du qu’elle était déjà toute ruinée alors, et qu’il
n’y avait que 5oo maisons habitées, sur 12,000
qu on en comptait autrefois. Elle avait encore
un évêque et une grande église bâtie, disait-il,
du temps de la liberté des Géorgiens (1).
Derrière Rouissi s’étend un groupe de collines
tertiaires qui cessent au bord du Liakhvi, en face
de Gori ; on ne compte pas moins de huit à neuf
églises à la fois, semées sur ces coteaux. Il n’y a
pas de pays au monde plus riche en églises que le
Karthli, le long du Kour. Elles sont toutes dans
le même style et témoignent de l’ancienne foi
des Géorgiens et des Arméniens. Celles-ci sont
des restes de l’ancienne splendeur de Rouissi et
d’Ourbnissi.
Gori.
Gori se présente .singulièrement, quand on a
traversé le Liakhvi aux ondes limpides et saines,
et la Medjouda aux eaux troubles, bourbeuses!
Au milieu d’une plaine de 4 à 5 verst de large
„que borde le Kour au midi, s’élève un pic isolé
composé de molasse et de nagelflue, dont les
couches épaisses, alternant avec de l’argile feuilletée,
se redressent sur un angle de 6oa au moins.
( 0 Voyez Chardin, t. I, p. i 85.
C’était une position rare pour un château, pour
une forteresse ; aussi n’y a-t-il pas de doute que,
depuis les temps les plus reculés, la faible et
timide race humaine n’ait choisi cet emplacement
pour s’y fortifier. Qui reconnaîtra cependant
les traces des plus anciennes fortifications
de Gorsenna, tant de fois restauré, reconstruit?
Tous les rois de Géorgie ont mis leurs soins à le
maintenir en bon état . Ce qu’il y a de plus ancien
en fait de muraille, est de style byzantin, et a
été construit exactement de la même manière
que Thamaratsikhé, que Pitzounda. De plus
nouveaux travaux reposent dessus ; Ce fut Rous-
tom-Khan qui le reconstruisit tel qu’il est à
présent.
La principale difficulté était d’avoir de l’eau
sur le sommet de ce rocher. IL fallut terrasser
tout le côté occidental tourné vers le Liakhvi.
Sur la terrasse la plus élevée fut établi un vaste
bassin o u réservoir pour l’eau. Peut-être y recueillait
on les eaux de pluie ; mais il y a bien
plus d’apparence qu’on y pompait par des machines
celle d’un puits qui était presque au pied
de la forteresse, au fond de la dernière terrasse;
on y parvenait par un chemin voûté soigneusement
et qui passait sous les murs des terrasses.
Le puits était entretenu par la rivière qui passe
à l’ouest au pied du rocher.
Dans la forteresse dans laquelle les Russes,