ferment plusieurs tombeaux de saints fouillés et
brisés (1).
Je copiai au-dessus de ces arcades un bas-
relief allégorique grossièrement sculpté et représentant
une tête de chèvre tenant dans la
bouche le milieu d’une corde, dont les deux
bouts retiennent par des colliers deux lions en
1 égard 1 un de 1 autre. Au milieu, sous ces figures,
un aigle aux ailes etendues porte dans
ses serres un agneau. Toutes ces figurés rappellent
celles qu’on voyait à Koutaïs sur les chapiteaux
et sur les murs de la cathédrale. Les murs
sont aussi recouverts d’inscriptions.
Une porte, tournée à l’est, s’ouvre dans la
petite église exactement copiée sur le plan delà
première, et eclairee aussi par un dôme conique
orne d arabesques. Grand nombre d’inscription s.
Que les temps sont changés, disait Abner;
je pouvais aussi le dire, en voyant ce saint lieu
si desert, si dépouillé, lui qui regorgeait jadis
de richesses et d offrandes faites à ce morceau
de l’arche de Noë qu’on y conservait si soigneusement
, et qui se trouve actuellement à
Etchmiadzin.
L’autre porte de l’oratoire conduit dans une
espece de petit vestibule éclairé par un dôme,
( 0 Voyez atlas, IIIe série, pl. u , chapelle des Lio«s,
avec le relief décrit ci-après.
et remarquable par une belle source qui alimentait
jadis le monastère, et qui, abandonnée aujourd’hui,
gèle au fur et à mesure et remplit
une bonne partie de cette pièce, de façon qu’à
peine pus-je y entrer en me traînant sous la
porte.
Pour visiter une dernière pièce, il faut sortir
de ce corps de bâtiment et remonter le long du
rocher qui le domine : on trouve bientôt une
grande porte et un étroit corridor taillé dans le
roc vif i les parois en sont couvertes de croix
sculptées : au fond l’on trouve un sanctuaire ou
oratoire un peu plus petit que le premier, mais
dans les mêmes proportions : il est soutenu par
quatre colonnes du même style; les voûtes sont
unies ainsi que la coupole qui seule fournit la
lumière nécessaire à l’église (î).
Je copiai sur l’un des piliers une inscription
en belles lettres arméniennes, un peu enlacées
les unes dans les autres.
En voici la traduction faite par M. Kourganof
en arménien cursif et en français par le prince
Béboutoff.
« Par l’aide de Dieu, moi et Agacks, fils de
;?.v : . .. .. et mon épouse Roussoukana, nous
avons taillé dans le roc vif cette chapelle pour la
paix de nos âmes et de celles de nos enfants