sur la place où demeurait St David, l’un des
treize saints Pères qui vinrent de Syrie prêcher
et établir la religion chrétienne en Géorgie dans
dans le quatrième siècle.
L ’église catholique avait été détruite par Aga-
Mahomet-Khan ; reconstruite aujourd’hui, elle
est desservie par les pères Capucins qui, lors
de mon séjour, étaient au nombre de quatre : la
mission de ces pères date en Géorgie de l’an
1661. Ils comptent environ 34i paroissiens des
deux sexes.
La principale église des Arméniens après la
cathédrale de Mognini, est le monastère des
Béboutof sur la hauteur d’Avlabar : il est dédié
à St-Etienne et desservi par i 6 moines.
La secte mahométane d’Ali a une mosquée
dont j ’ai parlé plus haut : elle compte 187 fidèles
, sans y comprendre les femmes.
Etablissements^Téducation.— Sociétés scientifiques.
Tiflis a un gymnase. L’éducation des jeunes
demoiselles n’est point négligée non plus dans
cette ville : les jeunes Géorgiennes et les
Arméniennes de familles nobles ou d’employés
du gouvernement sont reçues dans
un établissement fondé par madame la princesse
Paszkévitz, et dirigé par deux dames
dont l’une, lors de mon séjour, était anglaise.
Les élèves sont partagées en pensionnaires qui
paient 200 roubles en argent ou 800 francs de
pension, et en externes. J’ai causé avec les parents
de plusieurs de ces jeunes demoiselles, qui
tous m’ont parlé avec satisfaction des progrès de
leurs enfants et des soins qu’on leur donnait.
Encore un grand pas de fait : on civilise les
hommes et on influe beaucoup plus sur eux par
les femmes qu’en les civilisant eux-mêmes directement
: on dira que c’est un sophisme, et c’est
pourtant vrai : c’est par la vie domestique qu’on
les dompte et qu’on les améliore. Voyez l’orient
sans vie sociale avec les femmes, et voyez l’occident.
Cet établissement d’éducation a d’ailleurs le
grand avantage d’assimiler les premières familles
géorgiennes et arméniennes avec celles qui sont
d’origine européenne, et de faciliter ainsi les
mariages entre elles. Ces mariages promettent
le bonheur à ces employés civils et militaires,
qui ne craindront plus de se fixer en Géorgie, d’y
épouser des femmes qui n’ont de beau que le
visage, et d’éducation que celle qu’il faut pour
savoir se parer . On m’a fait la remarque que dans
ce nouvel institut, les demoiselles arméniennes
faisaient plus de progrès en général que les
Géorgiennes.
On élève, on civilise les enfans quand on veut
régénérer une nation. L ’espérance d’une prairie