pièces de bois, longues à-peu-près de a pies & demi
qui vont en diminuant, 6c dont l’ufage eft de fermer
les écubiers, quand le vaiffeau eft a la voile. Il
y en a qui font échancrées par un côté, afin de boucher
les écubiers fans ôter les cables, qu’on fait paf-
fer par l’échancrure ; au défaut de bois, on fait des
tampons avec des facs de foin, de bourre, &c.
T ampons , f. m. pl. ( Archit.) ce font des chevilles
de bois, que l’on met dans des trous percés dans
\m mur de pierre, pour y faire entrer une patte, un
c lo u , &c. ou que l’on met dans les rainures des poteaux
d’une cloifon, pour en tenir les panneaux de
maçonnerie, ou dans les folives d’un plancher, pour
en arrêter les entrevoux.
On appelle aufli tampons de petites pièces dont les
menuifiers rempliffent les trous des noeuds de b o is ,
& qui cachent les clous à tête perdue, des lambris
& des parquets. Daviler. (D . J.)
T AM PON S , en termes de Cloutier cCépingles , ne font
autre chofe que deux oreilles de fer qui font fcellees
dans une p ierre, 6c dans lefquelles tourne le fufeau
ou axe de la meule. Voyeç L es figures, Pl. du Cloutier
d'épingles.
T am po n , f. m. (terme de Graveur.) les graveurs
en taille douce fe fervent d’une efpece de molette
faite d’une bande de feutre roulée qu’ils appellent un
tampon.
T ampon , f. m. (terme d'imprimeur en taille-douce. )
c ’eft un morceau de linge tortillé po,ur ancrer la
planche.
T ampon , f. m. (terme de Luthier.') c’eft la partie
de la flûte, ou du flageolet, qui aide à faire l’embouchure
de la flûte ou du flageolet, 6c fert à donner le
vent.
T a m p o n , dans les tuyaux de bois des orgues, eft
unepiece de bois E,fig.yo.Pl.n°.i. dOrgue, doublée
de peau de mouton, le duvet en-dehors, dont l’ufage
eft de boucher le tuyau par en-haut; ce qui le fait
descendre d’une oftave au-deflous du fon que le
tuyau rend quand il eft ouvert. Le tampon eft armé
d’une poignee F , placée à fon centre , laquelle fert
à le retirer ou à l’enfoncer à diferétion , jufqu’à ce
que le tuyau rende un fon qui foit d’accord avec
celui d’un autre tuyau fur lequel on l’accorde.
TAMPONNER, v . att. ( Gram. ) c’eft fermer avec
uu tampon.
TAM UAD A , ou TAM U D A , ( Géog. anc. ) fleu-
v e de la Mauritanie tingitane,félonPomponius-Mêla
, liv. I. ch, iij. Ce fleuve fe nomme aujourd’hui la
B édit, 6c il arrofe le pays des Arabes. C ’eft vraif-
femblablement le Thaludu de Ptolomée. ( D . J.)
■ TAMUSIGA, ( Géog. anc. ) ville de la Mauritanie
tingitane. Ptolomée la marque fur la côte de
l’Océan, entre le port d’Hercule & le promontoire
Ufadium. Le nom moderne eft Fifelfeld, félon Mar-
mol ; Tefeltner, félon Caftald, 6c Frejfia, félon Niger.
TAMWORTH , ( Géog. mod. ) bourg à marché
d’Angleterre, dans Staffordshire. U eft arrofé par le
Tamer, & envoie deux députés au parlement.
TAMUZ , f. m.{Calendrier des Hebreux.) mois des
Juifs , quatrième de l’année fainte , & dixième de
l’année civile , qui répondoit aux mois de Juin & de
Juillet. Le dix-l'eptieme jour de ce mois, les Juifs cé-
lebroient un jeûne , en mémoire du châtiment dont
Pieu punit l’adoration du veau d’or. ( D . J. )
TAMYNA , ( Géog. anc.) ville de l ’Eubie, dan$
le territoire d’Erétrie, félon Strabon, liv. X . p. 447.
Plutarque parte'de la . plaine de Tamynes , dans la
vie de Phocion.
T AM YR A C A , {Géog. anc.) ville de la Sarma-
tiè européenne, près du golfe Carcinite, félon Ptolomée
, /. I I I . ch. v. Etienne le géographé & le périple
d’Arrien. Strabon , liv. VII. pag. 3 68. connoît
dans fe même endroit un promontoire nommé Tamyracés,
&un golfe appellé Tamyracusfinus ; mais il ne
parle point de ville , ni fur ce promontoire, ni fur
ce golfe. {D . J .)
