met de la tige : ils font compofés d’épis oit de tètes
écailieufes, garnies de fleurs à étamines fans pétales:
des aiffelles des écailles naiflent les pittils, qui le changent
enfuite en grains triangulaires, durs, revêtus
d’une écorce noire. Cette plante-croît abondamment
dans la Provence, & dans quelques endroits des environs
de Paris.
Le fouchet rond du Levant, cyptrus rotundus orieritalis,
eft une racine arrondie , de la grandeur & de la figure
d’une olive, raboteufe, ltriéej roufl'âtre ou rougeâtre,
& quelquefois noire en-dehors,&: blanches en-dedans;
plufieurs racines font attachées à la même tête , & y
pendent comme par des filets. Elle a le même goût, &
la même odeur q ue la racine du fouchet long. La plante
s’appelle cyptrus rotutidus orientalis major. C. B. P.
Elle pouffé beaucoup de racines arrondies, cannelées
de la groffeur d’une olive ou environ, liées en-
femble par une fibre intermédiaire.Elle aies feuilles,
les fleurs, & les graines femblables à la précédente.
Elle vient en abondance dans l’Egypte le long du Nil,
& dans les marais. : 1 f -- -
On connoit encore une troifieme efpeçe de fouchet
qui s’appelle cyptrus americanus , dans lé p. du Tertre,
radix fanclæ Helence, galangce fpecies , J. B.fcirpus
americanus, caule geniculato, cavo, I . R . H. cette ef*
pece pafî'e pour avoir les mêmes vertus que les précédentes:
Diofcoride & Pline ont parlé du fouchet ÿ lans en
diftinguer les efpeces. Leurs racines font propres à
divifer les humeurs, à exciter les réglés , & à fortifier
l’eftomac affoibli par le relâchement des fibres.
Hippocrate en prefcrivoit l’ufage dans les ulcérés de
la matrice. Les racines font moins odorantes fraîches
que féçhes ; mais elles font aufli moins âdives,
étant chargées d’une plus grande quantité de phlegmes
inutiles. Falloppe prétend que la graine de fouchet
long enivre comme l’yebie, lorfqy*on en mange avec
le riz-, avec lequel elle fe trouve fou vent mêlee dans
les rivières d’Italie. Je ne fai fi cette remarque eft
certaine, mais elle eft affez vraiffemblable;car les parfumeurs
macèrent les racines de fouchet dans le vinaigre
, les féchent enfuite, & les pulvérifent pouf en
faire des parfums. ( D . J .)
Souchtlt des Indes , ( Bot an. ) Voyt{ SAFRAN
des Indes. {D . /•)
Souchet-sultan , ( Botan. j efpece de fouchet,
nommé par Tournefort, cyperus rotundus efculentus ,
augufiifolius I. R . H. Il pouffe des feuilles arundina-
cées , longues , étroites , femblables à celles des autres
fouchets;fès tiges font hautes d’environdeuxpiés,
triangulaires , portant en leurs fommets des fleurs à
plufieurs étamines ramafiees en tête jaunâtre , entre
des feuilles à écailles , difpofées en maniéré d’étoile
: quand ces fleurs font paffées , il vient fous chaque
feuillet, une graine triangulaire , ou relevée de
trois coins ; fes racines font des fibres menues, auxquelles
font attachés des tubercules charnus, gros
comme les plus petites noifettes , ronds, ornés d’une
efpece de petite couronne -, comme les nefles ,
couverts d’une écorce ridée un peu rude, jaunâtre
ou rouffe, ayant la chair blanche, ferme, d’un goût
doux. Cette plante croît aux pays chauds, en Provence
, en Italie, en Sicile , &c. où fa racine eft d’u-
fage en médecine. (D . J .j
Soi) CH E T , terme de Carriers , ils nomment
ainfi une affez mauvaife pierre, qui fe trouve quelquefois
entre les bancs qui compolent une carrière ,
particulièrement fur le dernier banc ; le plus fouvent
le fouchet n’eft qu’une efpece de terre & de gravois.
( D . J . j
SOUCHETAGE, f.m. ( Eau x & forêts. ) defcente
que font les officiers des eaux & forêts, après la coupe
des bois , pour vifiter & compter le nombre & la
qualité des fouches, ou arbres abbatus. Il fe dit aufli
du compte Sc de la marque des bois de futaie", qu’on
a permiffion d’abattre dans une vente : cette dernier
re vifite fe fait avant l’exploitation des bois, f raté des
eaux & forêts. (Z), ƒ.)
