en zS z par un parti de foldats féditieutf, qu’il occu-
poit à des ouvrages publics auprès de Sirmium.
Confiance IL ( Flavius Julius Conftantius ) , fécond
fils de Conftantin le grand, & de Faufte , naquit l’an
317 de Jefus-Chrift, & fut déclaré Céfar en 324.
Après le décès de fon pere, il fit mourir fes neveux
fes coufins. Il eut prefque pendant tous le cours
de fon régné qui fut de 25 ans , une guerre défavan-
tageufe à foutenir contre les Perfes, au milieu de laquelle
il fe défit de plufieurs hommes illuftres qui le
fervoient avec fidélité , entr’autres de Sylvain , capitaine
habile , qui commandoit dans les Gaules , &
de Gallus , qui avoit le département de l’Iftrie. Enfin
Julien, frere de Gallus , prit le titre d’empereur , ik
quitta les Gaules pour venger cette mort. Confiance
fe préparoit à venir au-devant lu i, lorfqu’il finit fes
jours à Mopfuefie, l’an 36 1 , à l’âge de 45 ans. Saint
Grégoire de Naziànze eft le fcuLdes écrivains originaux
qui ait accufé Julien d’avoir fait empoifonner
Confiance. On s’apperçoit que ce pere de l’églife
charge fans preuves la mémoire de Julien , tandis
qu’il fait de Confiance le plus grand prince qui ait
jamais été , & même un faint.
La vérité néanmoins eft que Confiance étoit un
très-petit génie, qui d’ailleurs commit des cruautés
inouies. Il fut pareflëux & inappliqué ; vain tk avide
de louanges , fans fe foucier de les mériter ; maître
fier & tyran de fes fujets ; efclave de fes eunuques ,
qui conferverent toujours l’afeendant qu’ils avoient
pris fur fon enfance, & lui firent exercer en faveur
de l’héréfie un pouvoir defpotique fur l’églife, fans
qu’on puiffe dire autre chofe à fa décharge, finon
qu’il agit toujours par des impreflions étrangères.
Les payens même ont blâmé fa tyrannie dans les
affaires de la religion. Voici Ce qu’en dit Ammien.
« Par bigoterie il mit le trouble & la confufion dans
» le chrifiianifme , dont les dogmes font fimples &
» précis. Il s’occupa plus à les examiner avec une in-
» quiétude fcrupuleufe , qu’il ne travailla férieufe-
» ment à rétablir la paix. De-là naquirent une infi-
» nité de nouvelles divifions, qu’il eut foin de fo-
» mentér & de perpétuer par des difputes de mots.
»11 ruina les voitures publiques, en fai fant aller &
» venir des troupes d’évêques pour les conciles , où
» il vouloit dominer fur la foi ».
Gratien, fils de Valentinien I. naquit en 3 59 , &
n’étoit âgé que de 16 ans lorfqu’il parvint à l’empire.
Au lieu de rétablir l’ordre, la difeipline & les finances
, il donna des édits contre tous les hérétiques, &
aliéna le coeur de fes fujets. Maxime en profita pour
débaucher les légions, qui le nommèrent empereur.
Gratien obligé de fuir, fut' aflafliné à Lyon par An-
dragatius en 383 , à l’âge de 24 ans. ( Le chevalier
d e Ja u c o u r t . )
SIROC ou SIROCO, f. m. (Marine.) nom qu’on
donne fur la Méditerranée au v.ent qui eft entre l’orient
& le midi. C’eft le fud-eft fur l’Océan.
S IR T , la , ( Géog. mod. ) riviere de Turqueftan.
Elle a fa fource dans les montagnes qui féparent les
états de Contoufch (Khan des Calmoucks) de la
grande Boucharie , à ,44. 40. de latitude & à 5) J. de
longitude. Après un cours d’environ cent lieues d’A llemagne
, elle fe dégorge dans le lac d’A rall, qui eft
fitué fur les frontières du Turqueftan , à trois journées
de la mer Cafpienne. (D . J. )
SIRVAN, (Géogr. mod.) province de Perfe. Voye{
Sch irvan.
• SISACHTINIES, f. f. pl. (Antiq. grecq. ) c’eft-à-
dire , la dépofition des charges ; c’étoit une fête en
mémoire d’une loi que fit Solon, qui défendoit de
contraindre par violence les pauvres à payer leurs
dettes.
