exécute fur ces fubftances ou avec Ces fubftances.
M. Rouelle a donné dans les Mon. de l acad. royale
M s Sciences,, année 1^64. un excellent mémoire fur
■ cette importante matière. {b}
SU R A CH A T , [Finances.} on appelle Surachat
•la remife que des particuliers favent le procurer du
bénéfice que fait le roi de la monnoie, ou, de partie
>de ce bénéfice, fur une quantité de marcs qu’ils le
chargent de faire venir de l’étranger. Traçons d'après
l’auteur des confédérationsfurlesjinances,\es idées
faines qu’il faut revêtir fur une pareille opération.
Nul homme, dit-il, au fait des principes politiques
de' i’adminiftration, ne doute qu’il ne foit avantageux
de payer au commerce les matières qu’il ap-
porte fuivant la valeur entière, c’eft-à-dire, de rendre
poids pour poids, titre .pour titre; car fi le prince
retient u n bénéfice fur fa monnoie, il delivre en
monnoie une moindre quantité de grains pefant de
métal pur, pour une plus grande qui lui eft apportée.
Ainfi il eft évident qu’une telle retenue, eft une îm-
pofifion fur le commerce avec les étrangers; or le
commerce avec les étrangers eft la feule voie de
faire entrer l’argent dans le royaume : d’oît il eft
aile de conclure , que toute remife générale des
droits du prince fur la fabrication de la monnoie,
-eft Un encouragement accordé à la culture & aux
manufaélures ; puifque le négociant eft en état,
au moyen de cette remife, ou de payer mieux la
marchandife qu’il exporte, ou de procurer à l’état
une exportation plus abondante, en faifant meilleur
marché aux étrangers'; unique moyen de fe procurer
la préférence des ventes, & dès-lofs du travail.
Cette police occafionne encore des entrepôts de
matières pour le compte des autres nations : or tout
entrepôt eft utile à celui qui entrepofe. On fe contente
ici de pofer ces .principes évidens qui fuffifent
pour détruire leslophifmes que peuvent fuggérer,
fur ce fu jet, de petites vues intéreffées. Dans ces
matières, il n’eft q u ’ i i n intérêt à confidérer, c’ eft
celui des hommes qui produifent, c’eft-à-dire, du
cultivateur , du manufacturier, de l’armateur : mais
lorfque l’état n’eft pas dans une fituation qui lui permette
de faire cette gratification entière au commerce
, il eft dangereux qu’il l’accorde a des particuliers
qui s’offrent de faire venir de grandes femmes
dans le royaume. Prétexte ridicule aux yeux
de ceux qui font quelque ufage de leur efprit ! Nous
•ne pouvons recevoir de l’argent que par la folde du
commerce , lorfqu’il rend les étrangers nos débiteurs.
Si nous en recevons d’eux qu’ils ne nous doivent
pas,il eft clair que nous devenons leurs débiteurs:
•ainfi ils auront plus de lettres de change, fur nous,
que nous n’en aurons fur eux : par conféquent le
change fera contre nous , le commerce total du
royaume recevra moins de valeur de fes denrées,
qu’il ne devoit en recevoir, & fa dette à l’étranger
lui coûtera plus cher à acquitter.
Pour faire ceffer cette perte, il n’y auroit qu’un
feul moyen , c’eft de folder cette dette , en envoyant
des marchandifes, ou en envoyant des ef-
pèces.
Si l’étranger n’a pas befoin de nos marchandifes,
ou bien elles y relieront invendues , ce qui ne le
rendra pas notre débiteur ; ou bien elles y feront
vendues à perte, ce qui eft toujours fâcheux. Si
l’étranger a befoin de nos marchandifes, il eft clair
qu’il les auroit également achetées, quand même
nous n’aurions pas commencé par tirer fon argent ;
il eft également évident qu’ayant été payés avant
que d’avoir liv ré , nous aurons payé l’intérêt de cet
argent par le change; & dès-lors nos denrées ne
nous auront pas rapporté ce qu’elles nous auroient
v a lu , fi nous ne nous étions pas rendus débiteurs
de l’étranger par des furachats de matière.
