Les troup&s qu’on entretient pour la fureté de la
colonie confiftent en quatre compagnies d’infanterie.
Le gouverneur eft colonel de ces quatre compagnies
, &C capitaine de la première. (-£>. J .)
SURINSTITUTION, fi f. ( Gram. & Jurifprud. )
fig n ifie u n e in ft i tu t io n fa ite fu r u n e a u t r e , com m e
f i A e ft adm is & in ft i tu c dans u n b én é fic e fu r u n t it r e ,
de q u e B fo i t admis & in ft i tu é fu r la p ré fe n ta t io n
t ï ’u n a u t r e . Foye^ In s t i t u t i o n .
SURINTENDANT, f. m. ( Hifi.mod. ) titre ufit^
en France en divers tems & pour différentes charges
dans iefqiielles il marque la première fupériorité.
Surintendant de la. navigation 6* du commerce de
France, fut le titre que prit le cardinal de Richelieu,
à quin’auroit pas convenu à caufe de fon état, celui
d’amiral dont la charge avoit toujours été remplie
par des militaires du premier ordre.
Surintendant des finances, officier qui avoit le maniaient
& la direction de toutes les finances ou revenus
du roi. Ce titre fut fupprimé en 16 61 , après la
difgrace de M. Fouquet. Les fondions & l’autorité
du furintendant ont paffé au contrôleur général des
finances.
Surintendant des bâtimens de France, il y avoit autrefois
des furintendans particuliers pour les principales
maifons royales. Mais les furintendans des bâtimens
royaux de Paris étant les plus confidérables, ils
ont eu enfuite le titre de furintendant general des bâtimens
, auxquels on a joint le foin des arts & manufactures
qui fervent à la conftru&ion & à l’embeliffe-
ment des maifons royales, comme l’architecture, la
peinture, la feulpture,les tapifferies. M. Colbert qui
eut le titre- de furintendant des bâtimens du roi , y
ajouta l’infpeCtion fur tous les arts & manufactures
du royaume. Après la mort de Manfart on fubflitua
au nom. de furintendant celui de directeur général des
bâtimens du roi, c’eft ce qu’on appelle en Angleterre
infpecleur des travaux.
Surintendant général, des. pofies & relais de France,
eft un miniftre chargé de l’inlpeCtion des pofies. Ce
titre eft encore fubfiffant.
Surintendant de la mai fon de la reine , premier officier
de la maifon de la reine qui en a la principale
adminiftration, pour régler les dépenfes, payer les
officiers , entendre & arrêter les comptes.
S u r i n t e n d a n t , ( Hifi. ecçléf ) fignifie auffi un
fupérieur cccléjîajlique dans les différentes églifes protestantes
oii l’épifcopat n’eft point reçu, & particulièrement
parmi les luthériens d’Allemagne & les
calyinifies de, quelques autres pays.
Ce furintendant différé peu d’un évêque quant à
l’autorité ; elle eft feulement un peu plus reftreinte
que celle de nos évêques diocéfains. Il efi le principal
pafteur, & a l’infpeCtion fur tous les pafteurs inferieurs
de. fon diftriCt.ou diocèfe. Foyeç Evêque &
D ioççse,
H y avoit autrefois, en Allemagne des furintendans
généraux en ce .genre qui étoient au-deffus des furin-
tsndans ordinaires, comme font les archevêques parmi
les Catholiques ;, mais cette dignité ne fubfifie
plus. Il n’y aique le furintendant de Virtemberg qui
prenne la qualité de furintendant général.
§URJQN;, (; Géog. mod. ) ville de Perfe, célébré
par les beaux tapis qu’onyfàifoit dans le dernier fie-
c l q u ’on; appelle communément tapis de Turquie.
Long.'y4..-4p. latit.^Pi.-zo. (.D. J .)
SURIUM/P# SURION., ( Géog. mod. ) ville de la
Çolçhide. Ptolomée, V .c . X. la marque dans les
terres. Pline., l. P L c- bv. la plaça dans l’endroit oii le
phafe commence à être navigable, & reçoit unfleu-
ve auffi nommé Sufium. ( D . J. )
SU R jyR E R , ( Jurifprudence. ) ancien terme de
droit. Autrefois quand; un criminel tâchoit de s’excu-
fer par fun propre ferment ou.par celui d’un ou pluïïeurs
témoins , & que néanmoins fon crime étoit fi
notoire, qu’il étoit convaincu par le ferment d’un
plus grand nombre de témoins : cette maniéré de le
convaincre par une contre-information s’appelloit
furjurer. Foye^ PURGAT ION , SERMENT , &c.
