peine est-on dans ce défilé, que ce calcaire cesse
tout à coup sur les deux rives, et qu’un jet de
loches plutoniennes ( du porphyre pyroxéni—
que) perce a travers le schiste noir qui succède
au calcaire. Ce schiste a subi une altération très-
visible par le contact avec les roches ignées :
il est rougeâtre , comme brûlé, et se casse en
s endettant ; ses couches sont toutes bouleversées.
Un grès verdâtre prend sa place bientôt au-
dessus du schiste, et c’est dans ses fentes que
jaillissent, a 3 verst d’Isriti, les sources sulfureuses
de Dualichuïlébi.
Au goût, cette eau minérale est d’abord acidulée
etagreable ; mais aussitôt après on n’a que
le gout du sulfure d’hydrogène. Sa température
est de 26° R. La source d’Abastoumen, près
d’Akhaltsikhé, qui est précisément à l’opposite
de celle-ci, sur l’autre revers de la montagne,
indique 3i° R.
Le bassin qui contient cette eau est une ancienne
construction grecque ou romaine, Sur
laquelle les habitants du pays ont mis un toit
de planches. On se baigne dans le réservoir
même, ce qui est très-dégoûtant ; car on n’a
pas meme soin de le vider quand ceux qui vous
précèdent sortent,-et qu’ils ont profité de l’occasion
pour y laver leur linge.
L ’édifice du bain n’a jamais été considérable •
la porte d’entrée, qui se voit encore, était murée
en pierres et en briques de 11 pouces, sur
10 et i , et regardait l’est ; la façade qui donnait
sur la rivière était percée de fenêtres en plein-
cintre; l’intérieur de l’édifice avait été voûté.
Il m’a paru que cet ancien édifice n’était proprement
que le réservoir de la source, et qu on
la faisait couler à l’extérieur, tant pour les buveurs
que pour les baigneurs.
Le long de la Soulori, nombre de ruines et
de tas de pierres indiquent l’existence d’un ancien
village dans le voisinage des bains.
La position est très-resserrée, et le paysage a
quelque chose de là teinte des vallées et des hautes
montagnes. Tsikhésoubani est sur la hauteur
, au nord, en face des bains. Je ne sais où
M. Gamba a vu les peupliers dont il a omé son
dessin; à la place de ces hauts peupliers pyramidaux,
je n’ai vu que des charmes, des chênes, des
hêtres, dont la forme ne.rappelle pas trop celle
du peuplier. Cet arbre n’existe presque pas,
ni dans l’Iméreth, ni en Mingrélie ; je ne connais
que ceux qu’on a plantés à Koutaïs.
Si l’on va prendre dans 5o ans les dessins de
M. Gamba à la lettre, l’on sera bien étonné de
trouver les paysages, les végétations, et même
jusqu’aux noms si changés. Car le village de
Duablébi de M. Gamba, qui commence un peu
au-dessus des bains et qui s’étend dans l’intérieur