En approchant de Karavansérai , la scène
change, les assises dè calcaire descendent, se
rapprochent, et* au village même elles se rejoignent
complètement et encaissent exclusivement
la vallée qui est ici, comme engorgée par ces
hautes assises escarpées.
\ 1 février.
i - ... 9# w%f:vf
La vallée de" Karavansérai est encaissée,
comme je l’ai dit, par les formations de calcaire
jurassique qui descendent jusqu’à la rivière, où
l’on pourrait établir de fort belles carrières ; là
pierre est superbe pour bâtir et donne de bonne
chaux. On s’en est servi pour construire, au
bord de l’Akstafa , le caravansérai abandonné
qui a donné son nom au village ; on loge fort
bien chez les Arméniens eux-mêmes. .
Pour continuer notre route, nous suivîmes
d’abord la rive gauche de l’Akstafa à peu près
l’espace de 6 verst, trottant sur les couches de
» calcaire; La vallée s’ouvre alors, et l’on voit
surgir petit à petit un immense groupe de porphyre
qui soulève derechef le calcaire eu l’écar-
tant.
Le calcaire forme alors de hautes cimes neigeuses,
en forme d’immenses corniches dont la
couleur blanchâtre ressort sur le noir;f le sombre
des formations porphyriques et leur confusion
digne du chaos.
L’Akstafa se trouve bientôt étroitement encaissé
par deux énormes parois de ce porphyre,
de l’aspect le plus pittoresque, le plus magnifique
qu’on puisse imaginer dans ce genre. Le bas de
ce massif consiste en couches de débris de porphyre
pyroxénique rouge , b leu , comme à
Sakhéri, et séparées par des bandes plus tendres.
Ces couches de 2 à 3 pieds sont horizontales
, légèrement bombées. Elle ¡servent de
base ou de soubassement à un groupe de rochers
de 1 j verst à 2 verst de long et de près de
1,000 pieds d’élévation d’un porphyre particulier
(1), divisé par prismes réguliers à cinq pans
de 2 à 3 pouces de face» Qu’on juge de l’effet
de cette roche découpée par aiguilles perpendiculaires
qui se groupent ou se détachent, présentant
des accidents de rochers semblables à
peu près à cette peinture qu’on fait des glaciers
du Grindelwald. Ce porphyre, à l’extérieur, est
teint d’un brun rouillé.
Passé cette ruine porphyrique, on entre dans
(1) Porphyre ayant pour pâte une masse compacte
d’un grisâtre vert intimement pétrie de petits cristaux
d’âlbit d’un jaune blanchâtre, opaques et de plus petits
grains encore de quarz transparent d’un Vert blanchâtre.
(Gustave Rosen. )
III. a9