fert à hâter la préparation des poudres fubtiles Ü en
léparant les parties les plus atténuées des parties les
plus groflieres , auxquelles on fait efluyer une nouvelle
trituration, qu’on tainife de nouveau ,6c ainfi
fucceflivement, &c. Les tamis dont on fe fert dans
les laboratoires de chimie 6c les boutiques des Apo-
ticaires , font couverts ou découverts. Les derniers
ne different en rien des tamis les plus vulgaires , dit
tamis ou fas à palier la farine , 6’c. Il eft de crin ou
de foie, félon qu’on le v eu t,d ’untiffu plus ou moins
ferré ; cette efpece de tamis ne fert qu’a préparer les
poudres les plus gro(Itérés 6c les moins volatiles, ou
qui font tirées des matières les plus viles. Les tamis
font compofés de trois pièces ; celle du milieu eft un
tamis ordinaire ; les deux autres lont un couvercle
& un fond formé par un parchemin ou une peau
tendue fur un cercle de bois mince. Ces tamis , qui
font les plus ulités 6c les mieux entendus, fervent il
la préparation des poudres les plus fubtiles , les plus
volatiles & les plus précieufes. Voyei Pulvérisation
, Chimie 6* Pharmacie.
Tamis , ( infiniment de Chapelier. ) les Chapeliers
fe fervent du - tamis de crin , au lieu de l’inftrument
qu’ils appellent arçon,pour faire les capades de leurs
chapeaux.( D . J . )
T am i s , ( terme d’Organiffe. ) piece de bois percée,
à-travers de laquelle patient les tuyaux de l’orgue, 6c
qui fert à les tenir en état. ( D . J . )
T AMIS , ( Tapifferie de tonture. ) les laineurs qui travaillent
aux tapilieries de tonture de laine , ont plu—
lieurs tamis, comme de grands pour palier 6c préparer
leurs laines hachées, 6c de très-petits , qui n’ont
pas quelquefois deux pouces de diamètre, pour placer
ces laines fur Je coutil peint 6c préparé par le
peintre. ( D . J. )
TAMISAILLE, f. f. ( Marine. ) petit étage d’une
flûte, qui eft pratiqué entre la grande chambre 6c la
dunette , 6c dans laquelle paffe la barre du gouvernail.
TAMISE , LA, ( Gcog. mod. ) Voye£ ThAMISE.
{ D J . )
T amise , f. f. ( Phyf. & Glog. ) grande riviere qui
pafle à Londres. L’eau de cette riviere que l’on garde
dans des tonneaux à bord des vai (féaux, s’enflamme
après avoir rendu long-tems une odeur puante, lorf-
qu’on expofe une chandelle allumée au trou du bon-
don tout récemment ouvert. M. Mufchenbrock conjecture
que cela vient des huiles des infeôes qui fe
font pourris , 6c que la pourriture a enfuite convertis
en une efpece d’efprit volatil. Muffch. eff. de
phyf-
TAMISER , l’action de , ( Plmrmac. ) en latin
trihratio ; c’ eft l’aâion de palfer une fubftance au tamis
, pour féparer les parties fines d’avec les grof-
lieres , foit que la fubftance mife au tamis foitfeche,
pulvérifée ou humide , comme la pulpe des graines,
les fruits ou les racines.
Quelles que foient les fubftances réduites en poudre
dont le mélange doit former un médicament, il
convient de les palfer toutes enfemble à-travers un
tamis ; fans quoi le médicament pourra être différemment
énergique dans fes différentes parties , 6c par
conféquent agir inégalement, c’eft-à-dire , plus fortement
dans un endroit que dans l’autre. Lors donc
qu’on aura à mêler des fubftancés plus friables 6c plus
fortes les unes que les autres, d’.un tiffu différent, 6c
plus ou moins adhérentes : comme les unes ne manqueront
pas de palfer dans le tamis plus promptement
que les autres, il eft nécelîàire de les remuer
enfemble après qu’elles auront été tamifées. Cet avis
paroîtra fuperflu à quelques perfonnes , qui ne jugeront
pas fort effentiel de prendre cette précaution ;
mais elles changeaient d’avis, fi elles connoilfoient
les accidens qui furviennent tous les jours, lorfque
le jalap, l’ipécacuanha 6c autres ingrédiens fem-
blables, dont les vertus confident dans les parties
les plus réfineufes, ont été mal mélangés : or cela
peut arriver d’autant mieux , que ces parties réfineufes
étant suffi les plus fragiles , fe broyent plus
facilement dans le mortier, 6c paffent les premières
à-travers le tamis.
