sée de 3 pieds f de chute sur 100 : rapport
de 45 verst ou i 65,ooo pieds de longueur à
6,000 pieds de hauteur. Mais comme la multitude
de ravins qu’on a à traverser rendront ce
ménagement impossible et qu’il faudra à toute
force suivre le lit de l’Akstafa au moins jusqu’au-
dessus de Tchargatche , il se pourrait qu’on
obtînt un résultat moins favorable. Nous aurions
environ 3,000 pieds de hauteur sur 72,000 pieds
de longueur ou 24 verst; ce qui donnerait une
pente de 4 ^ pour i q o ,
Je fais ces calculs approximatifs pour expliquer
comment le chemin actuel peut être très-
bon et très-facile jusqu’au sommet, quoique la
chaussée ne fut pas encore faite. Ce chemin est
aussi ancien que l’histoire de Géorgie et d’Arménie
, et a toujours servi aux grands passages et
aux grandes communications, rivalisant avec le
col du Bambak. C’est pourquoi je ne m’étonnai
pas de trouver que jadis ce chemin avait été fort
bien entretenu, et rendu praticable par des travaux
dans les rochers.
Chardin, qui suivit la même route que moi en
1673, logea le premier jour, dernier février, à
Soganlou; le 1er mars, il alla jusqu’à Kuprikent
ou village du pont de la Débéda. Le 2 mars,
en 12 heures de chevauchée, il atteignit Mélik-
kent. Le 3 mars, il coucha à Tchargatche qu’il
nomme Chinkar, gros village à 8 lieues (33 verst)
de Mélikkent. Le 4 mars, il n’alla que jusqu’à
Dilijan, à 3 lieues (11 verst) de Tchargatche.
Dilijan, sur VJcalstapha ( dit-il ), est au bas
d’une affreuse montagne; il compte 3oo feux ou
maisons. Dans ce tempsrla, on voyait dans la
vallée nombre de villages ; d’autres étaient bâtis
sur des pointes si élevées, que les passants les
entrevoyaient à peine. Ces villages étaient habités
séparément par des Géorgiens et par des Arméniens,
à cause de la grande antipathie qui régnait
entre ces deux peuples ; il n’y avait à Dilijan
ni caravansérai ni lieux publies ; mais on logeait
commodément chez les paysans, dont les maisons
ne différaient pas de celles d’aujourd’hui.
Dilijan et le sol à 6 lieues au nord et au sud appartenaient
à Camchi-kan, et s’appelait le pays
de Casac (1).
Le 5 mars, selon lui, il trouva le sommet de
la montagne à 2 lieues de Dilijan, et il alla
coucher à Karakèchies (Kétcharis), gros bourg
au bord du fleuve Zengui, ç’esl-à-dire qu’il prit
le chemin direct de la vallée de la Zenga, à travers
l’Echak-Meidan,
Après avoir grimpé cette pente boisée et escar-:
pée qui est à droite du Ghemin de Tchoubouklou,
sur la rive gauche de la Dilijan, on arrive en été
à une plaine superbe légèrement inclinée vers le
(i) Chardin I, a08, in-fol.