qu’elle a peu fait pour le progrès de ta philofophie,
qu’on lui doit peu de vérités, •& qu’il ne s’én eft
fallu de rien qu’elle ne nous ait engagé dans des dif-
‘.putes fans fin.
Il s’agit bien de Concilier un philofophe avec un
autre philofophe ; & qu’eft-ce que -cela nous importe
? Ce qu’il faut favoir, c’eft qui e'ft-ce qui a tort ou
raifon.
Il s’agit bien de favoir fi un fyftème de .philofophie
s’accorde avec l’Écriture ou non; & qu’eft-ce
que cela nous importe? Ce qu’il faut favoir, c ’eft
s’il eft conforme à l’expérience ou non.
Quelle eft l’autorité que le philofophe doit avoir
pour foi? celle de la nature, de la raifon, de l’ob-
fervation & de l'expérience.
É ne doit le facrifice de fes lumières à perfonne >
pas même à Dieu, puifque Dieu même nous conduit
par l’intelligence des cnofes qui nous font connues,
à la croyance de celles que nous ne concevons pas.
Tandis que tant d’efprits s’occupoient à concilier
Platon avec Ariftote, Ariftote avec Zenon, l'es uns
& les autres avec Jefus-Chrift ou avec Moïfe ; le
tems fe paflbit, & la vérité s’arrêtoit.
Depuis que l’écleâifme a prévalu, que font devenus
tous les ouvrages des fyncréùftcs-? iis font oubliés.
SYNCRITIQUE Rem'ede. {Medec. anc.) Les mé-
thodiftes nommèrent remedes fyncritiques ceux qui
font d’une nature coercitive & aftringente ; Thefla-
lus écrivit un volume entier fur ces remedes, &
deux pages auroient fuffi. {D. J.)
SYNDERESE, f. f. {Gram.') reproche fecret de la
confcience. La marque la plus complété de la fcéle-
rateffe parfaite , feroit le défaut de fyndereje ; mais
on n’en vient point là.
SYNDESMO-GLOSSE, en Anatomie> nom d’une
partie de mufcles de la langue qui viennent de la
partie moyenne du ligament qui unit l’os hyoïde
avec le cartilage thiroïde, 8c fe termine à la partie
poftérieure de la langue, & à la partie latérale du
pharynx. Voye^ Syndesmo-pharyngien.
SYNDESMOLOGIE, en Anatomie, la partie qui
traite des ligamens ; ce mot vient du grec <mv en-
femble, du verbe S'tp.uv^ unir, 8c Xoyoç, traité, C’eft-à-
dire difcours fur ce qui unit enfemble, ou traité des
hgamens.
Weitbrecht, profeffeur en Anatomie à Petersbourg,
nous a laiffé un traité in 40, fur les ligamens , intitulé
Jyndefmologie, imprimé à Petersbourg en 1742 ; c’eft
le feul traité que nous ayons fur cette matière ; il eft
orné de figures qui ne font pas eftimées par la beauté
de la gravure, comme la plupart des figures anato*
iniques, mais parleur exactitude. Tous les connoif*
feurs en font un très-grand cas.
SYNDESMO-PHARYNGIEN, en Anatomie, nom
d’une paire de mufcles qui viennent de la partie
moyenne, 8c quelquefois de la partie inférieure des
ligamens qui unifient les cornes fupérieures du carti-
fage thyroïde avec les grandes cornes de f os hyoïde
; de-là vont aux parties latérales & fupérieures
du pharynx 8c de la langue. Voye^ Syndesmo-
GLOSSE.
SYNDIC, f. m. en matière de Gouvernement &de Corn*
mercc, eft un officier chargé des affaires d’une ville ou
d’une communauté ; c’eft lui qui convoque les affem*
blées, 8c qui fait les repréfentatious au miniftere 8c
au magiftrat, &c. fuivant l’exigence des cas.
Ce mot dérive du latin Jyndicus , ou plutôt du
|vcecfyndycos, qui lignifie la même chofe.
Le fyndic eft chargé de répondre de la conduite du
corps ; il fait 8c reçoit les mémoires qui regardent les
affaires ou les intérêts de la communauté ; il contrôle
& corrige les aérions 8c les fautes des particuliers
qui dépendent de la communauté, ou du-moins il les
faitVlàmef ôü réprimander dans les afîemîfiéfc publiques.