SURLETOUT , en termes de Blafon, fe dit d’un
écuffon qui eft fur le milieu d’une écartelure & des
pièces qui brochent fur les autres.
Chifley en Génevois, parti d’or & de gueules ait
lion de fable fur le tout.
SURLO, fi m. ( Poids du Levant. ) il pefe vingt-
fept rottolis un quart, à raifon de fept cens vingt
dragmeslerottolis, c’eft-à-dire, de quatre livres huit
treizièmes, poids d’Amfterdam. Savary. (D . J. )
SURLONGE , f. f. ( Gram. & Boucherie. ) c’eft la
partie du boeuf qui refte après qu’on en a coupé l’épaule
& la cuiflê & oh fe tirent les aloyaux èc le flanchet.
C’eft à la tête de la Jurlonge que fe tire la pièce
parée.
SURMARCHER s v. h. ( Vénerie. ) il fe dit de la
bête chaffée, lorfqu’elle revient fur fes erres, ôc
paffe au même lieu.
SURMECH, f. m. ( terme de relation. ) les Turcs
appellent furmech une poudre d’antimoine cru e, de
laquelle ils fe fervent pour noircir les fourcils, ufagé
des plus anciens qui foit dans le monde. Le meilleur
furmech de l’Orient fe fait dans la ville d’Hamadan en
Perfe , & les plus aufteres des derviches., ainfi que
les femmes turques, s’en peignent les fourcils & les
paupières. (Z?. J. )
SURMENER u n c h e v a l , ( Maréchal. ) c’ e ft la
m êm e c h o fe q u e l’ o u t r e r . Foye[ O u t r e r .
SUR-MESURE, fi f. ( Eaux & Forêts. ) dans le re*
collement des ventes qui fe font parles officiers des
eaux & forêts, on appelle fur-mefure ce qui fe trouve
entre les piés cormiers de plus que ce qui eft porté
par le procès-verbal d’arpentage. Par l’ordonnance
de 1669 , quand il fe trouve de la fur-mefure, le
marchand adjudicataire doit la payer à proportion
du prix principal & des charges de la vente. Dicl.des
Eaux 6*.Forets. (Z?. J. )
SURMONTÉ, participe de furmonter. F>ye{ S u r m
o n t e r .
S u r m o n t é , ( terme de Blafon. ) ce mot fe dit
lorfque l’émail de la partie inférieure du chef excede
le refte du chef. Surmonté fe dit auffi d’une piece de-
l’écu qui en a une autre au-deffus d’elle. Il porte de
fable au chevron d’or furmonté d’un écuffon, d’une
fleur de lis, &c. Enfin furmonté f e dit encore lorfqu’-
une fafee eft accompagnée ,dé quelques pièces qui
font mifes au chef de l’ëeiï ; il porte d’argent à une
fafee de gueules furmontée de trois rofes de même*
Ménefirier. (Z?. J.')
SURMONTER, v . a&. ( Gram. ) c’èft vaincre,'
s’élever au-deffus , franchir ; la riviere a furmonté le
parapet : il fe prend au figuré ; il n’y a point d’obfta-
cle qu’il ne furmonté, avec l’opiniâtreté, la prudence
& là force qu’il a ; on furmonté fes paffions, quand
elles font foibles.
SURMULET, voyei B a r b a r i n .
S u r m u l e t , B a r b a r i n , M o i l , mullus, f. m,'
( Hifi. nat. Ichthiolog. ) poiffon de mer dont Rondelet
a-décrit trois efpeces ; on a donné le nom de barp
barin au furmultt de la premieré efpece , parce qu’il
a deux barbillons à la partie antérieure de la mâchoire;
il devient long d’un pié. Le dos & la tête font un peu
voûtés ; il y a fur les côtés du corps des traits de couleur
d’or qui s’étendent depuis la tête jufqu’à la queue.
