caudicum,
ce qui lui a fait donner le furnom de Caudinus. Vi-
bius Sèquefter, en parlant de cette montagne dit,
Taburnus S amniturn olivifer. Gratius , Cyneget, ver J",
5 . 8. néanmoins ne la décrit pas comme une montagne
agréable 8c chargée d’oliviers , mais comme une
montagne hériffée de rochers.
Vtniat Caudini fa x a Taburni
Dardanumque trucem, aut Ligurias defuper Alpes,
Le fentiment de Vibius eft appuyé du témoignage
de Virgile.
Juvat Imara Baccho
Conferere, atque oleo magnum veßire Taburnum.
Tout cela fe concilie ; une partie de cette montagne
pouvoit être fertile, & l’autre hériffée de rochers.
( D . J.)
T A B U T , f. m. ( Langue gauloife.) ce vieux mot
lignifie félon NicOt, querelle,'débat, vacarme, tracas.
Il lé trouve dans Cotgrave 8c dans Montagne. Il n’y
a pàs long-tems, dit ce dernier , que je rencontrai
l’ûri des plus favans hommes de France, entre ceux
de non médiocre fortune, étudiant au cçin d’une
falle, qu’on lui avoi't rembarrée de tapiflerie, Ôc
autour de lui un tabut de fes valets plein de licence.
T A C , on donne ce nom à la falamandre aquatique,
dans diverfes provinces de France. FoyefSala-
M AND RE.
T A C A H A MAC A , f. m. (Hiß. des drog. Exot.')
nommé par les Médecins tacamahaca, eft une fub-
Itance réfineufe, feche, d’une odeur pénétrante, dont
oh 'connoît deux efpeçes dans les boutiques de dro-
guiftes 8c d’apoticaires.
L’une qui eft'pluis excellente, s’appelle communément
taçakamaca fublimee ou en coque y c’ eft une
réfine concrète, graffe cependant, 8c un peu molle,
pâ le, tantôt jaunâtre, tantôt verdâtre ; que l’on couvre
de feuilles, d’une odeur aromatique ; pénétrant
e , fuave , qui approche de celle de la lavande, 8c
dë l’ambré gris ; d’ùn goût réfineux ôc aromatique ;
mais elle éft trè^rare. ‘ ‘ v #
'L’autre elpece éfl la tacamahaca vulgaire, qui eft
en grains, ou en morceaux blanchâtres, jaunâtres
roulsâtres,verdâtrés:, ou de. différentes couleurs, à
demi tranfparens, d’une odeur pénétrante, approchante
de celle de la première efpecejmâis- indins
agréable. Les Espagnols l’ont apportée les premiers
de là nouvelle Efpagne. en Europe, où auparavant
elle étoit entièrement inconnue. On en recueille auffi
dans d’autres provinces de l’Amérique, 8c_dans i’île
de Mà.dàgafcar.
L’arhre d’où découle cette réfine, ou p a r . elle-
même , ou par incifion que l’on fait à fon écorce,
s’appelle arbor populo fimilis, refinofa, altera, C. B.
P. 430. Tecomahaca., dans Fernandés’, 55. Tacama-
haca foliis crtnatis, lignum ad eph\ppia conficiùfnda
aptum, dans Pluk. rhyt.
C’eft un grand arbre qui reffejnble un peu au peuplier,
8c qui a beaucoup d’odeur. Ses feinlles font
médiocres, arrondies , terminéés en pointé & dehr
telées. Les auteurs que nous avons cités né font aucune
mention de fes fleurs. Ses fruits naiffept à l’ex-
T A C trémite des mêmes branches, ils font petits, arron^
dis , dé couleur fauve, Ôc renferment un noyau qui
différé peu de celui de la pêche.
Il découle naturellement de cet arbre des larmes
réfineufes, pâles, qui par leur odeur, 8c la fineffe
de leurs parties, donnent la bonne tacahamaca ; mais
le fuc réfineux qui découle des incifions de l’écorce^
prend différentes couleurs, félon les différentes parties
de l’écorce fur lefquelles ilfe répand; étant épaifii
par l’ardeur du foleil,ilforme desmorceaux de refine,
tantôt jaune, tantôtrouffâtre,& tantôt brune, & panachée
de paillettes blanchâtres : on. préféré avec
raifon la première tacahamaca ; on ne les emploie l’une
ou l’autre qu’extérieurement, pour réfoudre 6c
faire mûrir les tumeurs, ou pour appaifer la paffion
hyftérique, en en appliquant des emplâtres fur le
nombril. (D . J.)
