
mouvemens, des lieux & des autres phénomènes des
planètes premières 8c fécondaires. Voye{ P l a n e t e ;
S a t e l l i t e , & c .
Les tables agronomiques les plus anciennes lont
celles de Ptolomée, que l’on trouve dans fon Alma-
gc(le; mais elles font bien éloignées d’être conformes
aux mouvemens des corps céleftes. Voyc^ A l m a -
g e s t e .
En 1252, Alphonfe XI. roi deCaftille, entreprit
de les faire corriger. Le principal auteur de ce travail
fut Ifaac Hazan, aftronome juif : & .on a cru que
le roi Alphonfe y avoit auffi mis la main. Ce prince
dépenfa 400000 écus pour l’exécution de fon projet.
C’eft ainfi que parurent les tables alphonlines,
auxquelles on dit que ce prince mit lui-même une
préface : mais Purbauhius 8c Regiomontanus en remarquèrent
bientôt les défauts ; ce qui engagea R e- _
giomontanus, 8c après■ lui Waltherus 8c "Warnerus,
à s’appliquer aux obfervations céleftes, afin de refti-
fier ces tables, mais la mort les arrêta dans ce travail.
Copernic, dans fes livres des Révolutions celejtes,
au-iieu des tables alphonlines, en donne d autres
qu’il a calculées lui-même fur les obfervations plus
récentes, 8c en partie fur les fxennes propres.
Eraf. Reinholdus fe fondant fur les obfervations
& la théorie de Copernic, compila des tables qui
ont été imprimées plufieurs fois 8c dans plufieurs
endroits.
Ticho-Brahé remarqua de bonne-heure les defauts
de ces tables; ce qui le détermina à s’appliquer
lui-même avec beaucoup d’ardeur aux obfervations
céleftes. Il s’attacha principalement aux mouvemens
du Soleil 8c de la Lune. Enfuite Longomontanus,
outre les théories des différentes planètes publiées
dans fon AJlronomia danica, y ajouta des tables de
leurs mouvemens , que l ’on appelle tabula danica ;
& après lui Kepler en 1617 publia les tables rudolphines
qu font fort eftimées : elles tirent leur nom
de l’empereur Rodolphe à qui Kepler les dédia.
En 16 8 0 , Maria Cunitia leur donna une autre
forme.
Mercator effaya la même chofe dans fes Obfervations
agronomiques, qu’ il publia en 1676 ; comme
auffi J. Bapt. Morini qui mit un abrégé des tables
rudolphines à la tête d’une v erfion latine de l’aftro-
nomie Caroline de Street publiée en 1705«
Lansberge n’oublia rien pour décrier les tables
rudolphines ; il conftruifit des tables perpétuelles
des mouvemens céleftes, ainfi qu’il les appelle lui-
même : mais Horroxius aftronome anglois, attaqua
vivement Lansberge, dans fa défenfe de l’aftrono-
mie de Kepler. . t
Depuis les tables rudolphines, on en a publie un
grand nombre d’autres : telles font les tables philosophiques
de Bouillaud, les tables britanniques de
Vincent Wing, calculées fur l’hypothefe de Bouillaud,
les tables britanniques de Newton, les tables
françoifes du comte de Pagan, par les tables caroli-
nes de Street, calculées lur l’hypothèfe de"Ward,
les tables novalmageftiques de Riccioli.
Cependant parmi ces dernieres, les tables philolaïques
8c cârolines fent les plus eftimées. M. Whif-
ton , fuivant l’avis de M. Flamftéed, aftronome d’une
autorité reconnue1 en pareille matière, jugea à
propos de joindre les tables cârolines à fes leçons
agronomiques.
Les tables nommées tabula ludovicea , publiées
«n 170a par M. de la Hire, font entièrement conf-
truites fur fes propres obfervations, 8c fans le fe-
cours d’aucune hypothèfe ; ce que l’on regardoit-
comme impoffible avant l’invention du micromètre,
du telefcope 8c du pendule.
M. le Monnier,de l’académie roy ale des Sciences
de Paris, nous a donné en 1746 dans fes InftltutiortS
agronomiques, d’excellentes tables des mouvemens
du foleil, de la lune, des fatellites , des réfra&ions ,
des lieux de plufieurs étoiles fixes. L’auteur doit publier
de nouvelles tables de la Lune , drelfées fur fes
propres obfervations. LesAftronomes & les Navigateurs
attendent avec impatience cet important
ouvrage.