La peau eft d’un rouge pourpre ;,cette couleur paroit
à-travers les écailles, parce qu’elles ont delà transparence
; elles font grandes, minces & découpées 5
éllës fe détachent aifément de la peau-; les yeux font
rouges; la bouche eft petite, il n’y a point dé
dents. Le furmulet a deux nageoires rouges près des
ouies, deux blanches à la partie antérieure du ventre
, une au-deffous de l’anus, & deux fur le dos ; la
chair de ce poiffon a un très-bon goût, mais elle eft
dure.
Le furmulet de la fécondé efpece eft liffe & fans
écailles ; il a^ deux barbillons placés au-deffous des
ouies ; mais il n’en a point à l’extrémité de la mâchoire
comme le precedent ; les côtés du corps font
traverfes par des lignes qui s’étendent depuis le dos
jufqu’au ventre ; le dos eft rouge ; lé ventre & les côtés
du corps ont une couleur blanche ; la tête eft
Çrandê & parfemée de taches qui reffemblent à des
ei’° 1^es ’ y a ^ur t°ute la longueur du dos depuis la
tête jufqu’à la queue, deux rangées de petits os pointus
; l’efpace qui fe trouve entre ces rangées eft creux;
les os qui recouvrent les ouies, font terminés en-
arriere par un aiguillon.
On a donne en Languedoc le nom de cavillonne au
furmulet de la troifieme efpece ; il n’a point de barbillons
à l’extremite de la mâchoire ; le corps eft
court, rond & terminé en pointe par fon extrémité
poftérieure à-peu-près comme une cheville ; c’eft
pourquoi on lui a donné le nom f e cavillonne ; i l eft
d’une belle couleur rouge ; la tête, les ouies & les
nageoires de ce poiffon font femblables à ces mêmes
parties f e furmulet de la fécondé efpece, dont il dif-
■ fere principalement en ce qu’il a des écailles qui font
petites & découpées tout-au-tour; elles rendent la
furfàce de ce poiffon rude & raboteufe : ce qui lui a
fait donner le nom de mullus afperus. Les nageoires
des ouies font en partie vertes , & en parties noires
çn-dedans, & blanches en-dehors. La chair de ce
poiffon eft dure & feche. Rondelet, hifi. nat. des
poiJJbns, /. part, livre JL. chap. iij. iv. & v. Foyer
Poisson. v
SURNAGER , v. neuf. ( Gram. ) il fe dit de tout
corps qui plus léger en pareil volume que le fluide
fur lequel il eft placé, fe foutient à fa furface. Le vin,
l’efprit-de-vin , l’huile fur nagent à l’eau : les feories
fumagent au fer en fufion ; il fe dit auffi au figuré : je
ne fais comment il a furnagè.
SURNATUREL , adj. ( Theol. ) fignifie en général
ce qui eft au-deffus de la nature, ce qui furpaffe
les forces de la nature.
Les théologiens font fort partagés pour fixer la véritable
notion de ce terme : les uns définiffent le fur-
naturel, tout ce qui furpaffe les forces avives de la
nature; d’autres difent que c’eft ce qui furpaffe les
forces tant avives que paffives de la nature : mais
outre qu’on n’entend pas clairement ce que c’èft que
ces forces paffives, il eft certain que la création.d’une
ame ou d’un^ange , furpaffe les forces aftives de la
nature , & n’eft pas cependant proprement un effet
furnaturel.
D autres difent que par furnaturel on doit entendre
tout ce qui furpaffe l’exigence & les forces tant
phyfiques qu’intentionnelles des fubftances exiften-
tes & des modifications qui leur font naturelles.
Quelques-uns prétendent qu’un être ou un effet eft
furnaturel, dès qu’il fe rapporte à Dieu comme auteur
de la grâce ou de la gloire; mais on fent affez
combien ces définitions font vagues & infuffifantes.
La plupart des théologiens entendent par furnaturel
, tout ce qui furpaffe les forces & l’exigence de
toute nature crée ou à créer , ce qui a un rapport
ipecial à Dieu , comme auteur de la grâce ou de la
gloire, & ce qui fuppofe une union avec Dieu ; foit
que cette union foit réelle & phyfiqut, comme l’union
ypoftatique, foit qu’elle foit intentionnelle , immé-
dtate &cprochaine , comme la vifion béatifique ; foit
quelle foit intentionnelle , mais médiate & moins
prochaine , comme la grâce fandifiante, les vertus
mfufes & theologiques , & les autres dons fumatu-
rels qui iont comme autant de degrés pour arriver à
Tome Y F. 4
la vifion beatifique, ou qui ont rapport à l’union hy-
poftatique. D ’autres enfin entendent par furnaturel,
ce qui éft au-deffus de toutes les lois naiurelles , ce
qui furpaffe le pouvoir de. toutes les créatures exif-
tentes ou poffibles , ou dans fa fubftance, ou dans
la maniéré dont il eft produit.