T A C A TA L PO , (Géog. mod.) ville de l’Amérique
feptentrionale, dans la nouvelle Efpagne, au gouvernement
de Tabafco, fur la riviere de ce nom, à
trois lieues au-deffus de Halpo. Elle a dans fon terroir
une efpece de cacao blanc, qu’on ne trouve
point ailleurs, 6c qui fait le chocolat beaucoup plus
mouffeux que le cacao ordinaire. (D . J .)
TACATUA , (Géog. anc.) ville de.l’Afrique propre
, fur la côte, entre Ruficades 6c Hippone. Ptolo-*
niée, l. IV. c. üj. Le P. Hardouin dit que le nom moderne
eft Makra. (D . J. )
T A C A Z E , (Géogr. mod.) ou Tagaçe, petite ville
d’Afrique au royaume de Fez, fur le bord de la riviere
de fon nom, à une demi-lieue de la Méditerranée.
Cette ville fut bâtie par les anciens africains ;
fes habitans vivent de pain d’orge, de fardines ou.
autres poiffons, 6c de quelques herbes potagères. n ■ ■ m
T a ca ze ou T a g a z e , (Geogr. mod.) riviere confidérable
d’Aby{finie. Elle a fa fource dans les montagnes
qui féparent les royaumes d’Angofte 6c de B é*
gameder, 6c tombe enfin dans le Nil du côté de l’orient.
La riviere de Tacaze grande comme la moitié du
N i l , pourroit bien être l’Aftraboras des. anciens ;
c’eft l’opinion de Jean de Barros, le Tite-Live des.
Portugais : 6c c’eft auffi le fentiment de M. Delifle,
par deux raifons. La première,, dit-il, eft que félon
les jëfiiites qui ont été en E thiopie, elle'entre dans le
Nil à dix-fept degrés 6c demi de latitude, qui eft à
quelques minutes près, la même hauteur que Ptolo-.
mée donne à l’embouchure de l’Aftaboras, 700 fta-
des au-deffus de la ville M éroé, comme on voit par
Strabon, par Diodore 6c autres.
La fécondé chofe qui fait croire à M. Delifle que
le Tacaze eft le même que l’Aftaboras, eft que cette-
riviere s’appelle autrement A tb a r a comme on fie
voit par le rapport de$ fcheiks du N ubie, 6c par ce-,
lui d’un récolet qui a paffé cette riviere en allant en
Ethiopie. Or les noms d 'Atbara 6c d'Aflaboras ne
font pas fort différens. Il fuppofe que l’Atbara eft fon
véritable nom, 6c que les Grecs l’ont altéré comme
ils ont fait tant d’autres mots; puifque cela arrivp
encore très-fouvent à ceux qui font, obligés d’em-»,
ployer des noms étrangers dans leurs, écrits. Mém.
de Tacadém. royal, des, $cienc. [anp. iyoS. pag. g jr *
S B TA CE T , f. m. terme latin qu’on emploie dans A?
Mujique , pour indiquer le filence. Quand, dans, le
cours d’un morceau de mufique, on a des mefures à
compter, on les marqué avec des bâtons 8c des pau-.
fes. Mais quand quelque partie doit garder le filence
durant un morceau entier, on.indique cela par le
mot tactt, écrit au-deffous du nom de .Pair, ou des
premiers.m°ts chant,.(5 )
T Â CH A , (Géog. mod.) ville duroyaume de B07
hème, aux çonfins du haut:Palatmat,, fur la riyiçrç,
T A C dê MîeS» Ziskâ $ èhef des Huffites j là prît d’aïfàüt etl
14 2 7 ,6c y mit garnifon* Long. 30. 42. latitx do.SS,
m ë è b ê ê t m
T A CH ÀN , (Géog. thod.) ville du royaume de
Tunqiiin, fituée dans une plaine vis-à-vis d’une île
de même nom, iaquellé eft couverte d’oifeaux qui
viennent s’y retirer dans les grandes chaleurs.
