moins de neuf églises en pierre sur une distance
de 8 verst. Les plus intéressantes sont les trois
qui sont dans le bourg actuel d’Atèni. L’une est
arménienne et les deux autres grecques-géorgiennes.
L’une est une copie en petit de l’église
de Sion, dont je parlerai plus bas. Sur la porte
d’entrée il y avait une inscription géorgienne
presque effacée, gravée sur une plaque de
porphyre pyroxénique vert.
Passé Atèni, la vallée se resserre encore plus ,
et pour arriver au monastère de Sion, qui est à
1 ~ verst d’Atèni, on suit un sentier étroit qui se
glisse le long des roches, monte et descend.
Derrière le village ou bourg commencent les
roches de schiste noir qui remplacent le grès.
Les deux formations sont traversées de plusieurs
jets de mélaphyre qui se montre à plusieurs
reprises sur les deux rives de la Tana, sans s’élever
à une hauteur considérable. Mais à 1 \ verst
d’Atèni, il forme tout à coup un grand jet qui
s’élève isolément dans la vallée, qu’il remplit
presque entièrement en ne laissant à la Tana que
la place nécessaire pour son passage. C’est sur
ce pic, élevé de 3oo pieds, que s’étale la belle
église de Sion, entourée de ruines de tours, de
maisons, de murailles, de Canaux; les anciens
habitants, pour avoir de l’eau à cette hauteur,
s’étaient avisés de saigner la Tana à plusieurs
verst de distance, et de l’amener par un canal
muré et creusé le long du rocher jusqu’à cette
hauteur (i).
L’architecture de l’église est très-simple à
l’extérieur; elle est entièrement revêtue de
pierres de taille. Le plan de l’église est une copie
prise par l’architecte arménien sur la fameuse
église de Ste-Ripsimé à Vagarchabad ou Etche-
miadzin, le prototype de plusieurs églises en
Arménie et en Géorgie; celle de Martvili, que
j ’ai décrite plus haut, en est une, mais elle est
déjà dans un style amendé géorgien; la coupole
a toute l’élégance des coupoles de ce style, tandis
que tout est strictement arménien dans
l’église de Sion. Le dôme plus large, mais plus
écrasé, n’est éclairé que par quatre petites fenêtres
; il a 68 pieds au-dessus du pavé de la nef.
La voûte en est taillée en forme de grande
croix arménienne, dont les extrémités sont dirigées
dans le sens de chacune des grandes absides.
Le plan que j ’ai dessiné au bas de la pl. 9 imite
une croix parfaite, comme celle de Ste-Ripsimé;
quatre petites niches séparent les quatre grandes
absides ; de chacune des niches on entre
dans une sacristie carrée. Le tout donne à l’extérieur
de l’édifice une forme assez bizarre où
l’on retrouve ces fausses niches encore fort
(1) Voyez atlas, IIIe série, pl. 9.