SISALLE. Voye{ Griv e.
SISALO, ( Géogr. anc. ) ville d’Efpagne : l’itinéraire
d’Antonin la marque fur la route d’Emerita à Sar-
ragoce,en prenant parla Lufitanie. Elle étoit entre Mi-
robriga & Carcuvium, à treize milles de la première
de ces places, & à vingt milles de la fécondé. Ce
porrroit être la ville Sifapone de Ptolomée, félon la
Martiniere.
SISAPONE, (Géog. anc.) ville de l’Efpagne tarra-
gonoife : Ptolomée, /. IL c. vj. la donne aux Ore-
tani, & la place vers les confins de la Béticjue. Au
lieu de Sifapone, Pline , l. X X X I I I . c.vij. écrit Si-
fapo, & remarque qu’il y avoit dans ce lieu des mines
qui fournifloient un excellent vermillon ; mais
il met Sirapo dans la Bétique. Le P. Hardouin veut
que ce foit aujourd’hui Almaden, dans l’Andaloufie,
au-defliis de Seville, & je crois fort qu’il a raifon.
Voyt{ dans le recueil de Vacad. de Sciences, le mém.
de M. de Juflieu fur les mines d? Almaden. ( D. J. )
SISAR, ( Géog. anc.) fleuve de la Mauritanie-Cé-
farienfe ; fon embouchure eft placée par Ptolomée,
l. IV. c. ij. entre les villes Chobat & Jarfath. C ’eft le
fleuve Ufar de Pline.
SISARUM, f. m. (Hifi. nat. Botan.) nom que les
botaniftes donnent au genre de plante nommé vulgairement
& cara&érifé au mot C h er v i. Voye^
C her vi.
Tournefort ne compte qu’une feule efpece de ce
genre de plante ; favoir, fe fifarum germanorum , I.
R. H. 3 0 9 . C. B. P. 153. Boerh. Ind. alt. S 4. en an-
glois, the common skirret.
Cette plante croît à la hauteur d’environ deux ou
trois piés. Ses tiges font épaiffes, cannelées, & couvertes
de feuilles longues, ailées, compofées de quatre
ou cinq lobes pointus & légèrement crénelés en
leurs bords, & oppofés deux à deux. Ses fleurs font
en parafol, petites , odorantes, & à cinq pétales
blancs. Sa femence approche de celle du perfil, mais
elle eft plus groffe. Sa racine eft femblable au navet;
longue comme la main , große comme le doigt,
blanche , d’un goût doux,.& bonne à manger. Nous
apprenons de Pline que T ibere en faifoit venir d’Allemagne.
On cultive le fifarum dans nos jardins où il
fleurit au mois de Juin. On en recommande la racine
dans du petitlait contre les maladies de la poitrine.
m /.)
SIS AU R A N UM , ( Géog. mod.) ville de Perfe
à deux, journées de D a ra , & à trois milles de Rab-
dion, fuivant Procope , qui dit que Juftinien , ou
plutôt Bélifaire, la prit & la rafa.
SISEK ou SISSEK , (Géog. mod.) place de la Croatie
, fur la droite de la Save, au confluent de cette
riviere avec la Kulpa. Longitude 34. J J . latitude 4J* 68.
SISERRE ; voye{ Gr iv e .
SJSGGW ou S ISG A V , ( Géog. mod. ) petit pays
de Suifle, au canton de Bafle. Liftel en eft lé chef-,
lieu.
SISIMITHRE, rocher de , (Géog. anc.) Sifimi-
three petra, rocher d’Afie , dans la Baftriane , lelon
Strabon » l. X L p . 6iy. Ce rocher avoit quinze fta-
des de hauteur, c’eft-à-dire , dix-huit cens foixante
& quinze pas ; & quatre-vingt ftades de circuit, c’eft-
à-dire , dix mille pas. Le haut du rocher formoit une
plaine de terres labourables, capable de fournir du
grain pour la nourriture de cinq cens perfonnes. Alexandre
s’étant rendu maître de ce lieu , y trouva la
belle Roxane, fille d’Oxyartes , &c l’époufa, à ce
que rapporte Plutarque. (D . J. )
SISIO ou SSIMA , ( Géog. mod. ) petit province
de la grande contrée du fud-eft de l’empire du Japon.
