Un pont muré à moitié ruiné, sur lequel nous
traversons la Skourdebi, est la première chose
qui me frappe : puis nons entrons dans un premier
fort irrégulier qui remplit un coude que
fait la Skourdébi (1). Il offre les restes de trois
grandes portes ; celle qui regarde le pont ; celle
qui s’ouvre sur le quartier oriental de la ville, et
la troisième, au milieu, qui mène au centre des
ruines.
On reconnaît parfaitement ici une espèce
d acropolis , formant un parallélogramme de
120 pas de large sur 200 pas de long. Un de ses
cotés étroits qui longeait la Natanébi est ouvert
aujourd’hui, parce que la muraille de ce côté-là
s’est écroulée dans la rivière. Les trois autres
côtés sont fermés par les débris de sept ou huit
tours et d’une forte muraille en basalte et en
porphyre pyroxénique, liés par du mortier.
Une porte menait dans le quartier occidental
de la ville murée qui remplissait tout l’angle du
confluent de la Skourdébi et de la Natanébi. La
muraille qui entourait ce quartier était plus
faible : elle était percée d’une porte à l’ouest sur
la Skourdebi. Dans cette enceinte, je n’ai vu que
des fondements de longues murailles qui fermaient
de grands espaces.
La principale porte de l’acropolis s’ouvrait sur
(1) Voyez atlas, Ire série, pl. 19.
le quartier fortifié de l’orient ; elle était pratiquée
entre un long bâtiment muré en porphyre
comme le reste et un temple octogone muré en
pierres et en briques très-bien cuites, de 9 pouces
sur 6 et 1 j. Chaque côté de l’octogone a
9 j pieds de ro i, ce qui donne au diamètre de
l’intérieur i 5 à 16 pieds. L ’entrée était tournée
vers le centre de l’acropolis. Ce monument n’a
pu servir ni d’église, ce n’en est pas la forme, ni
de tour, la muraille en étant beaucoup trop
mince. D’ailleurs les tours dont on voit les
fondements étaient carrées, et sans briques.
C’était sans doute quelque temple païen, ou plutôt
un atéche-gâh des Persans. Lui seul, au milieu
de tous ces autres édifices, est resté debout
avec ses murailles mousseuses rongées par le
temps. Cependant un gros charme de 12 pieds
de circonférence, qui a pris racine au milieu de
l’édifice, en menace la ruine complète; déjà il
en a soulevé et renversé une bonne partie.
Je trouvai l’intérieur de l’acropolis rempli de
tas de pierres, restes des maisons qu’on y voyait
autrefois.
Le quartier muré de l’est remplissait, entre
la Skourdébi et la Natanébi, une bande de terrain
de 200 pas de large que fermait une seconde
muraille forte et épaisse de 5 à 6 pieds, murée
en cubes de porphyre noir, à la façon romaine
et sans tours. Les maisons de ce quartier étaient