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procédions ; ces fiflres rendoient un fon à-péu-près
femblablè à celui des caftagnettes. Les Hébreux fe
fervoient auffi de cet infiniment dans leurs réjôuiffan-
ces; car nous lifons au /. Rois, xvüj. 6. que quand
David revint de l’armée, après avoir tué Goliath,
les femmes fortirent de la ville en chantant 6c en
danfant avec des tambours & des fiflres. {D. J .)
SISYMBRIUM, f. m. {Hiß. neu. Bot.) genre de
plante à fleurs en croix, compofée de quatre pétales,
lie piftii fort du calice 6c devient dans la fuite un
fruit ou une filique, compofée de deux lames appliquées
fur une cloifon qui la divife en deux loges. Elle
renferme des femences ordinairement arrondies.
Ajoutez aux caractères de ce genre, le port des efpeces
qui le compofent. Tournefort, 1. R. H. Voyei
Plante.
Tournefort compte douze efpeces de ce genre de
plante ; entre lefquelles nous décrirons la plus commune
, fifymbrium aquaticum , foliis in profundas laci-
nias divifis, filiqud breviori, I. R. H. 2.26'. Nous ajouterons
un mot de fifymbrium annuel, à feuilles d’ab-
fynthe.
La racine du fifymbrium aquatique à feuilles laci-
nées, eft oblongue, groffe comme le petit doigt;
blanche,âcre,piquante & bonne à manger. Elle pouffe
des tiges à la hauteur de trois ou quatre piés ; cannelées
, creufes 6c quelquefois rougeâtres. Ses feuilles
font oblongues, pointues, découpées profondément,
dentelées en leurs bords, difpofées alternativement
le long des tiges.
Ses fleurs naiffent aux fommets des rameaux, fou-
tenues par des pédicules longs 6c grêles, compofées
chacune de quatre pétales, jaunes, difpofées en
croix & à fix étamines. Lorfque ces fleurs font paf-
fées, il leur fuccede de petites filiques, courtes, di-
vifées intérieurement en deux loges qui renferment
des femences menues 6c prefque rondes. Cette plante
croît dans les foffés pleins d’eau, dans les rivières,
aux lieux marécageux; elle fleurit en été, & paffe pour
apéritive.
Le fifymbrium à feuilles d’abfynthe, a la racine annuelle.
Elle pouffe des tiges à la hauteur d’environ
deux piés, divifées en plulieurs rameaux, revêtues,
de feuilles nombreufes, finement découpées, blanchâtres
, d’un goût douçâtre mêlé d’une légère acrimonie.
Ses fleurs naiffent en grand nombre aufom-
met des branches-, compofées chacune de quatre pétales
difpofées en croix, de couleur jaune-pâle. II
leur fuccede des filiques longuettes, grêles, remplies
de femences menues, rondes 6c rougeâtres. Cette
plante croît fur les vieux murs, aux lieux rudes, incultes,
pierreux, fablonneux; elle fleurit en été. Sa
femence eft connue des herboriftes fous le nom de
thalitrou; les pauvres gens l’emploient dans quelque-
liquide pour arrêter la dyffenterie 6c le dévoiement.
( D . J . )
SISYRINCHIUM, f. m. {Hiß. neu. Bot.) genre de
plante qui ne différé de la flambe & du xiphion , que
par fa racine qui eft compofée de deux tubercules
pofés l’un fur,1’autre, comme la racine du glaïeul &
comme celle du fafran. Voye^ Flambe & X iphion.
Tournefort, I. R. H. Voye^Plante.
Des trois efpeces de ce genre de plante que compte
Tournefort, nous décrirons la principale ; fify-
rinckium majus , flore luted macula notato, I. R. U.
3 Cette plante reffemble à l’iris bulbeux ; elle
pouffe deux ou trois feuilles longues, étroites, vertes
6c molles ; fa tige porte au fommet quelques fleurs
femblables à celles de l’iris | s’ouvrant l’une après
l ’autre, de couleur bleue, marquées de quelques taches
jaunes, & d’une odeur affez agréable. Ces fleurs
font de courte durée; il leur fuccede des fruits ob-
iongs qui contiennent des femences. arrondies , petites
6c rougeâtres; fa racine eft compofée de deux
S I T
tubercules pofes l’un fur l’autre ; elle eft bonne à man-
ger, d un goût doux, de couleur noire en-dehors 6c
blanche en-dedans. Sifyrinchium eft un nom formé
des deux mots grecs avs, cochon, 6c 'fyyyjiï, roflrum ,
comme qui diroit groin de cochon, parce que les cochons
pouffent leur groin dans la terre pour y chercher
la racine de cette plante, dont ils font fort
friands. {D. J.)