D ’ailleurs, rien n’eft plus commun chez les Dro-
guiftes , que de mettre tout d’un coup dans un mortier
, deux ou trois fois plus d’un ingrédient qu’il n’en
faut pour l’ ufage aéluel ; de prendre fur cette quantité
la dofe marquée par le médecin , 6c d’enfermer
le fuperflu dans un petit vailfeau. Or toutes les parties
d’un ingrédient, n’ayant pas la môme vertu , fi
l’on ne prévient les inconvémens réfultans de cette
elpece d’hétérogénéité,les premiers malades auront
une dofe trop forte ; 6c les derniers, qui ne trouveront
plus que la partie fibreufe 6c ligneufe , auront
une dofe trop foible, 6c feront trompés dans leuf
attente. ( D. J. )
T AMISEUR, f. m. ( Verrerie. ) on nomme ainli
celui qui prépare 6c tamile les charrées qui fervent
à la fonte des matières dont on fait le verre. (D . / .)
TAMLING, f. m. ( Com. ) c’eft le nom que les
Siamois donnent à cette efpece de monnoie & de
poids que les Chinois appellent fail. Le taël de Siam
eft de plus de la moitié plus foible que le taël de la
Chine ; enforte que le cati fiamois ne vaut que huit
taëls chinois, 6c qu’il faut vingt taëls fiamois pour le
cati chinois. A Siam , le tamling ou taël fe fubdivife
en quatre ticals ou baats , le tical en quatre mayons'
ou (elings, la mayon en deux fouangs, chaque fouang
en deux fompayes, la fompaye en deux payes , 6c
la paye en deux clams, qui n’eft qu’une monnoie de
compte ; mais qui, en qualité de poids, pefe douze
grains de ris ; enforte que le tamling ou taël fiamois
eft de fept cens foixante-huit grains. Voye£ T a EL ,
Dicïionn. de Commerce.
TAMMESBRUCK, ( Géog. tnod.') en latin vulgaire
Aggeripontum ; petite ville d’Allemagne , dans
la Thuringe , près de l’Uriftrutt. Elle appartient à
l’éle&eur de Saxe , 6c ce n’eft proprement qu’un
bourg. (Z ) ./ . )
TÂMNA, ( Géog. anc. ) ville de l’Arabie heureufe.
Pline,/. VI. c.x'xviij. la furnomme Tartina templorum;
ç’eft la même ville que Ptolomée, liv. VI. ch. y, appelle
Thumna. ( D. / .)
TAMNUS , f. m. ( Botan. ) Tournefort diftingue
deux efpeces de ce genre de plante, nommée par les
anciens Botaniftes bryonia n^m,nom que les Anglois
lui donnent encore black bryony, 6c vulgairement ap-
pellée en françois fceau de Notre-Dame, ou racine
vierge. La première efpece eft à fleur jaune pâle, tam-
nus racemofa, jlore minore, luteo pallefcente , I. R. H.
1 02.
C ’eft une plante farmenteufe, aufli-bien que la
bryone blanche ; mais elle pouffe de menus farmens
fans mains , qui s’élèvent en ferpentant, 6c s’entortillant
autour des plantes voifines : fes feuilles font
attachées par des queues longues, 6c rangées alternativement
; elles ont prefque la figure de celles du
cyclamen, mais deux ou trois fois plus grandes , 6c
fouvent plus pointues, d’une belle couleur verte lui-
fante, tendres, d’un goût vifqueux. Ses fleurs fortent
des aiffelles des feuilles ; elles font difpofées en grappes
, ayant chacune la forme d’un petit baflin, taillé
ordinairement en fix parties ,' de couleur jaune-verdâtre
, ou pâle. Quelques-unes de ces fleurs qui ne
font point nouées, tombent fans laiffer aucun fruit ;
mais celles qui font nouées, laiffent après elle une
baie rouge, ou noirâtre , qui renferme une coëffe
membraneufe, remplie de quelques femences : fa racine
eft grande y groffe, tubéreufe, prefque ronde i
noire
noire en dehors , blanche en dedans, profonde dans
la terre , d’un goût âcre.
