hautes assises d’un calcaire qui couronnent de
part et d’autre les pentes escarpéës de la vallée
de l’Akstafa.
Ce calcaire est compacte, gris ou jaunâtre,
sans pétrifications, par couches de 1 à 4 pieds,
separees par des lits friables de calcaire marneux.
Cette corniche calcaire monte sur la rive droite
de l’Akstafa jusqu’à 2,000 pieds au-dessus de la
rivière et forme plusieurs assises plus ou moins
boisées. J’ai tout lieu de croire qu’il faut ranger
ce calcaire parmi les formations crayeuses.
Le fond même de là vallée est volcanique, et
près des deux moulins où nous descendîmes
pour traverser la rivière, j ’observai plusieurs
couches de rognons jaunes de porphyre globuleux
(1) dans de l’argile jaune, évidemment
altérée, alternant avec des couches de débris de
porphyre voleànisé, de toutes couleurs, semblables
à des lapillis.
(1) i er échantillon. — Porphyre globuleux; les globules,
extérieurement, sont irréguliers, en forme de rognons
ondulés ; intérieurement, ils sont fibreux dans un
sens excentrique, et leur couleur est d’un roüge blanchâtre.
(Gustave Rosen.)
2e échantillon. — Amygdaloïde d’un rouge brun, avec
de petites cavités de spath calcaire, qui quelquefois enveloppe
aussi l’amygdaloïde même comme une écorce.
(Gustave Rosen.)
Çà et là, lits fréquents d’une cendre rougeâtre
ou rouge, volcanique, accompagnés d’une
multitude de cailloux et de gros blocs de porphyre
pyroxénique de toutes couleurs qui remplissent
toute la vallée de l’Akstafa.
Ces formations volcaniques ont soulevé et
fendu les formations calcaires dont les débris
innombrables,semés sur les pentes, se sont mêlés
aux débris volcaniques j j ’y trouvai des blocs de
ce calcaire , veiné de rouge comme du marbre.
Ces formations volcaniques ont d’ailleurs une
disposition par bassins, par cratères de déchirement
dont deux sont principalement visibles
entre Révajelou et Karavansérai.
Le centre du second en montant est occupé
par le village de Karanikli-dara qu’on voit à
peine au milieu de ces ruines de la nature. Les
villages de la basse vallée de l’Akstalà sont
presque tous arméniens ; plusieurs ont des vignobles
et des plantations de mûriers j mais
c’est peu de chose.
Nous escaladâmes la première assise assez
élevée de la rive droite, d’où, planant sur tout
le paysage, nous pouvions jouir de son ensemble.
Nous traversâmes plusieurs torrents qui
sillonnent profondément le sol. Je ne trouvai
pas ces belles forêts de la Mingrélie; les arbres
sont en petit nombre et les broussailles dominent.