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vient à s’emparer de Vakhlang auquel
il fait brûler les yeux. Bientôt après
arrive Aslan, pacha d’Akhaltsikhé qui,
pour rétablir l’ordre, emmène Dared-
jàn, son mari Vakhtang et sa nièce
Kéthévan à Akhaltsikhé , et replace
Bagrat l’aveugle sur le trône. Chah-
Navaz, roi de Géorgie, avait épousé
une soeur de Lévan Dadian; poussé
par sa femme, qui ne pouvait voir sans
chagrin son neveu chassé du trône
par Vamekh, il marche en 1661 contre
l’Odiclii et profite en passant de l’occasion
pour donner un royaume à son
fils Artchil, qu’il établit à Koutaïs. En
i 663, le chah de Perse engagea Cfiah-
Navaz à rappeler son fils; la Porte avait
sans doute porté plainte contre son
invasion. Bagrat reprit sa place : il
n’est pas plutôt de retour, que ses ministres
se brouillent avec le nouveau
Dadian Lévan. Les deux princes se
font la guerre, et l’aveugle Bagrat
réussit à battre Lévan et à lè faire prisonnier
lui et sa jeune et jolie femme.
Sophon, évêque de Ghélathi, qui devient
amoureux de la princesse Captive,
engage Bagrat à l’épouser ; on sait que
ce pauvre roi, à peine marié, avait été
séparé de sa femme Kéthévan, qui était
prisonnière à Akhaltsikhé. Pour dédommager
Dadian, Bagrat lui donne
en mariage sa propre soeur, veuve de
Gogadsé. Dans ce temps-là, un certain
Sekhnia Tchekëidzé jouait un grand
rôle : c’était un de ces scélérats auxquels
rien n’est sacré, pourvu que
leur avide ambition soit satisfaite. Il
avait commencé la série de ses noirceurs
en livrant, par une trahison infame*
Vakhtang Dchoudchouna à Vamekh
Dadian, qui lui avait fait crever
les yeux ; plus tard, il se chargea d’é -
gorger son propre maître Kotzia, que
Chah-Navaz avait laissé à son fils pour
lui aider à gouverner. Enrichi par les
biens de Kotzia, son rôle n’en était
devenu que plus dangereux. Il profita,
en 1666, d’ùne circonstance favorable
pour s’emparer de la forteresse
de Koutaïs et la livrer aux Ottomans
Sur qui elle fut reprise l’année suivante
par Béjan Lortkipanidsé, qui en fit
égorger la garnison. Cependant Daredjan
qui était toujours à Akhaltsikhé
avec sa nièce et son mari, ne cessait
d’intriguer. Elle envoya un beau présent
de pierreries au sultan, pour en