S. O., émaillée de fleurs, dont le nom d’Echak-
Meidan ou de plaine aux ânes lui vient de ce que
c’est là que les habitants s’arrêtent pour faire
paître leurs bêtes de somme quand ils passent la
montagne. On a de cette plaine 9 verst de chemin
jusqu’au camp d’été du Daratchitchak ; on
peut y faire une chasse magnifique. Elle est
entièrement dépourvue de forêts.
Comme je voulais visiter les bords du lac
Sévang, je quittai la route ordinaire et je m’acheminai
vers Tchoubouklou.
Je trouvai en montant, sur une distance de
plusieurs verst, un porphyre granitelle vert qui
encaisse la Dilijan jusque près de sa source ; il
est entremêlé de porphyre pyroxénique ordinaire,
avec sa couleur rouillée brune.
Quand on a dépassé la limite des forêts et
qu’après avoir quitté le lit du ruisseau on escalade
insensiblement la sommité, on ne trouve
que des collines arrondies, des combes douces;
qui doivent être couvertes de la plus belle végétation
en été. Quelques sources se montraient
dans ces combes, entre autres l’une qui sort
presqu’au point de partage sous les porphyres
verts; en jaillissant sous la glace, elle avait+ 7°-.
Elle se jette dans le Balyktchai.
Arrivé au sommet du col, le chemin se trouve
encore de 5oo à 600 pieds au-dessous des sommités
qui encaissent cette dépression, et l’on
descend par des pâturages qui doivent être magnifiques,
et par lesquels on arrive presque insensiblement
jusqu’au village de Tchoubouklou,
qui est à i f o u a verst du bord du lac : mais
je ne pus apprécier cette magnificence sous la
neige profonde qui la cachait a mes regards.
Une vue toute nouvelle s’ouvrait sur un
paysage très-extraordinaire pour moi. En quittant
Tiflis, ou il n’y avait pas la moindre trace
de neige et 011 j’avais déjà cueilli des Merendero,
caucásico, j’imaginais qu’en avançant vers le
midi j ’allais trouver le printemps à Erivan et
dans la belle Arménie. Je n’avais vu nulle part
de neige en remontant l’Akstafa; elle n’était pas
descendue des sommités voisines 5 ce ne fut qu’à
Dilijan que j’en trouvai quelque peu, parce qu’il
est,adossé au revers de la montagne qui regarde
le N. O., tandis qu’une bonne partie des collines
de la rive gauche de l’Akstafa qui regardent le
S. E. n’en avaient plus du tout. J’étais, bien loin
de songer au spectacle qui m’attendait sur le
sommet de la montagne,: en montant même, je
trouvai fort peu de neige. Ce ne fut qu’au moment
ou mes regards purent passer sur la haute
barrière qui me séparait de l’Arménie, que ma
surprise et mon désappointement furent extrêmes.
Un paysage immense, mais un paysage
glacé : tout le lac Sévang, long de 60 verst ou
i 5 lieues, presque entièrement gelé ; les hautes