La fécondé efpece eft appcllée, par le môme Tour-
nefort, tamnus baccifera > flore majore albo, ƒ. R. H.
zo2. Ses feuilles font a (le-/, femblables à celles du li-
feron. Ses fleurs font faites comme celles de l’efpece
précédente , mais plus grandes, 6c de couleur blanche.
^ Ses baies naiffent une à une, féparées 6c attachées
chacune à un pédicule court , qui fort de
l’aiflèlle des feuilles ; chaque baie n’eft guere moins
groffe qu’une cerife, & contient quatre ou cinq femences
; fa racine eft empreinte d’un fuc gluant.
L’une 6c l’autre efpece de tamnus croiffent dans les
bois ; leurs racines font un peu purgatives hydrago-
gues. (D . J . )
t TAMOATA , f. m. ( H f l . nat. Ici biologie. ) nom
d un poiffon d’eau douce d’Amérique , appeflé par
les Portugais J'oldido. C ’eft un petit poiflon oblong,
à tete applatie , en quelque maniéré comme celle de
la grenouille ; Ion mufeau eft petit, ayant à chaque
angle un filet en guife de barbe ; il n’a point de dents,
& lès yeux font extrêmement petits. Il a huit nageoires
, deux aux ouïes, dures comme des cornes ;
deux fur le ventre, moins dures ; une fur le milieu
du dos, une autre près de la queue, 6c une autre à
1 oppofite fur ie ventre ; fa queue fait la huitième nageoire
; fa tête eft couverte d’une peau dure comme
de l’ecaille; fon corps eft revêtu d’une efpece de cotte
de mailles , faite d’une fubftance dure , écailleufe ,
dentelée dans les bords , de couleur de rouille de fer;
ce poiflon paflè pour être un manger délicieux. Marg-
gravii , hiji. Brafil. (_£>./.)
TAMOATAllANA , f. f. ( PPifl. nat. Botan. exot. )
nom d’une plante bulbeufe qui croît au Bréfil, 6c dont
on mange les bulbes, comme nous mangeons les patates.
R a y , hfl.plant. (D . J. )
TAMOLE , f. m. (Hifl, mod.) les tamoles font les
chefs du gouvernement des Indiens, des îles Caro-
lines ; ils laiffent croître leur barbe fort longue, commandent
avec empire, parlent peu, 6c affeétent un
air fort refervé. Lorfqu’un tamole donne audience,
il paroit aflis fur une table élevée, les peuples s ’inclinent
devànt lui , reçoivent fes ordres avec une
obeiffance aveugle, 6c lui baifent les mains 6c les
piés , quand ils lui demandent quelque grâce ; il y a
plufieurs tamoles dans chaque bourgade. (D. J.)
TAMORISA , ( Géogr. anc.) contrée des états du
T u rc , en Europe; cette petite contrée eft dans la
haute A lbanie, au couchant de l’Ochrida, 6c a pour
chef-lieu un bourg de fon nom. (D . J.)
T A M P E R , en terme de Frifeur d'étoffes, c’eft appuyer
le frifoir fur l’étoffe, par le moyen d’une lamp
e , voyei T a m p é , de maniéré qu’elle entre bien
dans les inégalités du fable dont il eft enduit, 6c que
la laine puiffe fuivre l’ordre du frifer.
T A M P E S , f. f. en terme de Frifeur d'étoffes, font
des morceaux de bois ronds qui fe mettent à force L
entre le frifoir 6c une piece de bois qui régné comme
nous l’avons déjà dit, le long du chaffîs, au milieu
du fommet. Voyelles fig. & lesPlanches de la Draperie.
TAMPICO , (Géog. mod.) lac de l’Amérique fep-
tentonale , dans la nouvelle Efpagne, au gouvernement
de Paniico, 6c au fud de la riviere de Panuco,
dont une des branches fort du lac. • (D . J.)
TAMPLON, f. f. terme de Tijferand, forte dé petits
rots dont les Tifferands de fervent, lorfqu’ils vèu? ' !
lent augmenter la Iaife ou largeur de leurs toiles.