- SOUCHETEUR, f. m. ( Gram, j expert que chacun
nomme de fon côté , pour aflifter aufouchetage & à la vifite des louches..
SOUCHEVER , v. n. terme de Carrier, c’eft proprement
couper le fouchet, c’eft-à-dire, la pierre
ou moilon qui fe trouve dans lès carrier.es, au-def-
fous du dernier banc de pierre. Il fe dit néanmoins
plus communément de tout 'l’ouvrage que les garçons
carriers font dans le fond de la carrière , Ions
chaque banc ou lit de pierre, pour les féparer les uns
des autres : c’eft l’ouvrage le plus difficile & le plus
périlleux de tous , qui ne fe fait que fous-oeuvre,
dans une pofture très-contrainte, le carrier étant or-
dinairenfènt couché de fon long fur de la paille, pour
pouvoir détacher & couper la pierre avec le marteau
en croiffant, qu’en ferme du métier on appelle une
MflBÜI W Ë ■ ■
SOUCHEVEUR , f. m. terme de Carrier, ouvrier
qui travaille dans' les carrières à ôter le fouchet.
( o . / . y - ■ , / .
SO U C I, C a l t h a , f. m. ( Hifl. hat. Bot. ) genre
de plante à fleur radiée , dont le difque eft compofé
de plufieurs fleurons , Sc la couronne de dèmi-fleu-
rous ; ces fleurons, & ces demi fleurons, font portés
fur des embryons , & foutenus par un calice. Les
embryons deviennent dans la fuite dès capfules, le
plus fouvent courbes & bordées , qui renferment
chacune une femence ordinairement oblongue. Tour-
nefort injt. rei herb. Foyé{ P l a n t e .
S o u c i , ( Mat. mid. ) fouci des jardins, & fpuà de
vigne, ou fouci fauvage. On donne les mêmes vertus
aux deux efpeces de fouci ; quelques-uns préfèrent
le- fauvage comme étant plus fort ; ils font apéritifs &
réfolutifs, ils lèvent les obftrufHons du foie , de la
rate, & de la matrice ; ils guériffent la jauniffe , excitent
les réglés, & facilitent l’accouchement : on
prefcrit le fuc de toute la plante, depuis une oncè
jufqu’à quatre ; l’infufion des fleurs & des feuilles pilées
dans le vin blanc, depuis trois onces jufqu’à fix;
l’extrait, depuis un gros jufqu’à deux ; la confervè
des fléurs, depuis deux gros jufqu’à une once ; on
recommande les fleurs & les feuilles mangées cuites
ou crues , & leur décoâion en boiffon ordinaire
, pour guérir les écrouelles; la décoftion des fleurs
de fouci dans du lait & de la biere , eft très-en ufage
en Angleterre, dans la petite vérole, félon J. Rai. On
fe préfervede lapefte', au rapport du meme auteur,
en mangeant des fleurs de fouci avec l’huile & le vinaigre
, & en fe rinfant la bouche le matin à jeun avec
le vinaigre de fouci , & en avalant enfuite une ou
deux cuillerées. Extrait de la mat. mid. de Geoffroi.
Sou ci de marais, {Botan, ) nom vulgaire du genre
de plante que Tournefort appelle populago. Foye{
POPU LAG O. ( D . J. )
Souci ou S o u c i e , Foye^ R o i t e l e t h u p é .
S o u c i d ’e a u , populago ; genre de plante à fleur
en ro fe, compofée de plufieurs pétales .difpofés en
rond ; le piftiî fort du milieu de cette fleur, & devient
dans la fuite un fruit membraneux, dans lequel
font réunies, en maniéré de tête , plufieurs gaines
qui font ordinairement recourbées en en-bas, &'qui
contiennent des femences le plus fouvent oblongues.
Tournefort, injt. rei herb. Foye^ P l a n t e .
S o u c i , f.m. ( Morale.) facheufefollicitude & inquiétude
d’efprit ; curce , difent les Latins.