Dans le fondy 1 e fyndic eft en même tems l’agent
8c le cenfeur delà communauté. La plupart des
compagnies de Paris 8c d’autres villes ; comme les
univerlïtés 8c les communautés des arts 8cmétiers.,
ont leur fyndic auffi bien que la plupart des villes dé
Provence & de Languedoc.
On appelle auffi fyndic , belui qui êffc chargé dê
folliciter une affaire commune -, 8c oh il eft intéreffé
lui-même ; comme il arrive en particulier dans les
direftions où il le trouve plufieurs créanciers d’un
même débiteur qfti a fait banqueroute, ou qui eft:
mort infolvable. Voye[ Av o c a t * & c.
•Le premier magiftrat de la ville de G enèvè, s’ap3-
■ çeWe fyndic; il y a quatre fyndics pour chaque année 5
leplus ancien pïéfide au confeil des vingt-cinq, qui eft:
confeil principal de la v ille , 8c où l’on décide de toutes
les affaires, tant civiles que politiques : les trois
autres fyndics élus ne peuvent revenir eh chargé
■ qu’au bout de quatre ans ; de forte que le fÿndicat
roule entre feize perfonnes, que l’on choifit toujours
dans le nombre de ceux qui compofent le confeil des
vingt-cinq.
Syndic eft auffi le nom que le roi Louis X IV;
■ a accordé par les arrêts de fon confeil d’état pour
l’éreérion des chambres particulières de commercé
dans quelques villes de fon royaume aux marchands*'
négocians ou autres qui compofent lefdites chambres.
Ceux de Rouen font appellés fyndicsdu commerce
de la province de Normandie : à Lille fimplement fyn-’
dics de la chambre de commerce i dans les autrê villes
ce font des députés ou direéleurs. Voye^ C hambre
de C om m e r c e , D éputés du C om m e r c e , ^ ;
Dictionnaire de commerce, tome I II. lettre V. p.u.56.
Syn dic , ( Littér. grec. ) tmvé'mps; ce mot avoit en
grec deux fighifications ; il fignifioit en premier lieu ,
tout orateur commis pour défendre avec un autre,
la même caufe. En fécond lieu ; il défignoit un orateur
choifi, 8c député pour foutenir les prérogatives
d’une v ille , ou d’une nation entière. Ainfi nous li-
fons dans Plutarque, que les Athéniens élurent A ristide
pour J y n d i c , 8c le chargèrent de plaider au nom
de leurs citoyens, la caufe de toute la Grèce * on ne
pouvoit pas être deux fois fy n d i c dans ce dernier fens*
Nous avons emprunté le terme de J y n d ic , mais nous
ea avons un peu détourné la lignification , car en
France il Veut dire celui qui eft élu pour préndré
foin des affaires d’une communauté, ou d’un corps
dont il eft membre. ( D .J . )
SYND ICA T, charge ou fonction de fÿtldic ; il fe
dit auffi du tems que le fyndic refte en charge.
SYNDROME, {Lexic. méd. ) de S'pîp.u, courir i
de auv, & (r«i'<J'po/Lt» veut dire.un concours. C’eft un mot
introduit en Médecine par la fe&e des empiriques ,
qui l’employoient pour exprimer le concours des
fymptomes ;tels que font, dans la pléthore, la diften*
fion des Vaifleaux , 1a rougeur, la pefanteur du corps»
l’inhabilité au mouvement, la tenfion des membres %
un fentiment douloureux de laffitude. Ils joignoient
à tous ces fignes une vie paffée dans l’ina âion, une
conftitution vorace, 8c la fuppreffion dés excrétions
ordinaires. Voilà la fyndrome pléthorique , qui de*
mandoit alors la faignée ; les Empiriques formèrent
de vuemelzfyndrome de la plupart des maladies, bien
plus.difficile que. celle dé la pléthore; mais Galien-
tourne en ridicule la conduite des empiriques dans
leurs fyndromes, parce que, dit-il, elles arrivent fort
rarement, 8c en même tems lentement ; enforte que
fi le médecin vouloit attendre fa fyndrome de tous les
fymptomes pour des remedes, il lui ârriveroit fou-
vent de commencer la cure trop tard. { D .J . )
SYNE, ( Chronolog. éthiop. ) nom du dixiemé
mois de l’année éthiopienne. Il couimence lé lâ,
Mai du calendrier Julien. { B . J. }
SYNECDOQUE oaSYNECDOCHË ,f.f. (Gram.)
cet article eft en entier de M. du Marfais : trop. part. II.