TAM POÉ, f. m. ( Hifl. nat. Bot. exot.) nom d’un
fruit des Indes orientales, approchant en figure du
mangouftan , mais bien moins bon ; fon écorce eft ,
encore plus épaiffe que celle du mangouftan, il eft
fans couronne, 6c de la couleur de nos pommes-poi- ;
tes. Les Indiens le mangent dans les endroits où de
Tome XV,
I meilleurs fruits leur manquent. { D . J . )
I TAMPON, ( Fortifient. ) efpece de bouchon qui
fert à fermer l’ouverture d’un vaiffeau, ou à retenir
la poudre dans une arme à feu. Voyei Bo u r r e 6*
Bouchon.
Ce mot eft françois, quoiqu’il y en ait qui le dérivent
de l’anglois tap, canelle ou robinet.
Quand on charge un mortier ou quelque autre piece
d’artillerie , on met ordinairement après la poudre
, une petite piece ronde de bois pour féparer la
bombe , le boulet ou la cartouche , de la poudre à
canon ; cette piece s’appelle un tampon, 6c fert à donner
plus de force au coup de la piece d’artillerie. V,
MORTIER. Charnbers.
Le tampon ou le bouchon , dont on recouvre le
fourrage 6c le boulet,nejcontribue en rien à augmenter
la violence du coup ; il fert feulement à raffem-
bler la poudre, 6c à diminuer l ’intervalle qui eft entré
la poudre 6c le boulet ; c ’eft une erreur de croire
qu’un bouchon plus gros qu’un autre 6c refoulé par
un plus grand nombre de coups, porte plus loin. Si
en refoulant le bouchon , il pouvoit acquérir la dureté
d ’un corps folide, 6c une forte adhefion aux parois
de Famé de la piece, comme cela arrive aux balles
des carabines ou aux tampons , chafles avec force
pour les pétards pratiqués dans le roc ; il eft confiant
que la difficulté que la poudre qui s’enflamme, rencontrèrent
à chafîer le boulet, donnant lieu à une inflammation
plus complette, il en recevroitune plus
grande impulfion : mais l’ on doit avoir de ccs deux
objets un fentiment bien différent,car comme le fourrage
eft compofé de parties flexibles 6c détachées
qui n’ont aucune adhefion avec les parois de la pièce
; quelle réfiftance peut-il oppofer à la violence de
la poudre ? A l’égard de la poudre, lorfqu’elle eft réunie
dans, le plus petit volume qu’elle peut occuper
naturellement \ il ne faut pas penfer qu’en la refoulant
pour la réduire dans un plus petit efpace , elle
en acquiert plus d’aftivité , puifque ce n’eft qu’au-
tant qu/ily a des interftices fenfibles entre les grains,
que le feu de celle qui s ’enflammera la première
peut s’introduire pour allumer lerefte: ce qui eft fi
v ra i, que quand elle eft battue 6c réduite en pulve-
rain dans une arme à feu, elle ne s’allume que fucceflivement
; ainfi l’on peut conclure que le feul avantage
qu’on tire du bouchon pofé fur la poudre , eft
feulement de la raffembler dans le fond de la chambre,
& d’empêcher quand elle eft enflammée, qu’elle
ne fe dilate autour du vent du boulet. •
Quant au bouchon qu’on met fur le boulet-, il eft
abfolument inutile, fi ce n’eft dans les cas oîi l’on eft
oblige de le foutenir pour tirer horilontalement ou
de haut en - bas ; mais peu importe qu’il foit refoulé
ou non , pourvu qu’il ne permette pas au boulet de
rouler dans la piece. Saint-Remy, troifieme édition
des mémoires d'Artillerie. (Qjj
Tampon , f. m. ( Hydr. ) eft une cheville de bois
ou un morceau de cuivre applati, rivé & foudé au
bout d’un tuyau , à deux.pies de la fouche d’un jet.
Quand on ne fe fert que d’un tampon de bois j on le
garnit de linge , on frette le, tuyau d’une rondelle dé
fer afin de pouvoir coigner le tampon, fans craindre
de fendre lè, tuyau.
s On fe fert encore de tampons de bois dans les jau-
’ Pour k °uclher les trous .qui ne fervent point.
Tampons , (Marine.) ce font des plaques de fer *
de cuivre ou de bois , qui fervent à remédier aux
dommages que caufent les coups de canon qu#un
vaiffeau: peut recevoir dans un combat.
Tampons ou Tapons de canon, (Marine.) plaques
de liège, avec lefquelles on bouche l’ame du
.canon, afin d’empêchèr. que l’eau n’y entre. I
Tampons ou Tapons d’ecubiers , ( Marine \
T T t t t 9