L’idée des foucis qui voltigent dans les apparte-
mens des grands , curce laqueata circùm tecta volantes,
pour parler avec Horace ; cette idée, dis-je , eft.
très-ingéhieufe , & ne fe trouve que trop vraie. Tandis
qu’un particulier qui fait reprimer le foulevement
de les paflions, coule doucement fes jours dans
une honnête médiocrité, un feigneur riche & puif-
fant a d’ordinaire le coeur flétri parles foucislesplus
amers. Lucrèce dit :
Metus curaque feduaces
Nec metuunt fonitus armorum feraquetela.
* Le s foucis & lescrainres ne refpe&ent ni le bruit
» des armes, ni la fureur des traits ». II s’en faut de
beaucoup , c’eft-là que les foucis fe plaifent ; ils s’é-
tabliffent fur-tout dans le coeur des puiffances & des
têtes couronnées, malgré l’éclat de l’or & de la pourpre
qui les,environne. ( D . J, )
Souci DE H ANNET.ON,^« terme de Boutonn’u r .c’ e ft
une efpece demeche en foie plate, & non torfe
devidee fur une bobine ; on la noue à une certaine
difiance, de deux noeuds près l’un de l’autre, puis de
deux autres à la même diftance, ainfi tout le long
jufqu’à ce qu’on en ait affez.; enfuite on coupe la foie’
au nufie,u de la diftance des noeuds; cette diftance
partagée forme de petits bouquets brillans à proportion
de la beauté de la foie; l e fo n d entre dans
les graines d’épinars , & autres ajuftemens d’hommes
oc de femmes.
r * .---- - “ j/ancicdu , un ie nomme
Jou ai , à caufe que fes fourcils font compofés de
plumes noires, elevées fur.chaque côté des temples
au-deffus des yeux, au-milieu defquels il a une efpece
de cretede plufieurs plumes jaunes, fur le fommet
.de la tete. Çet.oifeau fréquente les haies & les jardins
, où il {e met volontiers fur les choux pour y
?l^T/?Per ^es infeétes ; il a lebec un peu crochu quand
il eft jeune; le deffus de fa gorge ,.de l’eftomac, &
du ventre,, font jaunâtres; fa queue & fes aîlesfonf
çendrees , mais le deffus de fon dos tire fur le brun
Quand il eft vieux, il a le bec rond, ionguet, pointu!
& trfes-noir ; fies jambes font d’un brun qui tire fui
le noir, les plumes du dos font de couleur d’ocre* le
deffiis du ventre & de la gorge font blancs, fes yeux
lont noirs & ombrés de plumes cendrées ; il eft fauvage
, & ne vit pas en cage. (D . J .)
SOUCIS, ou SOUTIS, C m. pl. ( fiir ic Jcs Indes)
ce lont des mouffelines de foie rayees , de diverfes
couleurs, qui viennent des Indes. On les appelle
moujjeltnes , quoiqu’il n’y entre aucun coton dans
leur fabrique^ ce qui leur a faitdonner ce nom, c’eft
une efpece de bourre légère qui paroît fur la fuperfî-
cie de la toile, comme fur. les mouffelines ; mais ce
font de vraies toiles de foie. II n’y a que les Indiens
qin aient la marner e de travailler ainfi ces fortes d’é-
toffes. Dicl.d e cornm. (D . /.)
SOUCIER, V. a cl. & n. il ne fe dit guere qu’avec
le pronom perfonnel : c’eft prendre du fouei; fW ?
oouci. De quoi vous foucie^-vous dans ce monde ?
Je meprife à préfent tout ce qui me plut autrefois, je
ne me fqncie plus.de cet amas de raretés que i’avois
acnetees à ;grand prix.
i S°UCIEUX , adj. qui prend aifément du fouci.
u a toujours un air foucieux qui afflige.
SOUDAIN, adj. ( Grammaire.) terme relatif à la
promptitude de l’aftion ; rien de plus foudain. qué le
mouyement de.la lumière : on dtt auffi, une trrup-
Uon Joudamc , une mort fm d a in e , une maladie Jou-
mSS/e Bno révolté fondaine , &c.