‘f *; év.p. pÿ. Ce que j ’y ai inféré du mien, je l'ai mis
■ a L'ordinaire entre deux crochets [ ].
On écrit ordinairementfynecdoche: [c’eftl’orto^ra-
phe étymologique] ; voici les raifons qui me déterminent
à écrirefynecdoque.
i°. Ce mot n’eft point un mot vulgaire qui foit
dans la bouche des gens du monde, enforte qu’on
fmiffe les confulter pour connoître l’ufage qii’il faut
ïuivre par rapport à la prononciation de ce mot.
20. Les gens de lettres que j’ai confukés le pro-
honcent différemment ; les uns difent fynecdoche à la
françoife, comme roche ; 8c les autres foutiennent
avec Richelet qu’on doit prononcer fynecdoque.
3 • Ce mot eft tout grec, lui-ezifc^ j eomprehenfto j
il faut donc le prononcer en confervant au % fa
prononciation originale: c’eft ainfi qu’on prononce 8c
qu’on écrit époque , iarox» i monarque, /j.ovdpxK i p-ova-
fX^PentateuqueyiividrivxosyAndromaque^'vS'çciiJulx})-,
Telemaque, t nMp.a.xcç, & c . On conferve la même prononciation
dans écho, ; école {Icholà) 8cc.
Je crois donc que fynecdoque étant un mot feienti-
ficpieyqui n’eft point dans l’ufage vulgaire, il faut
l’écrire d’une maniéré qui n’induife pas à une prononciation
peu convenable à fon origine.
40. L’ufage dé rendre par ch le % des Grecs, a
•introduit une prononciation françpife dans plufieurs
mots que nous avons pris des Grecs. Ces mots
étant devenus communs , 8c l’ufage ayant fixé la
maniéré de les prononcer 8c de les écrire, refpec-
tons l ’ufàge ; prononçons cathéchifme, machine, chimère
, archidiacre^ architecte, 8cc. Comme nous prononçons
cki dans les mots françois : mais encore lin
'COilP »fynecdoque n’eft point un mot vulgaire ; écrivons
donc 8c prononçons fynecdoque.
Ce terme fignifie compréhenfton : en effet dans la
fynecdoque on fait concevoir à l’efprit plus ou moins
. que le mpt dont on fe lert, ne fignifie dans le fens
propre.
Quand aü lieu de dire d’un homme qu’il aime le
vin y je dis qu il aime la bouteille$ ç’eft unç fimple
métonymie M é t o n y m i e ) ; c’eft un nom pour
un autre; mais quand je dis, cent voiles pour cent
vaiffeaux, non-feulement je prends un nom pour un
autre ; mais je donne au mot voiles une fignificaîion
plus étendue que celle qu’il a ,dans le fens propre ; je
prends la partie pour le tout;
La fynecdoque eft. donc une efoece de métonymie;
par laquelle on donne line fignification particulière,
à un mot qui, dans le fens propre, a une fignification
plus générale ; ou au contraire, on donne une fkni-
fication générale à un mot qui, dans le fens propre,
n’a qu’une fignification particulière. En un mot, dans
la métonymie, je prends un nom pour un autre, au
lieu que dans^ fynecdoque, je prends le plus pour le
moins, ou le moins pour le plus.
Voici les différentes fprtes de fyriecdoques que les
Grammairiens ont remarquées,
I.fynecdoquedttgenre : comme quand on dit, les
mortels pour les hqmrpes ; le terme de. mortels devroit
pourtant comprendre auffi ies.ânimaux, qui font fu-
jets à la mort aiiffi bien que nous: ainfi, quand par
les mortels on n’entend que les hommes, c’eft un t fy -
necdoque du genre ; on dit le plus pour le moins.
Dans l’Ec riture-fainte, crepture ne fignifie ordîiiài-
rement que les hommes ; eûmes in mundum univèrfùm,
proedicate eyangeliumomni c r é a TVRÆ : Marc, xvj iS-,
‘C ’eft encore ce qu?on appellela fynecdoque du genre,
parcequ’alor$un mot générique nes’entend que d’une
efpece partieirliefe : créature eft un niot générique
pïiifquïl icomprend toüfes les '"ëfp^ces de çfpftf
lorlqu ilne s’enter, dquedeshonimes; c*ell une jyntcÙ
p u & g m i ' c i . 1. ijùefoasle nom Atgenre. 0h
ne conçoit, on n exprime qu’une efpece particulière;
on reftreint le mot generique à la fimple fignification
d un mot qui ne marque qu’une efpece.