SITACA ou S ITACE, {Géog. anc.) ville de la Périmé
,3 1 5 ftades du T igre, 6c au voifinage du mont
Zagrus. (D . J.)
SITALCAS, {Mytkolog.) dans le temple de Delphes
Apollon avoit plufieurs ftatues, l’une defquel-
les etoit appellée Apollon fitalcas. Elle venoit d’une
amende à laquelle les Phocéens avoient été condamnes
par les Amphi&yons , pour avoir labouré un
champ confacré au dieu. Cette ftatue étoit haute de
3 5. coudées. Paufanias qui fait ce récit, ne donne
point l’étymologie du mot fitalcas. {D . J.)
SITE , f. m. {Peint.) c’eft la fituation , l’afliette
d un heu. Les Italiens difent fito, dans le même fens.
Ces deux mots viennent originairement du mot latin
fitus.
Site s entend particulièrement du payfage ; il y a
des fites de plufieurs genres, bornés ou étendus ,
montueux, plats, aquatiques, cultivés ou incultes,
habites ou deferts.
Sites infipides, ce font des fites dont le choix eft
trivial. Claude le Lorrain n’a introduit dans fes pay-
fages que des fites infipides ; mais ce défaut eft réparé
par la grâce du coloris, 6c par la beauté de l’exécution.
Les fites extraordinaires, font ceux qui frappent
1 imagination par la beauté & la nouveauté de leurs
formes. Il faut éviter les fites communs, ou les rendre
agréables, piquans 6c frappans.
r I B <I0Ivent_cIQnc être d’un beau choix, bien'
lies 6c bien débrouillés par leurs formes ; ils doivent
avoir quelque chofe de nouveau 6c de piquant. « Le
» moyen de les diverfifier à l’infini, dit M. de Piles ,
» eft d’y faire furvenir quelqu’un de ces accident
» qui arrivent fi communément, 6c qui répandent'
» tant de variété dans là nature ; par exemple, l’in«
» terpofition de quelques nuages qui caufent de l’in-
» terruption dans la lumière, en forte qu’il y ait des
» endroits éclairés fur la terre, 6c des ombres qui fe«
» Ion le mouvement des nuages fe fiiccedent les uns-
» aux autres, & font des effets merveilleux, 6c des
» changemens de clair-obfcur qui femblent produire
» autant de nouveaux fites ». L’exécution & le colons
font effentiels en ce genre.
Les payfages du Pouflin font remarquables par I’a-
.grement, la nouveauté, la richeffe & l’ingenieufe
diverfite des fites. Je dis Tingénieufe diverfite, car le
fite dans un payfage, doit être varié des divers objets
que la nature produit de fon bon g ré, fans art 6c
fans culture : les rochers, les torrens, les montagnes,'
les ruiffeaux, les forêts, les ciels 6c les campagnes
fertiles ou niftiques, font les chofes qui plaifent le
plus dans les payfages. {D. J.)
SITE LL A , 1. f. {A ntiq. rom.) efpece d’urne defti-'
nee chez les Romains, à mettre des billets ou ballo-
tes , pour les élections des magiftrats à Rome. On
donnoit deux ballotes à ceux qui avoient droit de fuf-
frage ; l’une marquée de deux lettres V. R. pour l’approbation
; 6c l’autre de la lettre A . pour la réje&ion:
on jettoit à fa volonté dans la fitella l’une ou l’autre
de ces deux ballotes. {D. J.)
, SITHNIDES, {Mytholog.) les nymphes fithnides
ctoient originaires du pays de Mégare; l’une d’entre
elles eut une fille dont Jupiter devint amoureux, &
de ce commerce naquit Mégarus, fondateur de Mér
gare. Dans cette ville etoit un magnifique aquéduc,
bâti par Théagene tyran de Mégare. Les habitans
5 I T
appeîloient Peau de cette fontaine, VeeCu Ses lymphes
fithnides. {D. J.)