Le pays eft fort ftérile , mais la mer voifine le
fournit abondamment d’huitres, de coquillages, ôt
autres chofes femblables ; cette province n’a que trois
diftri&s.
SISO , (Hiß. nat. Bot.) plante du Japon, d’un pi®
S I S
de haut, dont la racine eft très-fibreuie, ! stige bran:
chue les petits rameaux terminés par un épi de
fleurs' tes feuilles ovales , pointues , & ditpofees en
rond autour des branches. Cette plante fert à teindre
la foie en pourpre. .
SISSACH, (G.éog. mod.) petite ville de Suifle , au
canton de Bafle ; elle eft fituée dans une plaine,entre
les monts qu’on nomme le haut & le bas Haweftein,
au petit pays de Sifgow, auquel elle communique
fon nom, quoique Leiftel enioitregardé comme la
capitale. (D . J . )
SISSONNE, pas de , terme de Danje , pour exprimer
un pas , qui s’exécute de la maniéré fui-
^Ce'p as renferme deux façons différentes de fauter;
favoir, i° . plier pour fauter, & retomber plié ; 20.
étant plié fe relever en fautant. Ainfi , fttl’on veut
faire ce pas du pié droit, ayant le corps pofé fur le
pié gauche, il faut plier deflus ; & alors la jambe
droite , qui eft en l’air , s’ouvre du même tems à côté
; mais lorfqu’on fe releve en fautant, elle fe croife
devant la gauche à la troifieme pofition en tombant
fur les deux piés. On refte plié pour fe relever, en
fautant du même tems fur le pié droit.
Le pas de fifionne fe fait de même en arriéré, excepté
qu’au lieu de prendre le mouvement de derrière
pour venir en avant, il doit fe prendre de la
jambe de devant pour la paffer derrière en tombant
fur les deux piés, & en fe relevant fur la jambe qui
a pafle derrière.
Il y en a un autre qui fe fait à-peu-près de même ,
excepté qu’on fe releve au premier faut fur le pié de
derrière, & qu’en fautant on plie fur le pié gauche,
mais on retombe fur les deux piés. Au fécond faut
l’on fe releve fur le pié gauche, & le pié droit refte
en l’air pour prendre un autre pas de ce pié.
On le fait aufli en tournant ; c’eft la même maniéré
de tomber fur les deux piés & de fe relever fur
un p ié; il n’y a que le contour que le corps fait qui
en fait le changement, parce que les jambes étant
pour fupporter le corps, elles le fuivent dans tous
les mouvemens.
SISSOPOLI, (Géog. mod.) ville de la Turquie
européenne, dans la Romanie, fur une prefqu’ile
formée par la mer N oire, à 40 lieues au nord-oueft
de Conftantinople. Elle a le titre d’archiépifcopale ,
ce qui ne la peuple pas davantage. Long. 46. 34.
latit. 42. 20. ( D . J .)
SISTER, f. m. (Mefure de continence.) mefure pour
les grains, dont on fe fert à Berg-op-zoom ; foixante-
trois fifiers font le laft de blé, & vingt-huit celui d’a-
yoine.
SISTERON ou CISTERON, ( Géog. mod. ) ville
de France, en Provence, avec évêché, bailliage, &
fénéchauflee. L’itinéraire d’Antonin la nomme Se-
nifiro, qu’on a depuis changé en Segefierica, & par
une nouvelle corruption en Sifiarica.
Cette ville a appartenu long-tems aux comtes de
Forcalquier, enluite aux comtes de Provence , &
enfin aux rois de France, qui repréfentent ces derniers
comtes.
Sifieron eft fitué fur la Durance, qu’on y pafle fur
un pont, à 20 lieues d’A ix , à 15 d’Embrun, & à
146.deParis. Elle eft défendue par une citadelle,
qu’on regarde comme le boulevard de la Province,
du côté des Alpes. Elle a droit, comme chef d’un
bailliage affez étendu, de députer aux états, & aux
affemblées des communautés. Il y a un gouverneur,
un lieutenant de ro i, & un major.
Son évêché, établi dans le vj. fiecle, eft fuffragant
d’Aix ; il vaut quinze mille livres de rente. Son dio-
cefe contient 46 paroifles en Provence, 16 en Dauphiné
& 2 dans le comtat Venaiflin. Parmi ces pa-
roifîes^ celle de Forcalquier fe dit co-cathédrale , &
S I S 119
?un chapitre. Long, de Sifieron, 23. jS . laiit. 44.
