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 basaltiques ; —  qui peut  croire à l’éternité d’unè  
 merveille  du monde  sur  un  pareil  fondement ?  
 Les  tremblements de  terre  qui sont  si fréquents  
 dans  cette  partie  de  l’Arménie  ont  tellement  
 secoué  ce  bel  édifice,  qu’il  n’en  est  pas  resté  
 pierre  sur pierre.  Les fûts  des Colonnes  sont  en  
 grande  partie  invisibles;  on  voit  qu’elles  ont  
 cédé  les  prèmières,  et  qu’elles  ont  été  recouvertes  
 par  les  fragments  de  l’entablement  :  
 preuve que  ce n’est pas  la main des hommes  qui  
 a  contribué à détruire  cet  édifice; au contraire,  
 le  respect  des  Arméniens  est  encore  si  grand  
 pour  ces  débris,  que  personne  d’entre  eux  ne  
 voudrait y   enlever  une  pierre,  un  fragment de  
 corniche pour son usage, encore moins le laissée  
 faire  aux  autres.  Ils  ont  pillé  quelques  vieux  
 édifices de  la forteresse, mais quant à  celui-ci il  
 est si intact,  qu’on pourrait reconstruire le  temple  
 entier  sans  qü’il  manquât  une  seule  pièce  
 essentielle. 
 La  tradition dit  que  Tiridate  le fit  construire  
 par des  architectes  grecs pour en  faire  le  palais  
 de  sa  soeur  Khosrovitoukhd  qu’il  chérissait.  
 Cette princesse  avait  été  sauvée  seule  avec  son  
 frère du carnage  qu’Ardachir ,  roi de  Perse ,  fit  
 faire  des  Arsacides.  Quand  Tiridate  ,  à  l’aide  
 des  Romains,  eut  reconquis  son  trône,  il  fit  
 épouser a  sa  soeur Oda  Amadounien,  son  hazarabied, 
   né dans  l’Oudic.  11  paraît  que  cet  Oda  
 est  le  même  que  cet  Artavast  Mantagouni  qui  
 les sauva du massacre. 
 Voici  la  disposition  de  cet  édifice,  et  l’on  
 jugera  si  ce pouvait  être un palais.  Il  formait  à  
 peu  près  un  carré,  dont  la  principale  façade  
 avait 34 pieds de long, mesurés  par  les  fondements  
 sous  le  soubassement.  Elle  regardait  la  
 porte de  la forteresse  et  était  soutenue  par une  
 colonnade  de  six  colonnes  d’ordre  ionique  
 ancien,  du  plus  beau  style  grec.  Ces  colonnes  
 non  cannelées  avaient  a5  pouces de roi de diamètre  
 (Ker Porter dit 27  anglais);  leur hauteur  
 avec l’entablement,  était de 22  Tous les membres  
 de  l’entablement  étaient  richement  ornés.  
 La  doucine  sur  le,, larmier  avait  des  têtes  de  
 lion.  La  corniche du  fronton  était  la même que  
 celle  de  l’entablement.  La  planche  3i  de  la  
 IIIe  série  de  mon  Atlas  donnera  une  idée  de  
 celte architecture mieux que  des  paroles.  J’y  ai  
 représenté  ce monument dans son  état primitif. 
 Le plafond du  portique était aussi  très-richement  
 décoré. 
 La façade qui  x'egardait  la Karhni-tchai offrait  
 la  même  répétition  que  celle  de,  devant,  avec  
 quelques légers  changements. 
 Il  est  impossible  qu’un  édifice  d’à  peu près  
 34 pieds  en  carre,  dont les portiques occupaient  
 une partie,  ait été un palais.  On  y   reconnaît  un