Nous avons auffi d’excellentes tables des planètes
par M. de la H ire, des tables du Soleil par M. de la
Caille, &c. ' ■
Pour les tables des étoiles, Poyc^ C A T A LO G U E . ^
Quant à celles des finus, des tangentes 8c des fé-
cantes de chaque degré 8c minute d’un quart de cercle
, dont on fait ufage dans les opérations trigono-
métriques, Voye£ Sinus , T angen tes, &c.
Sur les tables des logarithmes, des rhumbs dont
on .fait ufage dans la Géométrie 8c dans la Navigation
, &c. Foyc^ Logarithme, R h u m e , Navigation.
T ables LoxodrOMiques*, ce font des tables
1 oii la différence des longitudes 8c la quantité de la
; route que l’on a courue en fuivant un certain rhumb,
; font marquées de dix en dix minutes de latitude.
Voye{ R h u m b & LOXOD ROMIQ UE. Ckambers. ( O )
C’eft à ces dernieres tables, 8c. à celles de M. le
Monnier qu’il faut s’en tenir aujourd’hui, comme
étant les plus modernes & les plus exaâes.
Dans les tablés d’éqüations du mouvement des
planètes, on met d’abord le nom de l’argument, pat1
exemple, difiance du Soleil à la Lw/2e_Enfuite, com-
. me un figne eft de 30 degrés, on écrit à gauche dans
une ligne verticale tous les degres, depuis o juf-
qü’à 30 en defeendant; & à droite dans une ligne
verticale tous les degrés depuis o jufqu’à 30 en
montant. Cela pofé, fi on trouve, par exemple, au
haut de la table ces mots , ajoute{ ou ôte^ en défendant
, 8c au haut de la même table le figne V II, par
exemple, ou tout autre ; cela fignifie, que fi on a
pour argument VII fign. + 10 degr. il faudra ajouter
ou ôter l’équation qui eft au-deffous de V II, 8c vis-à-
vis de 10 degrés dans la colonne qui eft à gauche ;
8c fi on a au-bas de la table ôu^ ou ajoutq en montant
8c au-bas de la même table le figne IV , par exemple,
cela fignifie, que fi on a pour argument. IV lignes:
- f 7 degr. il faudra ôter ou ajouter l’équation qui eft
au-deffus de 4 & vis-à-vis de 7 dans la colonne qui eft
à gauche, 8c ainfi des autres, foye^ Equation.
Sur les tables de la Lune, voye^ Lune. T a b l e s DES M A ISO N S , en termes d'Aftrologie. C e
font certaines tables toutes dreffées 8c calculées pour
l’utilité de ceux qui pratiquent l’Aftrologie, lorfqu’il
s’agit de tracer des figures. Voye{ M a i s o n .
T a b l e s , pour le jet des bombes ; ce font des calculs
tout faits pour trouver l’étendue des portées des bombes
tirées fous telle inclinaifon que l’on veut, & avec
une charge de poudre quelconque. Voye^ M o r t i e r
& J e t d e s b o m b e s .
Les plus parfaites & les plus complettes que l’on
a i t , font celles du Bombardier français par M. Beli-
dor. (Q )
T ables de LA loi , ( Théologie.) on nomme ainfi
deux tables que Dieu , fuivant l’Ecriture, donna à
Moïfe fur le mont Sinaï, 8c fur lefquelles etoient
écrits les préceptes du décalogue. Voye\_ Décalogue.
On forme plufieurs queftions fur ces tables, fur-
leur matière, leur forme , leur nombre ; l’auteur qui
les a écrites, & ce qu’elles contenoient.
Quelques auteurs orientaux cités par d’Herbelot,
Biblioth. orientale , p. 645). en compte jufqu’à d ix ,
d’autres fept ; mais les Hébreux n’en comptent que
deux. Les uns les font de bois , les autres de pierres
‘précieufes ; ceux-ci font encore partagés, les uns les
v font
jW de rubis, & les autres d’efcarboucîe; Ceux qui
les font de bois les compofent d’un bois nommé ü £ .
dron oMjedras, qui eft une efpece de lot que les Mu-
liumans placent dans le paradis.
