nau{ 1), sont de race géorgienne, quoiqu’ils parlent
un dialecte assez différent, mêlé de mots
des Abkhases et des Béchilbey.
M. Eichwald croit que c’est à tort que les anciens
auteurs ont fait deux nations desTsannes et
des Souanes, plaçant les premiers sur les rives
de l’Acampsis, le Tchorok de nos jours. Il suppose
qu’il y a eu confusion de leur part, et il croit
que les Tsannes étaient identiques avec les
Souanes du Caucase, qui auraient ainsi envoyé
des troupes auxiliaires au siège de Pétra (2).
Cet écrivain moderne me paraît avoir mal saisi
le sens de tous ces auteurs èt avoir confondu
lui-même ce qu’ils avaient si nettement séparé
et décrit. Rien n’est plus clair ce me semble que
lés descriptions d’Arriën, dePline, deProcope et
d’Agatliias ét la concordance qui existe entre eux
et les géographes et chroniqueurs géorgiens qui
ont toujours placé et connu un peuple Dcharini
et un pays Ichanéthi, là Ou les anciens avaient
les Tsanni ou Sanni (3).
(1} Güldehstâdts Beschreibung, etc., p. 110. Reineggs,
11, p. i 5 , dit qu’ils s’appellent eux-mêmes Tson, et que
leurs voisins les nomment Soan, Sonti, Tsinti, èt leurs
pays Tsouanetti. Ce sont les Sonti de Gerber, les Esbé de
Karatchaï, Klaproth, I , 525.
(2) E. Eichwald’s alte Géographie, i 838 , p. 509.
(3) Voyez carte générale de la Géorgie et de l’Àrméhie
dessinée à St.-Pétersbourg en 1738 par J. N. Delille,
Ces Tsannes appartenant à la vraie race laze
ou géorgienne, il est assez singulier cependant
qu’il y ait analogie de nom entre une moitié
placée au pied de l’Elbrous et l’autre moitié au
pied des montagnes de Trébizonde. Peut-etre,
comme il est arrivé souvent, cette nation a-t-elle
été séparée dans la plus haute antiquité par Un
peuple qui a fait coin entre deux ët qui s’est
établi dans les plaines de la Colchide ; car le
Mingréhen dont la base est aussi le Géorgien,
est un mélange différent du Souane. Ce que je
viens de dire n’est qu’une pure hypothèse; car
aucun monument historique ne fait mention de
cette dislocation déjà si ancienne, et qui est applicable
auxHéniokhes qui sont voisins des Souanes
et des Sannes des deux parts (1).
Les Souanes ont presque toujours joui d’une
certaine indépendance. On a vu le rôle qu’ils ont
joué sous Khosroës et Justinien, et les longues
négociations dont ils ont été le sujet entre ces
deux monarques, Khosroës voulant absolument
les conserver sous sa domination pour être
maître des passages du Caucase. Ils firent aussi
d’après des mémoires, cartes et manuscrite géorgiens, publiée
èh 1766.
(1) Voyez sur la position de ces peuples chez les différents
auteurs anciens, les cartes 9,10,11 et i 3 de laP* série,
Géographie.