Nombre un mot qui fe dit de tout aiTemblaeU
d unîtes : lés latins fe font quelquefois fervi de ce
m°toen 'e rëfti-ëignant à une efpece particulière.
1 •Pour marquer l’harmonie, le chant : il y a dans
le chant une proportion qui fe compte. Les Grecs ap^
pellent auffi numtrus, tout ce qui fe fait avec
une certaine proportion : quidquid cenomodo & r&
tione fit.
. V * * ‘ Numéros nienunï, JL ytrba unzretn,
fi *;■ * ,n' e uu la menue, de l'harmonie . d'ê
» là cadence, duchant, cle l’air ; mais je n’ai pas retenu
» les pat-oies ». rirg. ccL. itc. 46-,
1°. Numcmste. prend encore en particulier pour
les vers ; parce qu’en effet les vers font-compofésd’un
certain „ombre de pies ou de — W
meros. l’erj, fat. 3. nous faifons des vers-. '
I " En nous n01)s fe ron s auffi de nombre
ou de nombreux, pour marquer Une certaine harmonie,
certainës a ffU rfS, proportions ou cadences
qui repleut agrqsblB 4 t r e i l le un air, ü „ vers un|
période , un difcours.-Il y a un ceitain nombre qui
î? , les,P f ‘odes harmonieufes. On dît d'une H
t i o * qu ellitlff fort nqnibnufe, numcroffômàa ; c
W des fyllabes qui la compofent eft
fi bten diftnbue , que M i l l e en eft frappée agréa-
hu-nicr.! : numeruso auffi ccm-fqiûncanon en latin. In
oratumt nutnerus lannb,groecyfeSfa>!, ineJje dlcltur_ _ _ _
Ad. capimdas aitres, ajoute Cicéron. Onu. n .61. ali-
B B B '71 ' numeri ab ortuore quarumur ; &
plus bas, il s’pxpnmeifen cïs termes : AnJlouUs ver-
Jum m Qratione. yetat e ft , numeruinju in ; Ariftote
ne veut point qu’il fe trouve un vers dans la profe
r m 1 ne Vent point que lorfqu’on écrit en pro-
- f ’ :, dans le difespurs Je même affemblagé
. P?ÇSA“ f le meme de fyllabes qui forment
Un vers : il veut cependant que la profe ait de l’har-
tnonie ; mais une harmonie qui lui fqit particulière .
également ,du nombre des fyl-
iaoies 6c de 1 arrangement des mots. J
IL II y a au contraire \u fynecdoque de 1'efpece : c’eft
lorlqu un mot .qul dansle fens propre nefignifie au’-
une efpece particulière ,{e prend pour le genre. C’eft
atnft qu on appelle quelquefois Voleur un méchant homme:
c eft alors prendre le moins pour marquer le plus.
Il y avoit dans la Theffalie, entre le mont Ofla &
Ie “ OMOlympe, une fameufe plaine atppeilée Tempé
qui patron pour un des plus beaux lieux de la Grèce*
Les poges grecs & latins fe font fervis de ce mot
particulier nour marquer toutes fortes de belles cant. '
pagnes. v< Le doux fommeil, dit Horace; III.od. i.
» 22. n’aime .point le trouble qui régné chez les
» grands ; il fe plaît dans les petites maifons de ber»
» gers , à 1 ombre d’un ruifleau , ou dans ces a^réa-
» blés campagnes dont les arbres ne font agités que i Pa*/e Zfphy re » ; & pour marquer ces campagnes „
h le fert de Tempe : ° 3
i . . a . . Somnus agreftium
Lenis virorum non humiles domos
Faftidit y umbrofamque ripant,
. Non zephyris agitaia Tempe.
[M. du Marfais eft trop au^deffus des hommes ordinaires,
pour qu’il ne foit pas permis de faire fur fes
écrits quelques abferyatfons;critiques. La traduction
qu il donne ici du paffage.d’Horace, n’a pas, ce me
femble,'toute l’exaétitude exigible; & je ne.fais s’il
n eft pas de mou devoir d’en remarquer les fauteSi
K Oh peut toujours relever celles des grands hom-
>» me? dit M- Quclos, préf. de l ’/iift. de Louis X J .
» peut-être foqtrils les feiils qui en loient dignes,
» dont la critiqué foit utile" »u|.