église d’Akhaltsikhé et des anciennes églises de
plusieurs monastères. Les ornements abondent
sur la porte d’entrée dont le dessus est travaillé
en coquille. A côté on y a inséré une plaque de
marbre où l’on a gravé en géorgien :
« O Christ puissant, aie pitié du seigneur
Maximé catholicos d’Aphkhazeth. Amen. »
Il paraît qu’il avait fait restaurer l’église.
Les peintures de l’intérieur sont grossières et
le rouge prédomine partout.
Le portique s’est écroulé en partie. Les teintes
variées de pierres de taille, tantôt de bleu clair
ou de bleu foncé, tantôt veinées ou rubannées
de rouge ou de jaune, donnent un air très-pittoresque
à tout l’édifice. Le toit est couvert de
tuiles vernissées en vért.
Hors de l’enceinte de l’église, je vis au pied d’un
vieux tilleul une grande pierre taillée de 7 pieds
de long sur 3 de large et 12 i d’épaisseur,
placée comme un banc sur deux autres pierres.
Un autre bloc placé à côté, présentait en haut
son côté plat comme une table. Je suppose que
ce sont d’anciens autels du pays, ou quelque
table dans le genre de celles que j ’ai déjà décrites
(1). Les frênes, le lierre et les grenadiers
se marient à ces monuments.
Le pope de l’église nous offrit une collation
(1) Voyez Lailache, t. II.
dans laquelle se distinguait du salé de sanglier,
et nous retournâmes à Ozourghéti, distant de
7 vers t.. Nous passâmes ici à gué la Bzoudji qui a
la priorité sur toutes les autres rivières de cette
partie du Gouria ; elle la perd en confluant avec
la Natanébi qui lui ôte son nom, quoiqu’elle lui
porte le tribut de l’Atjitskali, de l’Alghindagoua,
et de la Bazéritskali que nous traversâmes trois
fois à gué avant d’atteindre Ozourghéti.
Askana.
Le 7 octobre, je me remis en marche pour
une nouvelle excursion. Je voulais voir l’un des
châteaux-forts des rois du Gouria. Askana, nous
disait-on, était à i 5 verst d’Ozourghéti. Nous
traversâmes d’abord un pays plat arrosé par la
Skoutchaï et la Natanébi; partout des champs et
des enclos. Une seule tramée porphyrique ondule
le sol derrière la Natanébi.
Arrivés au village de Bakoui, disséminé au
pied des monts Gouris, mes compagnons voulurent
y passer la nuit, quoique nous ne fussions
qu’à 3 verst d’Askana. J’en fus bien aise et j ’en
profitai pour escalader la montagne voisine, élevée
de 2 ,0 0 0 à 2 , 5 o o pieds au-dessus du niveau
de la mer.
Quittant les vieux noyers qui ombrageaient
notre sacle, j ’eus bien de la peine à me frayer