S1TH0 NIE , {Géog. a ne.) Etienne le géographe
appelle ainfi une partie de la Thrace. Elle tiroit fon
nom de Sithonius roi des Odomantes. Cette contrée
étoit fituée au-deffus du golfe Toyonaïcus, 6c l’on y
comptoit trois villes ; favoir Olyntho, Metrée 6c
Torone. Hérodote, lib. V II. c. cxxij. dit que la contrée
oîi étoient fituées les villes grecques Torona,
Galepfon, Sermyla, Mécyberna 6c Olynthus, étoit
appellée de fon tems Sithonia. C’eft fans doute des
neiges des montagnes de cette contrée dont parle
Virgile dans ces vers.
Nec fie frigoribus mediis Hebrumque bibamus f
Sithoniafÿwc nives hiemisfubeamus aquofie.
{ D J )
SITHONIENS, LES, {Géog.anc.) Sithonii; Hérodote
met les Sithoniens fur les côtes de Macédoine,
dans la Paraxie & la Calcidique, entre le golfe Sin-
gitique & le golfe Toronaïque. Etienne de Bizance & %
Pline en reconnoiffent d’autres à l’extrémité fepten-
trionale de la Thrace, fur les bords du Pont-Euxin,
le long de la riviere Salmidejfus, entre le mont Æ-
mus&le Danube. Horace, ode xviij. 1. 1. parle de ces
derniers, il dit d’eux :
Sithoniis nonUvis Evius
Quiim fias atque nefas exiguo fine libidinum
Difcernunt avidu
« Baccnus nous prouve fon irritation contre les
» Sithoniens ; car plongés dans la débauche, ils ne
» connoiffent entre le bien & le mal d’autre milieu
» que leur infatiable cupidité ». On fait que ces peuples
faifoient volontiers excès de vin dans leurs fef-
tins, & que leurs débauches fe terminoient ordinairement
par des querelles & par des meurtres.
{ D J . )
S1TIA ou S IT T IA , {Géog. mod.) 6c par d’autres
Setia 6c Settia ; province de l’île de Candie du côté
de Poccident, dans l’endroit que l’on appelle ifthme.
Cette province n’a que douze milles d’étendue, &
pour chef-lieu une ville de fon nom, fituée au nord
fur le bord de la mer.' Cette ville eft bien différente
entre les mains des Turcs, de ce qu’elle étoit autrefois
lorfqu’on l’appelloit Cyteeum. Son château même
a été détruit par les Vénitiens en 1.651. Long. 44. 6.
Ut. 3S. y. {D. /.)
SÎTICINE , f. m. {Antiq. rom.) on nommoit fiti-
cines chez les Romains, ceux qui jouoient aux en-
terremens, de là trompette fur des aij-s triftes& lugubres.
{D .J .)
SITIFIS , {Géogr. anc.) ville de la Mauritanie cé*-
farienfe , 6c enfuite la capitale d’une des Maurita-
nies, à laquelle elle donna fon nom.C’étoitune ville
confidérable, comme on le voit par l’itinéraire d’An-
tonin, oîi elle eft nommée Sitifi.
Ce fut principalement dans le moyen âge que Siti-
fis acquit de la célébrité , 6c qu’elle donna fon nom à
la Mauritanie fitifenfe , dont elle devint la métropole.
Plufieurs routes y aboutiffoient comme dans
les plus grandes villes. On compte entr’autres celles
de Carthage , de Lambaefa , de Lamasba 6c de The-
vefte. Sitifis eft aujourd’hui un village du royaume
d’Alger dans la province de Bugie, S i qui eft connu
fous le nom de Stefe. {D . J . )
S1TO COM E , f. m. {Antiq. greq. ) magiftrat chez
les Grecs, qui avoit une infpe&ion générale fur les
blés, 6c repondoit à-peu-près à l’édile céréal des
Romains. {D . J .)
SITONES, f. m. {Antiq, d'Athènes?) enmai, c’eft
ainfi qu on nommoit les officiers chargés des provh-
fions de blc pour la confommation de la ville ; 6c afin
qu elle fût toujours pourvûe, le tréforier général
S I T zp âvoit ordre de leur fournir tout l’argent dont ils au-
roient befoin pour cet approvifionnement. Porter,
Archoeol. groec. 1. 1. c. xv. 1 .1.p. 8y. { D . J. )
SITOMAGUM ou SITOMAGUS, {Géogr. anc.)
ville de la grande Bretagne : l’itinéraire d’Antonin la
marque fur la foute de Venta Icertorum à Londres -
entre Venta Icenofum 6c Cambretonîum, à 3 z milles
du premier de c es lieux ,8 c à z i milles' Âü fécond.
