Mais ce cas tel est aujourd’hui à 5 verst de
I embouchure du Phase et du bord de la mer,,
ou il avait ete bati pour en défendre l’entrée et
le port, comme on y a transporté il y à trois
siècles le grand et le petit Poti. Depuis lors le
Phase a donc porte ses attérissements avec son
embouchure à 4 ou 5 verst plus loin , c’est-à-dire
que le point b se trouve en a maintenant.
b
Le niveau de la Mer-Noire n’a pas changé j ainsi le
niveau de l’embouchure était à b — a. Mais pai;
cette circonstance du transport de l’embouchure
à 5 verst plus loin, il résulte que le niveau du
fleuve a dû être exhaussé dans une bonne partie
de son cours pour obtenir la chute nécessaire à
5 verst de courant. Cette chute ne peut pas être
estimée à moins de 1 pied ou i \ pied par verst.
Ainsi actuellement le niveau du Phase, au Heu
d’être au point b est au point c , et a haussé de
6 à 7 pieds, différence notoire en pays plat.
Voilà pourquoi l’enceinte de cê castel n’est
qu’un étang et sa porte un canal bourbeux, et
la plaine qui l’entoure un marais. Tout cela était
jadis à 7 ou 8 pieds au-dessus du Phase ; aujourd’hui
c’est à son niveau ou au-dessous.
Ce fait historique pour ainsi dire, nous est garant
que la contrée doit avoir bien changé depuis
la première antiquité et que nous ne retrouvons
plus les formes que les anciens Grecs avaient
observées dans les sinuosités de la mer et du
fleuve. Voilà une bande de terrain d’une lieue de
large qui est un don du Rion, et qui n’existait
pas alors. On peut lire la suite des inondations
du fleuve dans les couches nombreuses de différente
épaisseur qui sont entassées les unes sur
les autres. La masse principale est plus ou moins
sableuse, consistant en une glaise grisâtre, brillante
par la multitude de parcelles de mica qu’elle
renferme. On reconnaît ici les éléments des rives
du Rion supérieur et de ses affluents la Glolats-
kali et la Tsuéchouri, ce schiste noir et gris qui
teint les eaux d’une couleur d’un blanc grisâtre,
qu’elles conservent jusqu’à leur embouchure.
Jamais le Phase Rion n’est clair : cette eau, chargée
de tant de particules hétérogènes qu’elle recueille
aussi en traversant la plaine, n’est buvable
à Poti que quand on l’a laissée déposer : elle devient
alors claire et potable ; le sédiment qu’elle
laisse, est exactement celui qui compose les rives
du fleuve.
Au-dessus de cette bande de terrain nouveau
on voit un vaste amas d’eau} Strabon l’appelle /ac,
et Agathias dit que de son temps on le nommait la
petite mer, et qu’il communiquait avec la mer.
Son nom actuel de lac Paléastome est extraordinaire,
on y reconnaît facilement les mots grecs