TACHARI, (Géog, anc.) peuples d’Afie , dans
l’Hyrcànie. Selon Strabon,/. XI. pag.ôn. ils étoient
Nomades, 6c ils furent du nombre de ceux qui chaf-
ferent les Grecs de la Ba&riane. Ortelius croit que ce
font les Tachori que Ptolomée, L FI. c-.xij. place
dans la Sogdiane, contrée voifiné. ( D . J . )
T Â CH E , TA CH E , f. f. (Lang, f rang.) la prononciation
détermine le fens de ces deux mots, qui
fignifient deux chofes toutes différentes. Le premier
Veut dire une marque, une imprelïïon étrangère qui
gâte quelque chofe; 6c le fécond, un ouvrage que
Fon doit finir dans un certain tems, foit par devoir,
foit pour de l’argent. La première fyllabe du premier
mot eft breve ; on alonge au contraire la première
fyllabe du fécond mot, 6c l’on y met un accent
circonflexe. Ménage avoue qu’il ignore l’origine
du mot tache ; mais Caffeneuve a remarqué qu’au-
trefois on s’en fervoit pour exprimer les bonnes 6c
les mauvaifes qualités d’un homme, ou d’une bête.
L ’ancienne chronique de Flandres, parlant dfe Marguerite,
comteffe de Flandres, dit ch. xxvj.. « Et
» elle avoit quatre taches ; premièrement, elle étoit
» Une des plus grandes dames du lignage de France;
» fecondement, elle étoit la plus fage 6c la mieux
» gouvernant {erre qu’on fçeuft », &c, Les autres
deux taches font qu’elle étoit libérale 6c riche. Le
livre intitulé, Li établijfement de li roi de France. « Or
» fi aucun menoir fa bête aü marché, ou entre gens,
» & qu’elle mordift ou prift aucun, 6c cil qui feroit
» bleflé fe plaingnift à la juftice, 6c li autres dift, fi-
» f e , je n’en fçavoye mie qu’elle eût telle tache,
» & c . »
- Quant au mot tâche, les uns le dérivent de taxa
t'axatio j d autres nous apprennent pour expliquer
fon étymologie, qu’on appellmt autrefois^tâche, une
pochette, parce que plus on travaille à la tâche, 6c
plus oh raffemble d’argent dans fa poche. On prétend
même qu’on appelle encore tâche en Bourgogne
, une pochette.
On dit dans quelques provinces , donner des
fonds à tâche, c’eft-à-dire, fous la redevance d’une
certaine partie des fruits, félon que l’on en convient.
Le fonds eft appelle tachable ou tachible. Ce droit refi-
femble au champart qui ne porte ni lods, ni mi-lods,
ôc ne change point la qualité de l’héritage. (D . J.)
■ T aches , en AJlronomie, ou macula , endroits
obfcurs qu’on remarque fur les furfaces luminèufes
du folèil, de la lune , 6c même de quelques planètes.
Voyt{ So le il , Lune , Plane te, Fa c e , & c.
En ce fens, taches, macula eft oppofé à facules,
facula ; ces taches du foleil font des endroits obfcurs
d’une figure irrégulière 6c changeante qu’on obferve
fur la furface du foleil ; entre toutes les taches que
nous v o yon s , il y en a qui ne commencent à pa-
roître que vers le milieu du difque , 8c d’autres qui
difparoiffent entièrement après s’etre détruites peu-
à-peu, à mefure qu’elles fe font avancées. Souvent
plufieurs taches le ràmaffent ou s’accumulent en
une feule, 8c fouvent une même tache fe refout
en une infinité d’autres extrêmement petites.
11 n’y a pas long-tems qu’on a remarqué des taches
,dans le foleil : elles varient beaucoup quant au
nombre, &c... Quelquefois il y en a beaucoup, 6c
quelquefois point du tout. Galilée eft le premier qui
les ait découvertes auffitôt après l’invention du télef-
çopç ; Scheiner les obferya dans la fuite avec plus de
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foin j Sc à pliblié uh grós livré à ce fujët ! dahs ce
tems la on en voyôit plus de cinquante fur le foleil ;
niais depuis' 17^3 jiifqu’én 167b, à peine en a-t-on
découvert une ou deux ; depuis elles ont reparu af*
fez fouvent en abondance, 6c if n’y a prefque point
de volume de l’acadéniie des fciences ou il n’en foie
fait mention. Il femblè qu’elles ne fuivent aucune loi
dans lents apparitions.'