Si nous faifons fortir notre dette en nature
pour faire ceffer le défavantage du change, il eft
clair que l’entrée de cet argent n’aura été d’aucune
utilité à l’état, & qu’elle aura troublé le cours du
commerce général pour favorifer un particulier.
Tel fera toujours l’effet de toute importation forcée
de l’argent dans les monnoies ! Concluons qu’il
ne doit entrer que par les bénéfices du commerce
avec les étrangers , &C non par les emprunts du com-
merce à l’étranger. . ;• i,
Enfin#ans le cas oà l’étranger fe trouveroit notre
débiteur, il eft clair que-tout furachat eft un privilège
accordé à un particulier pour faire fon commerce
avec plus d’avantage que les autres ; ce qui
renverfetoute égalité, toute concurrence. En effet,
ce particuler pouvant, au moyen du bénéfice du
furachat, payer les matières plus cheres que les autres
, on le rend maître du cours du change, & c’eft
pofitivement lever à fon profit un impôt fur la totalité
du commerce national, conféquemment fur la
culture, les’ manufactures & la navigation. Voilà au
jufte le fruit de ces fortes d’opérations, où les pro-
poians font leurs efforts pour ne faire envifager aux
miniftres qu’une grande introduction d’argent, ÔC
une grâce particulière qui ne. coûte rien au prince.
On leur cache que le commerce perd réellement
tout ce qu’ils gagnent, & bien au-delà. He peut-on
dire férieufement qu’il n’en coûte rien au prince
quand tous fes fujets perdent, & qu’un monopoleur
s’enrichit! {D .J .}
SURAL, L E , adj. en Anatomie, fe dit des parties
relatives au gras de la jambe, appellée en latin Jura,
La veine fur ale eft affez groffe, & fe divife en
deux branches , l’externe oc l’interne ; chacune de
ces branches fe fubdivife encore en deux, & elle
forme avec les branches de la poplitée tout le plexus
veineux qu’on voit fur le pié.
SURALLER, v . n. [terme de Chaffe.) ce mot fe dit
d’un chien qui paffe fur les voies fans crier, & fans
donner aucune marque que la bête y eft paffée.
[.D .J .}
SURANDOUILLER, f. m. {Fenerie.} c’eft un
grand andouiller qui fe rencontre à quelques têtes
de cerf, & qui excede en longueur les autres de
l’empaumure.
SURANNATION, L e t t r e s ‘ d e , f. f. [Gram. Jiu
rifprud.) on entend par furannation le laps de plus
d’une année qui s’eft écoulé depuis l’obtention de
certaines lettres de chancellerie. Les lettres de furannation
font celles que le roi accorde pour valider
d’autres lettres qui font furannées. Cet ufage qui
s’eft confervé dans les chancelleries vient de ce
qu’autrefois chez les Romains toutes les commiffions
etoient annales. Foye\ le flyle de ta chancellerie par
Ducrot. [A }
SURANNÉ, adj. ( Jurifprud. ) terme de chancellerie
dont on fe fert pour défigner des lettres dont la
date remonte à plus d’une année ; on dit que ces
lettres font furannées, pour dire qu’elle font audeflus
d’un an. Les lettres furannées ne peuvent plus fer-
v i r , à moins que le roi n’accorde d’autres lettres
pour les valider, qu’on appelle lettres de furannation.
Voyt{ le flyle de la chancellerie par Ducrot. (A )
SURARBITRE, f. m. (Jurifprud.) eft celui qui eft:
choifi pour départager les arbitres ; on peut prendre
pour furàrbitres tous ceux que l’on prend pour arbitres
; mais ordinairement pn obferve de prendre pour
furabitre quelqu’un qut-jfbit ou plus qualifié que les arbitres,
ou au moins de rang d’âge & de confidération
égale ; on peut prendre un ou plufieurs furàrbitres ,
on les choifit ordinairement en nombre impair, afin
qu’il n’y ait point de partage. Foye^ A r b i t r a g e ,
A r b i t r e , G r e f f i e r d e s A r b i t r a g e s , S e n t e n c
e A R B I T R A L E . {A }
SURAS, f. m. [H fl. mod.) c’eft ainfi que les Ara*
bes Mahométans nomment les chapitres dans lefquels
FAlcoran eft partagé. Ce livre en Contient
114 qui font d’une longueur inégale.
