dans ces vallées éeartées, et dont la fureur augmente
à l’approche de la nuit.
A peine le point du jour se faisait-il remarquer
sur l’horizon, que je me trouvai déjà au milieu
de mes ruines, et je ne voulus les abandonner
que lorsque j ’eus rebâti tout mon temple sans
qu’il me manquât une seule pièce ; tel ainsi
qu’on peut le voir dans le dessin que j ’en ai fait .
J’appris une chose à Karhni qui me chagrina
un peu contre mon seigneur guide. — On lui
avait recommandé de me mener direwement à
Karhni par le chemin de la montagne pour que
je puisse voir le fameux Okhtchapert avec ses
milliers de grottes taillées aussi dans des roches
volcaniques. Il s’était ensuite excusé lorsque je
remarquai à Akh-bache qu’il m’avait fait prendre
un autre chemin, Sur les neiges, les difficulés dp
trajet, etc. Mais à Karhni, j ’appris qu’il m’avait
trompé, et que notre seigneur avait voulu ménager
un peu ses chevaux. J’en fus très-contrarié
parce que voulant visiter Ardachar, je fus obligé
de m’en retourner par le même chemin et de le
voir deux fois, ce qui ne serait pas arrivé en
passant par Okhtchapert ; il faut s’attendre tou-*
jours à quelques petits mécomptes dans ce
monde. J’en eus encore un ce jour-là, par la
presse où était notre seigneur de me mener à
ma destination, de me quitter, et de s’en retourner
chez lui.
Je lui avais bien expressément recommandé
de me faire passer par Tovin, l’ancienne capitale
de l’Arménie. Un peu au-dessus du Haut-
Akh-bache , nous traversons la Karhni-tchai ;
nous longeons un canal qui la saigne et qui passe
sur le dos d’une colline de schiste etde grès ;
nous descendons avec le canal dans une grande
vallée Circulaire, très-fertile et coupée de toutes
parts de canaux, d’irrigations qu’alimente la
Karhni-tchai. Au milieu de cette plaine nous
approchons d’un village; nous y entrons et l’on
me dit voila Tovin. Je suis stupéfait. Rien que
des huttes de terre glaise et de cailloux, qu’on
abandonne l’été; pas la moindre trace d’antiquité
; pas une pierre même qui ait l’apparence
d’avoir été taillée. J’avais beau dire à mes guides
qu’il est impossible que ce soit l’ancien Tovin ;
ils m’assurent que oui, et, sans obtenir de meilleurs
résultats, je suis obligé de les suivre, me
disant en moi-même que Tovin était sur une
colline ; celui qu’on me montrait était dans la
plaine. L ’ancien Tovin avait été préféré à cause
de la salubrité de son climat par les rois, qui
abandonnèrent Ardachar à cause de son insalubrité
pendant l’été ; et ce malheureux village
qu’on me donnait pour Tovin, touchait presque
à Ardachar et était presque aussi mal-sain.
Enfin Tovin était au bord d’une rivière qu’on