Mode remarque, que ces tables étoient écrites des
deux côtes, Plufieurs croyent qu'elles étoient per-
cees à jou r , enforte qu’on pouvoit lire dèi deux côtes;
d un côté à droite, & de l’autre, à gauche. D ’autres
veulent que le légiflateur faffe Amplement cette
remarque, parce que pour l’ordinaire , on n’écrivoit
que d un côte fur les tablettes. Quelquesîttns enfin ,
comme Qleafter & R ivet, traduifimt ainfi le texte hébreu
, elles etoient écrites des deux parties, qui fe reear-
doient lune l’autre ; enforte qu’on ne voyoitrien
d écrit en-dehors. Il y en a qui croient que chaque
table contenoit les dix préceptes,d’autres qu’ils étoient
mi-partis , cinq fur chaque table ; enfin, quelques-
uns font ces tables de dix ou douze coudées.
Moïfe dit expreffément, qu’elles étoient écrites de
la mam de Dieu , digiio Deifiriptas , ce que qiiel-
ques-uns entendent à la lettre. D ’autres expliquent,
par lemimftere d un ange; d’autres de l’efprit de Dieu
qui eft quelquefois nommé le doigt de Dieu. D ’autres
enfin, que Moïfe infpiré de Dieu 8c rempli de fon
Efprit les écrivit, explication qui paroît la plus naturelle.
r
On fait que Moïfe defeendant de la montagne de
binai, comme il rapportoit les premières tables de la
lo i, les bnfa d indignation en voyant les Ifraëlites
adorer le veau d’or: mais quand ce crime fut expié
il en obtint de nouvelles qu’il montra au peuple &
que 1 on confervoit dans l’arche d’alliance. ’
Les Mufiilmans difent que Dieu commanda au
burin celefte, décrire ou de graver ces tables, ou
qu il commanda à l’archange Gabriel de fe fervir de
la plume , qui eft l’invocation du nom de Dieu 8c
de I encre qui eft puifée dans le fleuve des lumières
pour écrire les tables de la loi. Ils ajoutent' que Moïfe
ayant laiffe tomber les premières tables, elles furent
rompues, 8c que les Anges en rapportèrent les morceaux
dans le c ie l, à la referve d’une pièce de la
grandeur d une coudee, qui demeura fur la terre 8c
qui fut mife dans l’arche d’alliance. D ’Herbelot H- 11‘ oth. orientale,p. f i j j . Calmet, Dict. de là Bible]
T a b l e des pains de propojition, ( Critiq.facrcc.) c’é-
toit une grande, table d’o r , placée dans le temple de
Jeruialem, fur laquelle on mettoit les douze pains de
propofition en face, fix à droite , & fix à gauche. Il
falloit tjue Cette table fût très-précieufe, car elle fut
portée à Rome, lors de la prife de Jérufatem, & parut
au triomphe de Titus, avec d’autres richeffes du
temple. Il paroît par les tailles-douces, qu’on porta
devant 1 empereur, le (chandelier d’or & une filtre
figure , que Villalpand, Cornélius à Lapide Riba-
r a , & prèfque tous les' favans qui ont vu autrefois
1 arc de triomphe à Rome, prennent pour la table des
pains de propofition. Il eft vrai cependant que l’obf-
curité des figurés, prefqu’enrierement rongées & effacées
par le tems, rendroient aujourd’hui le fait des
plus douteux ; niais dans d’anciennes copies on a
cru voir manifellement la table dont nous parions
lur-tout à caufe des deux coupes qui font au-defliis ;
car on mettoit toujours fur cette table deux de ces
coupes remplies d’encens. Enfin, Jofephe qui avoit
ete prefent au triomphe de Titus, leve le doute. II
nous parie de bello judaico, lib. F IL e. xvij. de trois
choies qu, furent portées devant le triomphateur :
l . la table despains depropojition; i° . le chandelier
0 or , dont il fait mention dans le même ordre que
cela le trouve rangé dans l’arc de triomphe ; 1°. la
” e/ e v01tP°;nt fur net a rc , 5e qui apparem-
ment n y fut pas fculptee, faute de place. ( D J )
de l’FÛrh Dy J UGt! EVR>^ ri‘ .Jacréi.) c’eft la table ,
d ’ 0U en manSeant le pain & en bu-
■ B faCr4> H ® Célébré là mémoire dé h
mon & du facrifice de J. C. c’eft pourquoi les Chrê- HH H f T.e« uI«cn, appelleront leur cuîtê
Jaenfiet 5e fe fervirent du mot $ autel, en parlant
pm c em iV duJ ' ! Z neur- ? n do" ” a ce-nom df autel]
parce que le iîdele qui s approche de ia table du Seà
gneur, vient lui-même s’offrir à D ie u , domine une
victime v iv a n te car l’expreffion être debout A l'autel
defigne proprement la M im e qui fe préfente pou?