On diftingue deux efpeces de furnaturel, l’un par
effence, & l’autre par participation: Dieu feul eft
furnaturel par effence ; l’union hypoftatique, la vifion
béatifique, la grâce, la fo i, l’efpérance, la cha^
rite , &c. font fur naturelles par participation, c’eft-
à-dire par le rapport immédiat ou médiat qu’elles ont
avec Dieu confidéré comme auteur de la grâce &
de la gloire. C’eft en ce fens qu’on appelle oeuvres fur-
naturelles , ou dans Tordre furnaturel, toutes les actions
que l’homme fait avec le fecours de la grâce,
& qui peuvent être méritoires pour la vie éternelle ,
par oppofition à celles qu’il produit par les feules
forces de la nature & du libre arbitre.
Tout ce qui eft furnaturel eft proprement gratuit
par rapport a l’homme , fes forces & fa nature ne l’exigent
point. Tout ce qui eft furnaturel n’eftpas toujours
miraculeux ; par exemple, la juftification par
les facremens eft furnaturelle, cependant elle n’eft:
pas miraculeufe , parce qu’elle n’eft pas hors des
voies ordinaires de la grâce. Quelquefois un effet
eft en même tems miraculeux & furnaturel, telle fut
la converfion de S.Paul; & quelquefoisaüffi un effet
eft miraculeux,fans être proprement furnaturel,par un.
rapport effentiel à Dieu , comme auteur de la gloire ,
telle que la guérifon fubite d’un malade, qui n’a pas
toujours un rapport dire£l à D ie u , comine auteur
de la gloire , ni de la part de celui qui opéré le miracle
, ni de la part de celui fur lequel il eft opéré :
ainfi ces termes miraculeux & furnaturel ne font pas
exactement fynonymes : cependant dans l’ufage ordinaire
on les emploie indifféremment. Il eft vrai que
tout miracle eft furnaturel en ce qu’il furpaffe le pouvoir
des créatures , foit dans fa fubftance , foit dans
la maniéré dont il eft produit ; mais tout ce qui eft
furnaturel, n’eft pas pour cela un miracle : on peut
confulter fur cette matière , Cajetan, Suarès , Médina,
Ripalda , 1e cardinal d’Aquirre, Tournely, &
les théologiens modernes!,
^SURNEIGÉE, f. f. ( Fenerie.) cefontles voyesdes
bêtes fur. la neige.
SURNOM, f. m. fignifie un nom ajouté au nom
propre, ou au nom de baptême, pour défigner la
perfonne de telle ou telle famille. Foye{ Nom.
Cet ufage fut introduit d’abord par les anciens Romains
, qui prenoient des noms héréditaires, & ce
fut à l ’occafion de leur alliance avec les Sabins, dont
le traité fut confirmé à condition que les Romains
mettroient devant leur nom un nom fabiri, & que
les Sabins mettroient un nom romain avant leur nom
propre.
Ces noms nouveaux devinrent des noms de familles
, ou fes furuoms , & les noms anciens continuèrent
d’être des noms perfonnels; les premiers s ’ap-
pelloient cognomina , & gentilida no mina ; & les derniers
s’appelloient proenomina. Foyer Prénom.
Quand les François & les Anglois commencèrent
à faire ufage des premiers, on les appelloit furnoms,
non pas que ce fuffent les noms du pere, mais parce
que, félon Cambden, on les ajoutoit aux noms perfonnels
, ou plutôt parce q u e , félon Ducange, ce
nom de famille fe mettoit au commencement au-defi
fus du nom perfonnel, de cette maniéré :
De Bourbon
Louis.
Au lieu de furnoms, les Hébreux, pour conferver
la mémoire de leurs tribus, ont coutume de prendre
le nom de leur pere, en y ajoutant le mot de Ben,
fils: comme Melchi ben Addi, Addi ben Cofam, &c,
S S s s ij