dont St.-Marlin nous donne l’histoire en peu de
mots.
Fondée par Artaxias sous la direction d’An-
nibal, elle n’eut d’abord qu’un fossé et un rempart
qui fermait l’isthme de la presqu’île de l’A-
raxe.
Corbulon, général des armées romaines en
Orient sous Néron, la brûla et la dévasta vers
l’an 5o de J.-C.
Bientôt après le roi Tiridate la releva de ses
ruines, et lui donna le nom de Néronia pour
flatter cet empereur qui lui avait rendu ses états.
Il paraît quelle ne reprit bien que sous Arda-
chès II qui la fit reconstruire à la fin du premier
siècle de J.-C. et lui redonna son nom. Il la décora
de toutes les statues et de la plupart des
monuments qui ornaient les villes d’Erovanta-
chad, de Pakaran et d’Armavir, pour en faire sa
résidence royale. Ce prince et ses successeurs y
habitèrent environ 100 ans, jusqu’à ce que le
roi Vagarche fit de Vagarchabad la capitale de
l’Arménie. Vers l’an 344 ■> elle redevint pour
quelque temps la résidence des rois qui la quittèrent
à cause de son insalubrité pendant l’été ,
et allèrent se fixer à Tovin. Vers la fin du quatrième
siècle sa population était considérable, et
se composait en grande partie de Juifs livrés au
commerce.
Vers l’an 370 les armées persanes s’emparèrent,
sous Chapour II, de Artaxata qui renfermait
9,000 maisons de Juifs (4o,ooo Juifs) et
4o,ooo maisons arméniennes (170,000 Arméniens),
en détruisirent tous les monuments qu’ils
livrèrent aux flammes et emmenèrent les habitants
en captivité.
Artaxata se releva néanmoins; mais en 798,
il n’est déjà plus question de cette grande ville,
qui n’était qu’une partie du domaine particulier
des patriarches (1).
Aujourd’hui on laboure son enceinte; un petit
village et ses jardins sont placés dans un coin,
au N. O., entre la forteresse et le mur de la
ville : les anciens fossés à moitié comblés, servent
de rizières, qu’on arrose commodément
avec l’eau du Medzamor, dont l’ancien Canal
qui traversait la ville est presque à sec.
(1) Saint-Martin, Mémoires, etc. 1, 117,18 et 19.