etre immolée; Comme il paroît par ce vers de Vir.
gile , Géorg. /. II. 5e duBus cornu M m . fa u t hiriai
Waram. Ainfi quand S. Paul dit, Epie, a u i Hébreuj
en. X11J. V. i o .nous avons un auul g c’eft une expfefi
fion figurée, dont le fens eft » nous avons une via?,
fl H | /a,voir J- S f .laquelle ceux qui font encore
attaches au culte levitique,' ne fauroient avoir de
» p a r t E n effet les premiers chrétiens'.n V o ien t
m dans fens propre, & les payens leur
en faifoient un crime , ne concevant pas qu’il pût y
avoir une rehgion fans « aimes 5c fans M B S
Ion appelie les repas facrés , la table du Seigneur,
H H B I H Rorn.) Code de lois
faites à Rome, par les deCemvirs vers l ’an to r de°la
fondation de cette ville. 5 6 la
Les divifions qui s’élevoient continuellement en*,
fux R COn-Uk & I — uns du PeuPIé I firent penfer
aux Romains qu il étott indifpen&ble d’éfeblir un
corps de lois fixes pour prévenir cet inconvénient,
& en meme tems affez amples, pour régler les autres
affaires civiles. Le peuple donc créa des décemv
ir s , c eft-a-dire dix hommes pour gouverner la ré*
publique , avec ! autorité confulaire, 5c les chargea
de ohoifir parmi les lois étrangères , celles qu’ils Tu-
propofoitleS Plus convenables pour le but que l ’onfe
Dneertain HetmodOrè, ftatif d’Ephèfè, 5c dui s’éi
toit retire en Italie, traduifît les lois qu’on a v â t rapportées
d Athènes, 5c des autres villes de là G fe L
les mieux policées, pour emprunter de leurs ordon-
nances, celles qui conviendraient le mieux à la république
Romaine. Les décemvirs ftlrènt chargés de
cet ouvrage, auquel Us joignirent les lois royales ;
oelt ainfi qu ils formèrent comme un code du Droit
romain. Le fenat apres unférieux examen, f’a u tJ
Ofa par un fenatiis-eoiiftilte:,- & le peuple ie confirma
par un plebifcite dans une affeinblée dès cen -
turies.
L’an 303 de la fondation de R ome, on fit graver
ces lois iur dix tables de cuivre, 5c on les expoi! dans
le lieu le plus eminent de la place publiqîfe; mais
comme il manquoit encore plufieurs chofes pour
rendre complet ce corps des lois romaines; les déi
cemvirs dont on continua ia magiftrature en 10a
ajoutèrent de nouvellesTqis qui firent approuvées ’
& gravées fur deux autres tables, qu’ori joignit aux
dix premières, 6c qui firent le nombre de douze Ces
douze tables fervirent dans la fuite dé jiirifprudênce
à la république Romaine. ' Cicéron en a fait Un grand
eloge en la perfonne de Craffus;. dans fon prfmier
raffe f f lH B i 4 3 ' & 4 Denis d™ ican
j T, t®"wIve ^ Plutarque traitent auffi fort au
long des lois decemvirales, car c ’eft ainfi qu’on nom*
ma les lois des douze tablés. ^
; font perduesees lois par l’injure des temsi
ri ne nous en relie plus oue des fragmens difperfés
H H E H mais «tiiemenr recueillis par
1 illuftre Jean Godefroy. Le latin en eft vieux 6c bar-
bare, dur & obfcur ; 8c même à mefure que la lan-
gue fe poliça chez les Romains , on fut obligé de le
changer dans quelques endroits pour le rendre intelligible.
- H H S k E cependant le plus grima définit du
code des lois décemvirales. M, de Moites qui va nous
I l i i i