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seil, dans leurs expéditions de brigandage. Tan«
dis: qu’en l’empêchant de rentrer, les Kourdes
se trouvaient sans chef, et forcés de vivre tranquilles
et de s’apprivoiser sous les lois dé la
Russie,
Amarat est une petite forteresse carrée défendue
par un mur en terre glaise ; elle renferme
les vastes appartements à la persane du chef des
Kourdes, son harem, etc., le tout est passablement
abandonné.
On ne voit pas à Amarat le petit Ararat qui est
complètement masqué par le grand.
Nous quittâmes Amarat le 19 mers, accompagnés
de 70 cavaliers kourdes et de leur agar.
Les montagnes du Takh-haltou et du Keuro-
glou-dagh sont un chaînon détaché de la. chaîne
principale qui de l’Ararat se dirige vers Erze—
roum. La partie de cette chaîne qui sépare l’Arménie
du pachalik de Bajazed porte le nom de
Sinak ; elle est formée de deux branches parallèles
avec une vallée intermédiaire et le petit
laç de Ralakhli-gheul qui s’écoule quelquefois du
çôté de Bajazed; Le petit Sinak est au nord,‘(le
grand fait de temps immémorial la frontière
entre Erivan et Bajazed, Le Sinak est de pierres
noires et couvert de débris ; c’est du sommet
de cette montagne qu’a coulé la lave que nous
passâmes au-dessus de Sourmali et de Karakala
: là où j ’ai vu la coulée, le plan sur lequel
elle repose n’a pas plus de 2 à 5° d’inclinaison;
sa nappe est très-peu tourmentée et n’offre pas
l’aspect aussi visible de cheires que les coulées
du Nal-Tapa.
Les Kourdes passent l’été avec leurs troupeaux
sur les sommités du Sinak, du Keuroglou-dagh;
mais pendant l’hiver, ils cherchent un abri entre
les laves déchirées du Tachebouroun, promontoire
de l’Ararat, ou autour de Boulak-bachi
{Tête de la source), pour j placer leurs moutons
à l’abri contre les neiges.
Le chemin ordinaire qui mène d’Erivan à Bajazed,
passe au sud de l’Araxe par Souleiman-
abad (1), par Malagliou, par Igdir où est la quarantaine.
Dix verst plus loin est Alikamarli, d’où
l’on compte aussi 10 verst jusqu’à Kulluk ou
Moullah-Akhmet, le dernier village de la plaine,
et l’un de ceux de cette longue file qui borde le
pied des montagnes. De Kulluk qui est à a5 v.
d’Amarat, on monte pendant 25 a,utres verst
jusqu’au village de Moullah-Kamar qui s’étend
sur un plateau en assise du Sinak. C’est le dernier
des villages de l’Arménie : dans le voisinage
est le col du Sinak et la frontière delà Turquie,
-i Le nom de Keuroglou-dagh rappelle un nom
( 1 ) Abàd qui termine tant de noms de cette partie de
l’Arménie, signifie ouvrage de. Sardar-abad, ouvrage du
sârdar ; Soulèimàn^abad , ouvrage de Souleiman.