SURATE ou SUR A T T A , {Géog, mod.} ville des
Indes dans les états du Mogol au royaume de Guzu-
rate, fur la riviere de T a p y , vers l’entrée du golfe
de Cambaye, avec un château où le grand - Mogol
tient toujours un gouverneur. Les dehors de la ville
font les plus beaux du monde ; car outre les jardins
oîi l’on cultive toutes fortes d’arbres fruitiers, la
campagne entière femble vouloir contribuer à tout
ce qui peut réjouir la vue.
Les maifons des gens aifés font hâties en brique,
les autres font conftruites en bambous, & couvertes
de feuilles de palmier. C’eft la ville de toute l’Afie
la plus commerçante, & l’abord des marchands de
toutes les nations. Les Anglois & les Hollandois y
ont des loges, des magafins & des commis. Les Anglois
particulièrement y ont établi le fort de tout
leur commerce des Indes.
La ville eft aufli peuplée d’Arabes, de Perfans,
d’Arméniens, de Turcs & de Juifs qui y demeurent,
ou qui s’y rendent perpétuellement pour le commerce.
Il confifte en étoffes d’o r , de foie, de coton,
en épiceries que les Hollandois y portent, en perles,
en diamans, rubis, faphyrs, & toutes autres pierres
précieufes.
Toutes les monnoies étrangères y font converties
en roupies d’or & d’argent, iur lefquelies on met la
marque affe&ée à l’empereur régnant. La roupie
d’or en vaut quatorze d?argent, 6l la roupie d’ar-
•gent vaut environ vingt-fept fols d’Angleterre.
Le havre de Surate eft à deux lieues de la v ille ,
au village de Suali ; c’eft-là oîi les navires déchargent
leurs marchandifes, que l’on achevé de porter
par terre à Surate. Cette rade a fept brades d’eau
dans la haute marée, & cinq dans la baffe.
Les habitans de Surate font ou Bénians, ou Bra-
mans, ou Motiguls. Ces derniers profeffent le maho-
ir.étanifme, àc font les plus confédérés, tant à caufe
de leur religion qu’ils ont commune avec le mogol,
& avec les principaux feigneurs du pays, qu’à caufe
qii’ils portent volontiers les armes. Les Bénians au
contraire s’appliquent au travail, au commerce, &
ont une dévotion extraordinaire pour les chofes re-
ligieufes.
Long, de Surate fuivant Càflîni, #9. S i 1. 3 o".
latit. 21. 10'. Long, fuivant les P. P. Jéfuites, 5)0.
21 '. 3 o". lotie. 21. 5 o'. Latit. fur les cartes angloi-
fes, 20. 56, & fur les cartes de M. d’Après de Man-
villette, 21. 10 ; ce qui eft conforme aux obferva-
tions de Caflini. (D . J.}
SURBAISSEMENT, f. m. [Archit.} c’eft le trait
de tout arc bandé en portion circulaire ou elliptique,
qui a moins de hauteur que la moitié de fa
fcafe, & qui eft par conféquent au-deffous du plein
ceintre. Sur-haujfement, c’eft le contraire. Daviler.
I . , „
SURBAISSER, ( Coupe de pierres.} c’eft n’élever
une courbure de ceintre A B C fig . 26, qu’au-deffous
du demi-cercle A B D , c’eft-à-dire faire un ceintre
elliptique, dont le grand axe loit horifontal.
SURBANDE, f. f. ( terme d.'Artillerie. ) bande de
fer qui couvre le tourillon d’une piece ou d’un mortier
quand ils font fur leur affût ; elle eft ordinairement
à charnière. [ D . J .}
SURBAY , ( Géog. mod.} baie fur la côte d’Angleterre,
dans Yorck-Shire. Surbay veut dire baie
affurèe, nom qui lui vient de la bonté de la rade,
qui d’ailleurs peut contenir quantité de vaiffeaux.
Les anciens l’appelloient Eulimenon, mot qui lignifie
la même choie. Ptolomée la nomme Eulimenon
Gabrantonicorum, du nom du peuple qui habitoit le
pays d’alentour. [D . J.}.
