parties de la grande muraille. Cette maçonnerie
a été faite a la ha te , et paraît beaucoup plus
moderne que l’église et le palais, dont les matériaux,
ainsi que ceux des édifices d’alentour, ont
pu servir à cette construction; car on y voit
parci-parlà quelques pierres de taille qui ne
peuvent venir que de là. Ce château n’a rien de
remarquable, ni inscription, ni relief, ni trace de
division dans l’intérieur. Du côté de la Tékhouri,
le rocher présente un abîme ; ce qui est abordable
est entouré d’un fossé très-profond, tapissé
de buis. La vue est superbe (1).
La grande enceinte, le château intérieur et le
tertre qui le porte sont dominés par une colline
très-escarpée du côté de la rivière. Nous l’escaladâmes
péniblement, mon guide et moi, pendant
qu’il m’expliquait les merveilles de Nako-
lakévi.
Son sommet est couronné d’une troisième
forteresse qui a 460 pas de long et qui forme un
long parallélogramme sur la crête même de la
colline ; l’entrée, le seul point abordable, tourné
(1) Parmi les buis et sous la vigne sauvage, je trouvai
un des caracolles les plus élégants, auquel j ’ai donné le
nom de Caracolla Jasonis : en voici les caractères : C. testâ
orbiculari, superne depressâ, subtus convexiore, lalè
umbilicala, subcostâta, acutè carinata, diaphna alba,
labro reflexo. Il vit de compagnie avec les Hélix carthu-
sianorum, fruticum, etc.
vers le nord-est, est muni de tours et d’autres
ouvrages; c’est ce que Procope appelle les portes
d’en haut.
L’autre extrémité qui domine et regarde le
château d’en bas, est occupée dans presque toute
sa latitude par une grande construction en pierres
et en grandes briques peu épaisses, que je suppose
être quelque autre palais des rois des Lazes
ou une demeure du commandant du fort. Le
souterrain est solidement voûte ; 1 etage est perce
de petites meurtrières ; ce n’est qu’au second
qu’on remarque trois grandes fenetres occupant
l’un des côtés d’un grand appartement, et auxquelles
correspond vis-à-vis l’unique porte qui
mène dans une haute tour.
Enfin au centre de la forteresse s’élève une
vieille église, aussi l’une des plus anciennes du
pays ; car elle est dans le style byzantin primitif
pur. Elle est toute construite en grosses pierres
de taille, ainsi que la voûte du choeur; celle de
la nef est en tuf. Il n’y a ni sculptures ni inscriptions,
ce qui est toujours un caractère de grande
ancienneté (1).
Elle est assez bien conservée, quoiqu’une forêt
épaisse qui recouvre toute l’enceinte de la forteresse
indique assez que ce n’est pas d’hier
qu’elle est abandonnée,
(1) Voyez Atlas, IIIe série, pl. 4-