TAMYRSA , ( Géog. anc. ) fleuve de la Phénicie1.
Strabon, liv. X V I . p. y55. le met entre Béryte 8c
Sidon. Le nom moderne eft Damor, félon quelques-
uns.
TAN , f. m. ( Tannerie & Jardinage. ) l’écorçe du
chêne hachée & moulue en poudre par les roues d’un
moulin à tan ; on s’en fert à la préparation des cuirs.
Voyei E c o r c e & T a n n e r i e .
Le tan nouveau eft le plus eftimé , car lorfqu’il eft
vieux 6c furanné, il perd une partie de fa qualité qui
le rend propre à condeqfer ou à boucher les pores
du cuir; de forte que plus on laiffe les peaux dans le
tan , plus elles acquièrent de force 6c de fermeté.
Toute autre partie du chêne, de quelque âge ou
grandeur qu’il puifle être , 8c tout taillis de chêne ,
font pour le moins aufli bons à faire du tan, que l’écorce
de cet arbre.
Après que l’on a amaffé cette matière, il faut la
faire bien fécher au foleil, la ferrer dans un endroit
fe c , 6c la garder dans cet état jufqu’à ce qu’on l’emploie
; & pour la réduire en poufliere, on peut feier
ou fendre menu le plus gros bois, afin de pouvoir
être diminué encore par un infiniment dont les tanneurs
fe fervent pour cet effet. Après quoi on le fait
fécher de nouveau dans un fou r, 6c enfin on le fait
moudre au moulin à tan. Voye£ M o u l i n . Au défaut
du bois de chêne , on peut fe fervir de celui
d’épine.
Ce tan eft un engrais fort'chaud propre aux ananas
qui ne peuvent fupporter la vapeur du fumier
de cheval.
TAN A , {Géog. anc.) ou TAN AS , fleuve d’Afrique
, dans la Mauritanie , entre Lares 6c Capfa. Sa-
lufte en parle, in Jugurth.c. x.
TANAGER , (Géoganc.) fleuve d’Italie, dans la
Lucanie,aujourd’hui le Negro : Virgile, Géorg. I.III.
v. i 5 i. lui donne l’épithete de ficcus :
Furit mugitibus cether
Concujfus , filvoeque , & ficci ripa Tanagri.
Mais ou les chofes ont changé depuis le tems de Virgile
, ou ce poëte ne connoiffoit ce fleuve que de
nom ; reproche que l’on peut faire également à Pomponius
Sabinus, qui fait un torrent de Tanager.
Celfus Cittadinus, écrivant à Ortelius , nie abfo-
lumçnt que ce fleuve foit un torrent, qui n’a d’eau
que dans le tems des pluies. Le Tanager, dit-il ,
préfentement le Négro , eft un fleuve qui en reçoit
d’autres dans fon lit ; par exemple, celui que l’on
appelle la botta di Picorno, ainfi nommé de l ’ancienne
ville Picernum , auprès de laquelle il prend fa
fource. Le Tanager a la fienne dans le mont Albidine,
maintenant il monte Portiglione , & il fe jette dans
le Siler-, connu maintenant fous le nom de Sélo.
Peut-être Virgile a-t-il appellé le Tanager ficcus ,
parce qu’il fe perd fous la terre , pendant un efpace
de quatre 6c non pas de vingt milles , comme le dit
Pline , liv. II. ch. iij. {D . J .)
TAN AG R A , ( Géog. anc. ) i° . ville de Grece
dans la Béotie, au voifinage deThebes; Dicéarque
la met au nombre des villes fituées fur l’Euripe :
Strabon néanmoins, L IX . p. 4 0 0 ,4 0 3 , & 4 ,0 >
6c Ptolomée , /. III. c. xv. la marquoierit à quelque
diftance de la mer, quoique fon territoire pût s’étendre
jufqu’à la côte. Tanagra étoit à cent trente
ftades de la ville Oropus , à deux cens de celle de
Platée. Etienne le géographe appelle cette ville Gé-
phyra, 6c Strabon donne à fes habitans, le nom de
Géphyréens.
