l’ouverture d’un vallon, la magnifique église de
Kétcliarousse en arménien ( Dzandzerlou en
tatare) : elle fut fondée dans le 11e siècle (l).
En 1827, au mois de novembre, un grand tremblement
de terre qui se fit sentir dans une
grande partie de l’Arménie, surtout dans le
Hokhtcha ébranla tellement l’église, que sa
coupole s’est écroulée. Beaucoup d'églises du
Hokhtcha ou Gokhtcha ont été ruinées de même
par ce tremblement de terre.
Randamal et Karavansérai-Karniéghin sont
pour ainsi dire les chefs-lieux de ce qu’on
appelle le Daratchitchak ou la vallée des fleurs.
G’est au nord de Randamal que se réfugient les
autorités russes d’Erivan pendant l’été. Elles y
ont ce qu’elles appellent leur camp d’été, qui
consiste en légères chaumières bonnes pour la
saison.
En arrivant au quartier qui m’était destiné, je
(1) Voici l’inscription qu’on lit sur la porte méridionale
de cette église, dédiée à l’invocation de S. -Grégoire ;
je la dois àia complaisance dé l’archimandrite Chakha-
tounof et de M. Chopin , vice-gouverneur d’Arménie.
« L ’an 482 de l’ère arménienne ( io 33 de J.-C.), -sous le
règne de Gaghik et sous le patriarcat du.seigneur Serge,
moi, Grégoire Maghistros, fils de Iiassan, j ’ai érigé cette
église à cette intention, qu’elle intercédé pour moi, pour
ma mère et pour mes fils. Que 'quiconque qui lira ceci', me
rappelle à Christ dans ses prières, je l’en implore. »
trouvai mon Ali, qui avait pris les devants pour
préparer notre logement, dans un état d’irritation
extrême. Justice, justice, Monsieur s’écria-
t-il dès qu’il m’aperçut, on m’a battu. — Battu?
— Oui, Monsieur ; je suis entré dans cette maison;
cet homme-là m’est tombé sur le corps et
m’a donné des coups. — Et tout gelé que j ’étais,
ma première besogne est de m’occuper de cette
fâcheuse affaire. Je me fais amener le coupable,
jeune homme de 22 à 25 ans, qui s’approche de
moi avec une contenance fière et un oeil de travers.
Il ne niait pas la chose. Je lui représentai
le châtiment qui l’attendait pour avoir frappé un
officier en service : il écoutait tout cela avec
un air plus méchant que contrit. Ali était toujours
fort animé et demandait vengeance, sans
pouvoir m’indiquer bien au clair comment il
avait reçu ces coups. Nous fîmes garder notre
homme à vue ; j’ordonnai qu’on fît venir à l’instant
même le mélikh (chefou schultz du village );
il demeurait à Randamal ; on courut le chercher.
En attendant, les parents qui ont entendu parler
des menaces que j ’avais faites au .coupable,
viennent me demander pardon pour lui. Je dis
que jë ne le puis; que le mélikh doit prendre
connaissance de l’affaire qui sera jugée plus tard
selon les lois. Ah était officier, et je ne pouvais
faire moins que de lui procurer pleine satisfaction
puisqu’il la demandait. Enfin arrive un
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