resse placée à l'extrémité nord de la vaste enceinte
de la ville.
La forteresse avait la forme d’un demi-cercle
dont la corde était tournée vers l’extérieur de
la ville. Elle avait 1 ,35o pas de tour ou un verst
par le sommet intérieur du rempart, ou de la
muraille, qui était construite en briques liées
avec de la terre glaise. La muraille, de 5o en
5o pieds, était fortifiée par une demi-tour ou
plate-forme semi-circulaire. Une seconde muraille,
éloignée de 5o pieds de la première, l’entourait
complètement avec la même disposition de
plate-formes, en faisant une assise générale d’une
quinzaine de pieds au-dessous du mur intérieur.
Un grand fossé, maintenant en grande partie à
se c, jadis alimenté par la Medzamor ou peut-
etre par 1 Araxe , faisait le tour de la forteresse.
Au centre s’élevait le palais royal, bâti en
briques, aujourd’hui amas ou plutôt colline de
déblais d’une trentaine de pieds de haut et de
70 pieds de long et de large par le sommet.
Les habitants du pays racontèrent à Chardin
(1), qui ne visita pas lui-même ces ruines,
que l’on voyait à Ardachar les restes du palais
de Tiridate ; ajoutant qu’il existait même encore
un fronton de ce palais qui n’était qu’à moitié
( 1 ) Chardin, I, 3 6 1 , in-folio.
ruiné : qu’on y trouvait quatre rangs de colonnes
de marbre noir de neuf chacun: que ces colonnes
entouraient un grand monceau de marbres ouvragés,
et que les colonnes étaient si grosses,
que trois hommes n’auraient pu les embrasser.
Il est bien clair que Chardin lui-même n’a
rien vu de tout cela , et c’est pour cette raison
que je suis porté à croire qu’il confond ici le
Takh-Terdal ou trône de Tiridate d’Artaxata
avec celui de Karhni : car d’après la direction
de sa route vers Nakhtchévan et rénumération
des endroits par lesquels il a passé, sans se presser
, à moins d’avoir eu les yeux bandés, je ne
conçois pas comment il n’aurait pas vu des
restes aussi remarquables, tant sa route passait
près de là, tant ces objets auraient dû être exposés
aux regards au sommet de ce tertre, au
milieu d’une plaine uniforme.
Ceci néanmoins n’est qu’üne simple supposition
de ma part; car il a existe a Artaxata ,
comme à Karhni, les traces d’un palais remarquable.
Tavernier qui place cette ville très-exactement
entre Korvirab et Erivan, dit qu’au milieu
des ruines se voyaient les restes d’un grand
palais. Plus loin il raconte que dans les plaines
qu’on traverse le second jour en se dirigeant
vers Nakhtchévan, il se présentait au midi,
à une lieue du grand chemin, une butte qui était