Tanagra de Béotie , eft la patrie de Corinne, fille
d’Achélodore 8c de Procratie ; elle étoit contemporainé
de Pindare, avec lequel elle étudia ia Poêiiè'
lous M vrtis , femme alprs très-diftinguée par ce ta-
lent. Corinne n acquit pas. moins dé gloire que lit
maîtreüe , & !c mêloit quelquefois de donner 1 Pin.
dare d’excellens avis, foit comme étant plus âgée
foit à titre de plus ancienne, èéoliere. Elle lui ecm’ I
fejllqit, par exemple , au rapport de Plutarque, de ■’
négliger moins le commerce S mufes, & de mettre
en oeuvre dans fes poéfies la fable qui en devoit faire
le fondsiprincipal, auquel lès figurés de l'élocution,
lestvers, & lé s rythmes, ne devdpént fervir que d’af-
faifonnemens. Pindare , dans le deffein de profiter de
cette leçon, fit une ode que nous n’avons plus, mais
dont Plutarque & Lucien feus ont conferyé les pre-
miers vers : en voici la traduâion.
« Chanterons-nous le fleuve Ifmene, ou la nym-
>> phe Mélie à la quenouilie dorée, ou Cadmus, ou
n la race l'acrée de ces hommes nés des dents qu’il
» fema, ou la nymphe Thébé à la coëffure bleue ,
» ou la force d’Hercule à toute épreuve, ou la gloire
» 8c les honneurs du réjouiffant Bacchus, ou les nô-
» ces d’Harmonie aux blanches mains » ?
Pindare ayant fait voir cette ode à Corinne, celle-
ci lui dit en riant, qu’il falloit femer avec la main,
8ç non pas à plein fac, comme il avoit fait dans cette
piece, oit il lembloit avoir pris à tâche de ramaffer
prefque toutes les fables.
Corinne dans la fuite entra en lice contre Pindare
& le vainquit, dit-on, jufqu’à cinq fois, quoiqu’elle
lui fût fort inférieure. Mais deux circonftances remarque
Paufanias, contribuèrent à ce grand fuccès :
l’une, que fes poéfies écrites en diale§e éolien, fe
faifoient entendre beaucoup plus facilement à fes auditeurs,
que celles de Pindare compofées en do-
rien : l’autre, qu’étant une des plus belles femmes
de fon tems , ainfi qu’on en pouvoit juger par fon
portrait,. les agremens de fa perfonne avoient pû
léduire les juges en fa faveur ; Pindare appella de ce
jugement inique à Corinne elle-même
. Le tombeau que les Tanagréens éleverent à la .
gloire de cette dame, fubfiftoit encore du tems de
Paufanias , ainfi que fon portrait, où elle étoit re-
préfentée la tête ceinte d’un ruban, pour marque
des prix qu’elle avoit remportés fur Pindare à The-
bes. Il ne nous refte que quelques fragmens de fes
poéfies, fur lefquels on peut confulter la bible grecque
de Fabricius.
2°. Tanagra eft encore dans Ptolomée, /. VI. c. :
jv. une ville de la Perfide dans les terres.
3°. Stace parle d’une Tanagra de l’Eubée. {D. J.)
TANAIDE , ( Mythol. ) furnom de Vénus : Clément
Alexandrin dit qu’Artaxercès roi de Perfe, fils
de Darius, fut le premier qui érigea à Babylone, à
Sufe, 6c à Ecbatane, la ftatue de Vénus Tandide, &
qui apprit par fon exemple aux Perfes, aux Baftres,
& aux peuples de Damas & de Sardes, qu’il falloit
l’honorer comme déefle. Cette Vénus étoit particulièrement
vénérée chez les Arméniens, dans une
contrée appellée Tanditis, près du fleuve Cyrus,
félon Dion Caflius, d’où la déefle avoit pris fon fur-
nom , 6c d’où fon culte a pu pafler chez les Perfes.
C ’étoit la divinité tutélaire des efclaves de l’un 6c
de l’autre fexe ; .les perfonnes mêmes de condition
libre, confacroient leurs filles à cette déefle ; & en
vertu de cette confécration, les filles étoient autori- I
fees par la loi à accorder leurs faveurs à un étranger
avant leur mariage, fans qu’une conduite aufli extraordinaire
éloignât d’elles les prétendans. {D . J .)
TANAIS , {Géog. anc.) fleuve que Ptolomée,
/. V. c .jx . Pline, l. III. c. iij. 6c la plûpart des an--
ciens géographes donnent pour la borne de l’Euro-
pe 8c de 1 Afie. Il etoit appellé Sylus ou Silis par les
habitans du pays, félon Pline, l. VI. c. vij. 6c Eu-
uathe, l’auteur du livre des fleuves 6c des çionta-
Tome X V ,
gnes, dit j bu'avaht d’avoir îe nom de Tanaïs il
avoet cehu A’4 maçmius. Le nom moderne eft’ le
Oo,i ; les Itaüensl’appellent Toni; on lui a quelquefois
donne le nom de Danube, ce qui n’eft pas
lurprenant ; puilque ceux du pays donnent ihdiffi-
remment le nom de Don au Danube & au Tanaïs ■
Uofanus dit que les habitans du pays appellent ce
fleuve Antenne ; ofl doit s’en rapporter à fon témoignage.