Quelques-uns s’imaginent qtie ces taches peuvent
devenir en fi grand nombre, qu’elles cachent toute
la face du foleil, ou du-moins la plus grande partie
! 6c c eft à cela qu’ils attribuent ce que dit Plutarque ,
^ ra“ on P°ur laquelle la première année du régné
d Augufte la lumière du foleil fut fi foible 8c fi obfou-
re, qu’on pouvoit aifément la confidérer fans en être
ébloui.
Les hiftoires font pleines de remarques fur des an*
■ nees entières où le foieil aparu fort pâle ôc dépouillé
• de cette vive lumière a laquelle les hommes font àc- -
coutumes; on prétend même que fa chaleur étoit
-, alors^fenfîblement ralentie; ce qui pourroit bien venir
d’une multitude de taches qui couvroient alors le
difque apparent du foleil. Il eft certain que l’on voit
fouvent des taches fur le foleil dont la furface excede -
' non-feulement f’Afie-ôc l’Afrique, mais même oc*
cupent un plus grand efpace que n’oecuperoit fur le
foleil toute la furface de la terre. Foyer Eclipse.
A quoi Kepler ajoute qu’en 1547 le foleil paroif*
I foi* rougeâtre, de même que quand on l’apperçoit à*
travers d’un brouillard épais; 6c il conjeaure delà;
que les taches qu’on voit dans le foleil font une efi-1
pece de fumée obfcure, ou nuages qui flottent fur fa
furfacè.
D ’autres prétendent que ce font des étoiles ou,
des planètes qui paffent devant le corps du foleil. -
Mais il eft beaucoup plus probable que ce font des
corps opaques, en maniéré de croûtes qui s’y forment
, comme l’écume fur la furface des liqueurs. -
Plufieurs de ces taches paroiffent n’être'autre chofe..
qu’un amas, de parties hétérogènes , dont les plus!
obfcurés 6c les plus' denfes compofent ce qu’Heve-
lh,s aPP®lîe Ie noyau, 6c elles font entourées de
tous côtés de parties plus rares 6c moins obfcurés ,
comme fi elle avoient des atmofpheres ; mais la fi*
gUre, tant du noyau que des taches entières, eft
variable. En 1644 Hevelius obferva une petite tache
qui en deux jours de tems devint deux fois plus
groffe qu’il,ne l’avoit vûe d’abord, paroiffant en même
tems plus obfcure, 6c avec un plus gros noyau,
6c c es çhangemens foudains étoient fréquens. Il obferva
que le noyau commença à diminuer infenfible*
ment, jufqu’à ce que la tache difparut, 8c qu’avant
qu’il fe fut entièrement évanoui, il fe partagea en
quatre portions qui fe réunirent de nouveau en deux
jours de tems : il y a eu des taches qui ont duré 2-,
3 > JO» 15 > 3° f & même, quoique rarement,
40 jours. Kirchius en a obfervé une en 1681, depuis
le 26 Avril jufqu’au 17 Juin. Les taches fe meurent
fur le difque du foleil d’un mouvement qui eft
un peu plus lent pres du limbe que près du centre*
celle que Kirch obferva fut douze jours vifible fur le
difque du foleil, 6c elle fut quinze jours derrière le
difque, félon la regie ordinaire qu’elles reviennent
au limbe 27 ou 28 jours après qu’elles en font parties*
Il faut enfin obferver que les taches fe contraient
pres du limbe ; que dans le milieu du difque elles pa*
roiffent plus etendues, y en ayant de léparées les
unes des autres vers le limbe, qui fe réunifient en
une feule dans le difque ; que plufieurs commencent
à paroître dans le milieu du difque, 6c que plufieurs
difparoiffent au même endroit, qu’on n’en a vu aucune
qui s’écartât de fon orbite près de l’horifon ,
au-lieu qu’Hevelius obfervant Mercure dans le foleiji
près de l'horifon, le trouve écarté de 27 focondes