toutes forêts; il n’y a que quelques broussailles.
Pour avoir des poutres , ils sont obligés d’aller
sur le revers des montagnes de l’Echak-Meidan,
sur la pente géorgienne où commencent les
forêts.
Une chose encore à remarquer sur ce lac,
c’est que, à peu près au milieu de sa longueur,
il s’engorge tout-à-coup, sa rive occidentale envoyant
une pointe peu élevée à la rencontre de
la rive orientale qui détache de la chaîne por—
phyrique un long promontoire très-élevé, très-
escarpé, qui coupe ainsi le lac en deux. Je crois
que ceci n’a été bien rendu sur aucune carte,
et que même la grande carte qui a été dessinée
par les ingénieurs est aussi fausse sur ce point :
j ’en juge par la vue que j ’ai prise de ce lac et où
certes le promontoire s’avance bien plus dans le
lac qu’il n’est marqué sur leur carte. Cette
observation ne doit pas être un argument contre
l’exactitude du reste de la carte qui a été relevée
avec beaucoup de soin pour ce qui regarde
les côtes habitées et habitables , tandis qu’ils se
sont reposés pour la partie septentrionale et
inhabitée sur les documents de l’état-major.
Toute la partie sud-est, sud et ouest de la
côte offre aux regards un superbe pays, l’une
des riches et des belles parties de la populeuse
Arménie sous ses ro is , circonscrite comme
je l’ai dit par de hautes montagnes porphyriques
ou volcaniques qui séparent ce bassin de Chame-
chadile au N. E ., du Karabagh à l’E ., du Dara-
laghèse au S., du Kirkhboulak et du Daratchit—
chak à l’O. (1).
Du côté du Chamechadile, vous avez pour
cimes principales le Chah-dagh, le Satana—
gatche, le Chiche kaïa, VAkh-jakouche, mais
elles n’égalent pas celles qui font limite du côté
du Karabagh; celles-ci peuvent être considérées
comme le groupe le plus élevé de la chaîne, car
elles ne se dépouillent jamais entièrement de
leurs neiges ; ce sont le Koungourdagh, le
Kiskalassi, le Kétidagh et le Sirëiarsirtchali;*
et sur ces quatre cimes , le Kiskalassi (château
des filles ) qui ferme la vallée du Z o t, mérite la
palme.
Les cimes qui a voisinent le Daralaghèze ne le
cèdent guère en hauteur à celle du Karabagh :
ce sont le Dik—Tchapiliakend, le Ghézaldara,
le Chakhboulak , le D jani, le Janikh, qui sont
également couvertes de neige pendant toute
l’année.
La chaîne va en s’abaissant lorsqu’elle tourne
vers le nord, le long du Kirkhboulak et du
Daratchitchak, et aucune de ces cimes ne conserve
de neige. Ce sont pour la plupart des
cônes arrondis qui dénotent leur origine volca-
(1) Voyez la carte de l’Atlas, F e série, pl. 7.