de notre propre revenu, et dans
ce travail le prêtre Sarkis nous a aidé, l’an 7^7
d e l’ère arménienne (1288 de J.-C.). »
Tous ces édifices souterrains sont taillés dans
un tuf volcanique ou conglomérat porphyrique,
très-dur, grisâtre ou blanchâtre avec de grandes
taches, consistant en une masse terreuse dans
laquelle gisent une quantité de petits morceaux
angulaires d’autres roches, la plupart de porphyre
(1). Cette roche a beaucoup d’analogie
avec celle de Vardzie.
Telles sont les différentes églises et chapelles
du célèbre Kieghart, qui s’appelle aussi Aïrivank,
le monastère dej la Caverne, qui fut fondé par
saint Grégoire : tous ces édifices; autant ceux
qui sont hors de terre que ceux qui sont taillés
dans le roc, sont parfaitement conservés quoique
abandonnés depuis maintes années ; il en est
de même des cellules, du monastère, qui sont
en bon état, et à peu de frais on pourrait fort
bien les rendre habitables : elles sont plus ou
moins grandes et pourvues de cheminées. C’est
ce que je racontai au comté Rosen à mon retour
à Tiflis, lui témoignant combien je regrettais
que de pareils monuments , fussent délaissés
et abandonnés sans soins aux intempéries des
rigoureux hivers de ces vallées, qui les entame-
(1) Description de M. Gustave Rosen.
ront bien un jour ou l’autre si l’on ne répare les
toits, les voûtes , etc. Le comte m’assura que
c’était bien son intention d’y envoyer une colonie
de prêtres arméniens ; mais que toute la
difficulté venait de ce que le patriarche voulait
que ce fût le gouvernement qui pourvût à leur
entretien ; tandis que le gouvernement disait
que c’était au patriarche et au clergé à le faire.
Je ne sais ce qui s’est fait depuis lors; mais
cert.es, malgré le froid pénétrant qui m’empêchait
souvent de tenir mes crayons, je ne pouvais
me lasser d’admirer toute cette richesse
d’architecture au milieu de ce chaos sauvage.
J’allai aussi visiter les ermitages qui sont
taillés dans le pied du rocher au-dessus du
monastère, et qui ne témoignent pas moins de
patience que tout le reste : l’une de ces petites,
cellules, taillée tout entière dans un bloc écroulé,
m’a présenté la plus longue inscription que j ’aie
vue en Arménie ; car tout ce qui est paroi extérieure
n’est qu’inscriptions en petites lettres et
de différentes mains. Je recueillis là les principaux
échantillons de roches que j ’ai rapportés
de mon pèlerinage à Kieghart, Ce sont, selon
M. Gustave Rosen :
i° Un porphyre à pâte terreuse d’un rouge
de tuile et à très-petits cristaux blancs d’albite
qui se sont formés dedans,.
2° Un conglomérat porphyrique, consistant