Ces formations ne préparent guère le géologue
au tableau extraordinaire qui se présente à
1 ouest de Dachesalakli, où une montagne bizarre,
de porphyre décomposé (1), surgit tout à
| (1) Description faite par M. le professeur Gustave
°sen des échantillons que j ’ai rapportés.
1 échantillon. Porphyre décomposé avec des cristaux
de mica et de feldspath décomposés. Ceux de mica,
qui ont jusqu’à une ligne de grosseur , ont en partie leur
texture feuilletée et sont d’un blanc verdâtre terne, ou ils
sontchangés en ocre brun. Le feldspath est complètement
tiànsformé en kaolin, qui se distingue de la masse .principale
pai une teinte plus jaunâtre : souvent aussi il a disparu
et n’a laissé dans la masse que de petites cellules an-
gulaii es de 1 a 2 lignes de grosseur.
2 échantillon. Porphyre dont la masse principale,
peu altérée et tachetée de jaune et de rouge pâle, renferme
de très-petits feuillets isolés de mica noir et de petites
cavités, jadis remplies par des cristaux de feldspath dont
les traces se voient encore sur les parois.
3e échantillon. — Porphyre dont la masse principale, à
cassure unie, est d’un brun rougeâtre terne : elle contient
un nombre infini de petites sphères d’un bleu de lavande
à fibres fines excentriques, comme les places de vitrifiées
qui paraissent souvent dans l’obsidienne. Dans la masse
principale, ainsi que dans ces petites sphères, sont semés
de petits cristaux d’albit très-brillants, d’un vert d’herbe.
Dans un second morceau de la même localité, la masse
renferme des rognons de jaspe d’un rouge jaunâtre : les
petites sphères sont plus rares dans le porphyre ; l’albite
est d un vert blanchâtre, et outre cela on y voit de très-
petits feuillets de mica noir.
coup de terre et présente au loin ses formes
déchirées. On y reconnaît des espèces de cratères
latéraux ou enceintes de roches à pic,
affreuses et nues. Au pied des collines viennent
encore des jets de blocs entassés. On dirait qu’il
y a dans ce porphyre apparence de couches.
L ’ancien village de Dachesalakli est au nord
du village actuel, et ses tombeaux en marquent
bien la position.
En cotoyant le pied des collines, on arrive
dans le bassin de la Djogas.
Il est singulier de voir une vaste enceinte circulaire,
légèrement ondulée, large de 5 à 6 verst,
entourée de collines de porphyre décomposé,
déchirées* tandis que, justement au milieu, il
s’élève un pic isolé de i , 5oo pieds, de l’effet le
plus pittoresque, et plus pyramidal que les pyramides
d’Egypte. C’est le Ghévardzin-Dache, cons
t a n t entièrement en porphyre jaunâtre ou
brun rouillé, avec de grandes lardasses perpendiculaires,
tandis que du haut en bas la roche
paraît cependant comme disposée par assises (1).
Quelque escarpé que paraisse çe rocher, il existe
un sentier qui mène jusqu’à sa cime,
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Le premier échantillon a été pris au village même de
Dachesalakli; les 2e et 3e échantillons viennent d’une localité
plus rapprochée du rocher de Ghévardzin.
(1) Voyez atlas, IIe série, pl. 82.