sées au Caucase. On distingue supérieurement
bien d’ici la pyramide du Passmta ou Souané-
tismta (1). Observée d’ici, elle paraît s’élever au-
dessus de tout un massif de montagnes blanches
de schiste, le Choda, le Zoropa, etc.
Parmi les monts du Létchekoum, c’est encore
le Quamli qui efface les autres par sa muraille
calcaire pittoresque, sillonnée de fentes verticales.
C’est un paysage à dessiner pour un grand
peintre.
Isriti , Dualichuïlébi.
Mon excursion du 12 octobre avait pour but
de visiter les bains d'eau sulfureuse qui sont sur
les rives de la Soulori, entre Isriti etDualichuïlébi.
J’admirai, en sortant de Chuanta, sur la route
d’Isriti, deux des plus beaux platanes de l’Imé-
reth : c’est une des raretés du pays.
A 5 ou 6 verst nous trouvâmes Sabéka, domaine
des Tchivtchévadzé, au bord du Khou-
mouri, bordé de laphani (2) au feuillage de
frêne et aux longues grappes de semences pendantes.
La plupart avaient été fort maltraités par
la hache.
(1) Mta, en géorgien, signifie mont, montagne.
(2) Pterocaria caspica ou Juglans pterocarpa; laphani
est géorgien, liphoni mingrélien.
Près de Sabéka, des juifs habitent Ouriébi,
où ils ont un petit bazar.
De Ouriébi à Isriti, seconde possession de
Tchivtchévadzé , il y a bien 6 verst. Nous passâmes
pour la première fois la Soulori, à 3 verst
d’Isriti, qui est dans les vignes et s’engage déjà
dans les gorges d’où s’échappe la Soulori.
Nous chevauchâmes d’abord au milieu des
berceaux de verdure le long de cette rivière, qui
charrie quantité de cailloux , de porphyre py-
roxénique, de grès, de schiste et de calcaire. Puis,
peu au-dessus du village, je découvris les premiers
affleurements d’un calcaire, que ses caractères
m’ont fait ranger parmi les roches jurassiques.
Ses couches ont leur tête suspendue vers
le nord, et elles tombent rapidement vers le sud
dans le sens de la gorge, s’horizontalisent ensuite
pour retomber encore. Les plans des couches
sont singulièrement suturés. La teinte du calcaire
est tantôt bleuâtre, puis rosée, blanchâtre,
marbrée. Le grain est quelquefois si fin que
c’est un beau marbre veiné, où le blanc et le
rose prédominent. Les couches sont presque
toutes fissurées, fendillées, et tombent par
éclats : les gros blocs sans défaut ni fissure, sont
fort rares. Point de pétrifications.
Ce calcaire , s’élevant tqujours davantage,
présente bientôt deux parois de 3oo pieds de
haut, qui étranglent le lit de la Sùulori. A