trants qui portaient à leur tour une coupole en
plein cintre. De la rosette ornée d’un double
triangle enchevêtré qui formait la clef, partaient
des côtes comme des rayons pour aller s’appuyer
sur les arceaux, ainsi qu’on en voit beaucoup
d’exemples dans les voûtes gothiques. Je
ferai seulement la différence qu’ici dans ces
dômes toutes les lignes approchent du plein
cintre et nullement de l’ogive, en quoi ce style
géorgien antique diffère du vrai gothique.
Dans un coin se trouve le trou à faire le feu
ou à poser le brasier : la fenêtre, avec une
grande embrasure et deux sièges de chaque
côté, était tournée vers le levant.
La disposition de cet édifice, qui n’est précédé
que d’un petit vestibule, sa situation qui domine
toute la ville, le manque de toute appartenance
quelconque comme cave, chambre à coucher,
magasin, etc., tout me fait croire qu’il avait une
destination particulière , peut-être religieuse ;
nous reviendrons là-dessus. J’observerai que
tous les détails sont très-soignés.
Le second style d’architecture, le plus commun
et qui diffère totalement du premier,'avait
pris à tâche, dans cette roche compacte, d’imiter
tous les ornements et tous les détails d’une boiserie
soignée. Les plafonds sont presque tous
plats. Vous y retrouvez corniches, petites poutrès,
grandes poutres traversières, taillées avec
le plus grand soin, comme dans une maison en
sapin.
Q u a n d l’appartement est grand, la grande
poutre traversière qui supporte les autres est
soutenue par des piliers qu’on a ménagés au
milieu de l’appartement. Celui qui m’a paru le
plus beau dans ce genre est le n° 3, qui n’est
pas loin à l’ouest de l’église.
C’était le salon, la pièce de réception de l’un
des plus grands appartements de la ville ; il mesurait
12 pas (27 pieds de roi) de longueur sur
autant de largeur. La paroi du fond était percée
de trois grandes arcades reposant sur des
piliers, qui donnaient sur un corridor communiquant
avec d’autres pièces. On passait dans
celles de côté par deux portes cintrées latérales.
Les poutres, simplement équarries, reposaient
sur une énorme poutre traversière, portée par
deux piliers répondant à ceux des arcades. Un
grand trou rond, percé dans le plafond au devant
de l’arcade du milieu, donnait un jeu libre à la
circulation de l’air pendant l’été, et servait aussi
à donner un peu de lumière, comme dans les
appartements souterrains actuels de la Géorgie.
La paroi de devant s’était détachée tout entière,
et s’était renversée dans la petite cour fermée
d’un mur qui formait le devant du salon. Toutes
les autres pièces de ce logement étaient fort