- SOUCOUPE, f.f. termed'Orfbvre & deFayencier
116 feyencier, ou de potier d’é-
nié d’un vafe , compofé d’un
avec de R1“ eft une forte d’affiette large ,
Une taffef ( D ^ ords »'ferrant à pofer un verre ou
^ comm<: o n }e
foldatnui ■ 't •* i v,eux auteurs fo ld a n , & en latin
r PQm <iu’Qn donnoit autrefois aux J orne A.K.
iîeutenans généraux des califes dans leurs provinces
«C dans leurs armées ; mais la puiffance des califes
étant dechue peu-à-peu par diverfes révolutions &
lur-tout par la trop grande étendue de pays fournis à
leur domination; ces lieutenans généraux s’érigèrent
en fouverains. Saladin, général des troupes de No-
radm roi de Damas, prit ce titre, & fut le premier
Joudan d Egypte. Les empereurs turcs déîruifirent
toutes les petites dinafties que les foudans avoient
•fondées dans l’Afie mineure, comme celles deCogni
de Caramanie, &c. & fournirent aufli celle d’Egypte
en 1516. Pour l’étymologie du mot foudan. voyez
Sultan. ’ J v
Soudan , oz/Soldan , f. m. ( Hifl. mod. j eft le
nom d’un officier de la cour de Rome, qu’on appelle
autrementyage de la tour de nove , ou maréchal de Rome
a la cour de f avilies ; c?eft une efpece de prévôt
qui a la garde des prifons , & qui connoît de plu-
lieurs affaires criminelles, fur-tout de celles où les
courtifanes font impliquées. Pendant la vacance du
fiege, on lui confie quelquefois la garde du conclave
avec des foldats fous fes ordres. Ducange, gloffar.
SOUDE, ou Sel de soude , ( Chimie & Mêdec. j
on appelle Jôude le fel lixiviel, ou les cendres deplu-
fieurs plantes qui contiennent du fel marin , & qui
croiffent pour la plupart fur les côtes maritimes des
pays chauds , quoique on en trouve quelques-unes
au milieu dçs terres, comme le kali geniculatum que
Henkel a cueilli en Saxe. Lesbotaniftes n’ont éclairé
jufqu’à préfent qu’imparfaitement cette partie &
nous trouvons fi peu d’ordre & de clarté dans les
noms & les deferiptions qu’ils donnent des plantes
dont on a coutume de tirer la foude, que nous n’o-
fons en préfenter un tableau complet ; on lésa pref-
que toutes confondues fous le nom de kali , tandis
que plufieurs font de différens genres. M. de Juflieu ,
mémoires de Vacadémie t j i y , nomme kali d’Efpa<me
annuel couché-fur terre, à feuilles courtes, & de°fe-
dum , celui dont on retire principalemenr à Alicant
la foude dite de barille. On prépare la foude danf plufieurs
autres contrées. Les marchands diftinguent ces
differentesfôudes par le nom que la plante dont on les
tire a dans chaque endroit. Ainfi ils appellent la fou-
de préparée à Cherbourg, foude de varech ; ainfi ils
divifent celle d’Alicant en foude de barille & foude
de bourdine. C’eft du kali geniculatum de Calpard
Bauhin , du kali majus cochleato ftmine , & du falfola
fativa du même auteur, qu’on retire les foudes communes.
Pour y parvenir, voici Ta méthode qu’on
fuit dans tous les pays où le travail s’exécute en
grand , en Egypte, près d’Alexandrie, à Carthage-
ne, à Alicant, à Cherbourg, & en d ’autres endroits.
On cueille cette plante qui a crû fans art’, oii qu’mon
a femée pour la multiplier ; on la coupe lorfqu’elle
eft dans fa plus grande force ,,on la fait fécher au fo-
leil comme le foin ; on la met en gerbes, après en
avoir ramaffé le fruit, fi on fiouhaite ; on lâ*brûle en-
fuite fur des grils de fer , d’où les cendres tombent
dans une foffe , ou par un procédé plus fu iv i, dans
un grand creux ; on jette d’abord une botte de kali
féchée & enflammée , qui réduit fucceflivement en
cendres toutes celles dont on la couvre peu-à-peu.
Le feu éteint naturellement, on tire du creux les
cendres qui contiennent une très-grande quantité de
fêl alkâli fixe marin ( vcÿe( Sel ) , auquel on a donne
lés noms de foude , foude en pierre , falicore, f ali-
cote , là marie, alun catin , dont Pline dit que que la
decouverte eft dûe à des marchands qui jettes par la
tempête-à l’embouchure du fleuve Belus en Syrie ,
firent cuire leurs alimens avec le kali , dont la cendre
unie au ffible fur lequel elle tomboit, forma du
verre par la ftifion de l’un & de l’autre.
On préférera la foude- despays chauds à celle des
C c c ij