Ptolomee & Pline difent que le Tanaïs prend
la lource dans les monts RiphéèS ; il aurait mieux
valu dire dans les forêts RiphéeS-j car il n 'y a point
de montagnes vers la fource du D on , mais bien de
valtes rorets.
Le Don eft maintenant un fleuve de la Rulfie qui
vient du Reffan, & tombe dans la mer Noire ’ auu
délions d’Afoph, dans la Turquie européane, après
un cours de plus de trois cens lieiips. 1
La ville d’Afoph eft aufli nommée Taneüs par Pto»
lomee, l. III. t,x . Etienne le géographe lui donne
le titre d entrepôt. Enfin, les peuples delaSarmatie
européane qui hahitoi.ent fur le bord du Tanaïs dans
i endroh’où ce fleuve fe courbe, font nommés Ta-
nditoe par le même Ptolomée. ( D. J . )
, „ TANAPE ’ ( B anc- ) vi!le de l’Ethiopie, fous
|1 Egypte ; c eft la même que Napata; & c’etoit fe-
f a i Dion Caflius, /. U K la réfidence de la reine de
Candace. {D . J .)
T AN ARÖ , le, ( Géog. mod. ) en latin ïanarus •
riviere d Italie pelle prend fa fource dans l’Apennin,
lur les confins du comté de Tende , arrofe dans fon
cours les provinces de Foffano , de Chéràfco , d’AI-
betano, fe groflit de diverfes rivières, & va fe ietter
dans le Pô , près de Baflîgnana. ( D . J . )
TANATIS , ( Géog, anc. ) ville de la haute Mæ-
fie ,;^ii voifinage du Danube, félon Ptolomée , /. I I I .
,Ç. jx . qui la marque entre Kiminatium legio Sc Treta •'
Niger la nonime Teriana. ( />. J.\
TANAVAGÉE , ( Géog. mod. ) riviere d’Irlande
dans la prpvince d’Ulfter; elle fépare lë Comté d’An-
trim de celui de Londonderri, & tombe enfuite dans
l ’Océan feptentrionai. (D . J .)
TANBA, autrement TANSJU, ( Géog.mod. ) une
des huit provinces de la contrée froide du nord, de
l’empire du Japon; onia divife en fix diftriÄs &
on lui donne deux journées d’étendue ; elle eft pâffa-
blement bonpe, & produit beaucoup de ris, de pois
6c d’autres légumes. {D . J , ) r >
TAN C A ZE , le , {Géog. mod.) riviere d’Abyflî-
nie. Elle prend fes fourcesdans les montagnes qui
féparent les royaume d’Angofte & de Bagameder ,
fépare une partie du royaume de Teghin, 6c tombe
( !d J* Nl1’ LCS anCieiîS la nommoient Xfiabaras*
TANCHE, f. f. ( Hifi. nat. Iclhiolog. ) tinca , poif- ‘
fon de riviere, qui eft ordinairement plus petit que
la carpe ; on trouve cependant quelquefois des tanches
très-groffes 6c qui pefent jufqu’à vingt livres. C e
poiffon eft court 6c épais ; il a en longueur trois fois
fa largeur -, le bec eft court & mouffe ; lé dos a une
couleur noirâtre , 6c les côtés font d’un verd jaunâtre
, ou de couleur d’or. La queue eft large ; les
écailles font petites & très-adhérentes à la peau. Tout
le corps de ce poiffon eft couvert, comme l’anguille
d’une efpece de mucilage , qui le rend très-gliffant
6c qui empêche qu’on puifle le retenir dans les mains ;
fa chair a peu de goût ; il fe plaît dans les étangs 8c
dans les rivières marécageufes dont le cours eft lent.
R a i, jynop. meth. pifeium. Voye{ POISSON.
Tanche de mer , tinca marina. On a dominé le
nom de tanche de mer à l’efpece de tourdla plus commune
; ce poiffon reffemble, par fa figure, à la tanche
d’eau douce, mais fes écailles font plus grandes. Il a
neuf pouces de longueur ; il eft en partie d’un rouge-
jaunâtre , 6c en partie brun ; ces couleurs font dif-
T T 1 1 1 ij