ou teint de vert bleuâtre, ou ce sont raille et
mille fragments de calcaire gris plus ou moins
foncé cimenté par du spath calcaire. Ces débris,
qui ont jusqu’a to a 12 pieds de diamètre , sont
semes par amas sur la pente de la montagne.
Enfin le Takhhaltou sort lui-même tout d’une
piece, et présente sa face noirâtre hérissée de
roches fracturées et angulaires (1).
Le banc de sel de Koulpé (Goghp) repose au
pied meme du Takhhaltou, dans la dépression
de la marne , large de 2 à 3 verst, comme dans
le fond d’une chaudière ; car le sommet des collines
de marne rouge entoure le banc de sel et
le domine de toutes parts.
Le chef du poste des douaniers de Koulpé et
Je prêtre arménien portant la Bible, suivis de la
population nombreuse du village , vinrent à la
rencontre du général à quelque distance , et*le
reçurent en le félicitant de son heureuse arrivée :
le prêtre fit une prière et nous donna {’Evangile
à baiser, et nous nous acheminâmes ensuite tous
vers le logement qu’on nous avait destiné*
Le banc de sel fossile présente un escarpement
très-considérable et de plus de 5oo pieds
d’élévation vers l’ouest et vers le midi. C’est
( 1) Voyez Atlas, IIe se'rie, pl. 36 bis, une vue du
Takhhaltou- prise du sommet des bancs de sel fossile de
Koulpé.
contre cette paroi, dépourvue de végétation,
qu’est adossé le village de Koulpé, bâti en amphithéâtre
sur l’argile feuilletée qu’à creusée le ruisseau
de la Vartémargtchai, qui vient du Takhhaltou;
(1). Au milieu du village se remarque à
peine l’église modeste, avec son toit plat en
terre glaise, qui ne diffère pas de celui d’une
habitation commune. Quelques petites ruelles
très-étroites séparent les maisons basses, et à
peine deux cavaliers peuvent-ils s’y rencontrer.
Aussi dans la mauvaise saison on communique
par-dessus les toits, et l’on va ainsi d’un bout
du village à l’autre, enjambant les ruelles qu’on
trouve sur son passage.
Vous voyez encore çà et là sur les points les
plus élevés du village des tours rondes isolées
qui s’élèvent brusquement sur le plat des toits.
La proximité de la frontière turque et surtout
des Kourdes, avait fait prendre au Sardar
d’Erivan cette mesure de sûreté. A l’approche
de l’ennemi, les habitants du village se sauvaient
là avec femmes et enfants, et s’y défendaient à
coups de fusil par un triple étage de meurtrières.
Hors ces moments d’alarmes, quelque
habitant faisait toujours le guet au haut de ces
tours.
( 1) Voyez une vue de Koulpé, IIe série, pl. 36. Elle est
prise des cimetières ; on a en face les bancs de sel fossile,
couronnés de la petite chapelle de Saint-George.