C’eft aujourd’hui Thetford en Nord-Foîekshire. Il
paroit que c’eft la même que la table de Peutinger
appelle Sinomagum. {D . J .)
SITONS, LE S, Sitones , ( Géogr ; ant.) Tacite*
Germ. c. xliv. & xlv. nomme ainfi 1 un des trois principaux
peuples qui habitoient la Scandivanie. Les
Sitôns , dit-il , font voifins des Suions ; & quoiqué
dans tout lé refte ils leur foient fembables, il y a
pourtant cette différence que c’eft une femme qui
commande chez eu x, tant ils dégénèrent, nen-feu-
lement de la liberté , mais encore de lafervitude. Ils
habitoient au-delà du mont Sévo, qui les féparoit
des Suions. Ceux-ci s’étendoient à l’orient, 6c les
Sitons étoient bornés à l’occident & au midi par l’O céan.
Les anciens n’ont point marqué diftinftément en
combien de peuples fe divifoit la nation des Sitons.
Cependant comme Ptolomée place les Chadini dans
la partie occidentale de la Scandinavie, cm ne peut
guere fe difpenfer de les mettre àu nombre des Si-
tons. Les Bergii de Pline peuvent auffi être compris
fous ce nom général, de même que les habitans dé
l’île de Nérigon.
Dans la fuite, lè nom des Sitons fut changé en
celui de Normands, qui leur fut commun avec les
Suions ; 6c on vint enfin à les appeller Norvégiens ,
nom fous lefquels ils font encore connus aujourd’hui.
Ces peuples, dit M. d’Audifret, Anc. Géogr. tome I.
vivoient dans un grand déréglement avant que No-
rus', fils d’Humblus, roi deSuede, les eût fubjüçués;
Il les ramena par fa douceur 6c par fon adrefl’e , 6c
leur imprima d’abord la crainte des dieux. Il leur fit
une forte de religion ; 6c afin de les mieux retenir
dans le devoir , il leur preferivit des dois , leur apprenant
par des inftruaions 6c par clés exemples à
régler leur vie. La mort de ce prince fit naître plufieurs
petits royaumes, dont le partage caufa dé
grands différens ; de forte que les Sitons laflës des
guerres civiles abandonnèrent leur pays , 6c commencèrent
à courir les mers fous le nom de Norvégiens.
{D . J .)
SITOPHYLAX-, fim. {Antiq. greq.) mot grec qui
veut dire gardien du blé. Le fitopkylax étoit le nom.
d’un magiftrat chez les Athéniens , qui veillôit à cé
que chaque particulier n’eût pas plus de blé qu’il lui
en falloit pour fa provifion. Cette provifion étoit réglée
par la lo i , 6c les fitophylax avoient l’oeil à l’ob-
fervation de cette loi. Il y avoit quinze fitophylax,
dix pour la ville & cinq pour le pirée. Voye\ lefavant
commentaire de Samuel Petit fur les lois attiques, l. V.
tit.Sy. {D . J .)
SITTACENE, {Géog. anc. ) Contrée d’Afie dans
l’Affyrie. Ptolomée, /. VI. c ,j. la place près de la
Suziane. Strabon dit que dans la fuite on lui donna le
nom à?Apolloniatide. {D . J.)
S IT T ACE N I , ( Géog. anc. ) peuples d’Afie dans
la Sarmatie afiatique. Strabon, l. II. p. 4 r/>. les met
au nombre des peuples qui habitoient fur le bord des
Palus-Méotides. { D . J . )
SITTARD , {Géog. mod. ) ville d’Allemagne au
duché de Juliers , 6c aux confins de celui de Lim-
bourg. Cette petite ville, fituée fur un ruiffeau environ
à une lieue de la Meule 6c à fépt lieues au midi
deRuremonde, fut prefque-toute ruinée en 1677, 6c
elle ne s’eft pas rétablie depuis. { D .J . )
SITUATION , ÉTAT , ( Gram. & Synon. ) fitua