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sur la frontière (le la Turquie et sur les bords de
l’Araxe.
Je poursuivis les couches de marne bleue et
rouge depuis Koulpé jusqu’à un verst vers
l’Araxe, où elles sont recouvertes par l’argile
feuilletée.
Les collines d’argile feuilletée sont à leur tour
couronnées par une couche de grès ou de molasse
rougeâtre.
A l’approche delà grande montagne de Kgache,
qui est en face de l ’embouchure de l’Arpatchài
ou Akhouréau, cessent les collines basses de
marne rouge et bleue, et quand on a traversé
une petite plaine qui borde l’Araxe, on se trouve
au pied du Kgaclîe lui-même , contre lequel
heurte le fleuve rapide.
Inférieurement à la marne et air grès sortent
presque verticalement les couches multipliées
d’un grès bigarré, dont les têtes présentent à
l’Araxe une paroi menaçante hérissée de pointes,
de blocs, de corniches , etc. Ce grès bigarré
variant du rouge au jaune g rillé , est par couches
régulières de î à plusieurs pieds d’épaisseur.
Quelque couches sont homogènes et présentent
un grès plus ou moins fin, quelquefois
marneux , ou c’est un conglomérat renfermant
des cailloux jusqu’à la grosseur du poing, de
porphyre, de schiste et de différentes roches
ignées. Quelques couches sont criblées de bulles
blanches.
Les pétrifications sont très-rares ; elles manquent
tout-à-fait quand le grès devient conglomérat
, grossier. Je n’en ai trouvé que dans
quelques couches homogènes fines à l’ouest de
la montagne, au-dessus d’un ancien village qui
s’étendait jadis dans une gorge creusée au milieu
de ce grès.
Dans les couches plus marneuses que sablonneuses
, on trouve quelques empreintes de
plantes, que j ’ai remises à M. le professeur
Gôppert de Breslau pour les déterminer et pour
les publier .
Le grès se montre aussi sur la rive gauche de
l’Araxe : ses couches multiples redressées sous
un angle de 5o°, forment une colline escarpée
près de l’angle ouest ou de droite du confluent
de l’Arpatchai et de l’Araxe (1). Là gisent les
ruines du château d’Erovantagerd, dont il ne
reste que quelques pans de murailles bizarrement
construites par zones de trois rangs de pierres
de taille en grès rouge, alternant avec des cubes
réguliers de lave noire. Au milieu de ces débris
s’ouvre le souterrain par lequel on descendait
pour puiser l’eau de l’Araxe , qui arrivait jusque
sous le rocher par un canal souterrain.
( 1) Voyez Atlas, 11« série, pl. 36.