SURBOUT A r b r e 9 [C h a r p e n t . } on appelle arbre
fur-bout une groffe piece de bois tournante fur un
pivot qui reçoit divers affemblages de charpente
pour des machines. [D . J.}
SURCASE , f. f. [Jeux.} On appelle furcafe au
trittrac une cale remplie, de plufieurs dames, ou les
dames furnuméraires de cette même café. Académie
des jeux. [D . J.}
SURCENS, 1. m. {Gram. & Jurifpr.} eft un fécond
cens qui éft ajouté au premier : c’eft pourquoi on
l’appelle aufli croît de cens ou augmentation de cens.
Il différé du chef-cens ou premier cens, en ce que
celui-ci eft ordinairement très-modique, & impofé
moins pour le profit que pour marque de la feigneu-
rie , au lieu que le furcens eft ordinairement plus
confidérable que le cens, & eft établie pour tenir
lieu du produit de l’héritage.
Le furcens eft feigneurial ouïimplement foncier.
Il eft feigneurial, lorfqu’il eft dû au feigneur cen-
fuel outre le cens ; & dans ce cas même il n’a pas les
privilèges du cens, il n’emporte pas lods & ventes ,
il fe purge par decret faute d’oppofition.
Le furcens fimple foncier eft la rente non-feigneu-
riale impofée fur le fonds par le propriétaire depuis
le bail à cens. F o y e ^ R e n t e f o n c i è r e , B a i l a
r e n t e , C e n s , C e n s i v e , F i e f . Brodeau, fur Paris,
titre des cenfives. [A}
SURCHARGE, f. î. [Gram. & Jurifpr.} eft une
charge ou redevance impofée outre & pardeflus une
autre fur un héritage. Le cens eft la première charge
fur un héritage cenfuel, le furcens ou la rente foncière
eft une furcharge.
Mais on entend ordinairement par furcharge l’augmentation
qui fe trouve faite au cens ou à la rente
feigneuriale, fans que l’on en voie la caufe. Si l’on
fait reconnoître deux fols de cens aü lieu d’un ou
bien qu’avec le cens ordinaire on faffe reconnoître
d’autres preftations qui n’étoient point accoutumées,'
ce font des furcharges.
Pour connoître s’il y a furcharge, il faut remonter
au titre primitif ou à la plus ancienne reconnoiflance.
Foyei Loifeau, du déguerpijfement, liv. F l. ch. ij.
Henrys , Vedel, fur M. de Catelan. [A}
SURCHAUFFER, v. aéh [Ouvriers de forge.} c ’eft
brûler le fer en partie par le trop de feu qu’on lai 3
donné.
SURCHAUFFURE, f. f. c’eft le défaut d’un fer
furchâuffé.
SURCOSTAUX ou RELEVEURS D E STENON,
en Anatomie, noms des mufcles qui s’attachent fur
les côtes.
Ces mufcles font au nombre de trente-deux, feize
de chaque côté, douze courts & quatre longs. Les
courts viennent des apophyfes tranfverfes de la dernière
vertebre du col & des onze fupérieures du dos ,
& s’inferent obliquement à chaque côte entre la tu-
berofité & fon angle. Les longs viennent de la 7e,
8e, 9e & 10* vertebre du dos, & fe terminent à la 9*,
10e , 1 i e & 12e côte.
SURCOT,f. m. {Lang. franç.}vienx mot qui figni-
fioit un riche habillement que les dames mettoient fur
elles ; enfuite il vint à défigner une forte de vêtement
que les chevaliers de l’ étoile inftitués par le roi Jean,
portoient fous leurs manteaux. La lettre de leur institution
en parle en ces termes. « Les chevaliers qui
» feront appelles chevaliers de Notre-Dame ou de
» la noble maifon de l’étoile, porteront fous le man-
» teau furcot blanc ou cote blanche.
Le furcot étoit un habit fort en ufage du tems de
S. Louis; les hommes & les femmes en portoient.
Joinville raconte tjue, Robert de Sorbonne lui ayant
reproché qu’il étoit plus richement vêtu que le ro i,
il lui répondit qu’il « portoit encore l’habit que fon
>• pere & fa mere lui avoient donné ; mais vous, con-
».tinua-t-il, qui êtes fils de vilain & de vilaine, avei