12.
Albertet, poëte provençal, qui florifloit fur la fin
du xiij. fiecle, étoit.né à Sifieron. Il aimoit les belles-
lettres , étoit très-galant, & choifit pour l’objet de fa
paffion la marquile .de Malelpine, la dame la plus
accomplie de Provence de ce te ms-là. Il fit à fa louan-
'ge plufieurs pièces de poéfie, qui plurent tant à cette
dame, qu’elle lui en marqua fa reconnoiflancc par
des préfens de chevaux , de bijoux & d’argent. Cependant,
comme elle s’apperçut que les afliduités
ÜAlbenet faifoient tort à fa réputation, elle le pria
de fe retirer. Ce poëte obéit avec douleur, & fe
rendit à Tarafcon ; mais il continua dans fa retraite
à chanter fa belle marquife. Il lui envoya entr’autres
vers un fonnet,en forme de dialogue entr’ elle de lui,
qui commence
Déportas voies ami, d'aqiufi amour per aras.
Dans une autre ftance, il dit :
Mais commo faray y eu ( d if yeti) mas amours caras
My poder dfportar d'aquejpaffection?
Car certes y eu endury en efia paffion,
Per vous ingratament, moulas doidours amaras.
Le Monge des îles d 'Or, nous apprend qu’Albertet
mourut d’amour &c de chagrin à Tarafcon, &c qu’en
mourant, il remit fon livre de poéfies , intitulé loit
Petrachde Venus, à Pierre de Valerme, fôn intime
ami, pour en faire préfent à fa cruelle & trop aimée
Laure. Ce perfide ami, au lieu de remplir les intentions
du mort, vendit l’ouvrage à le Fevre , poëte
d’U fez, qui eut l’effronterie de le publier fous fon
nom ; mais la fourberie fut découverte, & le coupable
fubit la peine du fouet, établie anciennement
par les lois des empereurs, contre les plagiaires de
de fon ordre. (D.J .)
SISTRE,f.m. (Mufiq. anc.) en latin fifirum ; infiniment
de mufique qui étoit employé dans les cérémonies
religieufes des Egyptiens, & principalement
dans les fêtes qui fe célébroient lorfque le Nil com-
mençoit à croître. Cet inftrument étoit de métal, à
jour & à-peii-près de la figure d’une de nos raquettes.
Ses branches percées de trous à égales diftances,rece-
voient trois ou quatre petites baguettes mobiles de
même métal, qui pafloient au-travers, & qui étant
agitées, rendoient un fon aigu, plus propre à étourdir
qu’à flatter l’oreille.
Le f i fin étoit ovale, fait d’une lame de métal fon-
nant, dont la partie fupérieure étoit ornée de trois
figures ; favoir de celle d’un chat à face humaine ,
placée dans le milieu ; de la tête d’Ifis du côté droit ;
& de celle de Nephtys du côté gauche. Plufieurs verges
de même métal, terminées en crochet à leurs
extrémités, & paffées par des trous, dont la circonférence
de l’inftrument étoit percée de côté & d’autre
, en traverfoient le plus petit diamètre. L’inftrument
avoit dans fa partie inférieure, une poignée par
laquelle on le tenoit à la main ; & tout Ion jeu con-
fiftoit dans le tintement ou le fon qu’il rendoit par la
pereuflion des verges de métal, qui à chaque fecouf-
fe qu’on lui donnoit, le frappoient à droite & à gauche
.D
ans nos pierres gravées, Ifis eft repréfentée tenant
un vafe d’une main, & le fifire de l’autre ; mais
la bibliothèque de Ste Genevieve de Paris conferve
un de ces inftrumens tout de cuivre : c’étoit leur matière
ordinaire, ainfi qu’on l’apprend d’Apulée qui
en a donné la defeription. Jérome Bofius en a fait un
traité exprès, intitulé Ifiacus defifiro. En effet les prêtres
d’Ifis furent nommés fifiriaci.
L’ufage du fifire dans les myfteres de cette déefle,
étoit comme celui de la cymbale dans ceux de Cybè-
l e , pour faire du bruit dans les temples & dans les