plus élevé. Ce via m’a paru sain et d’un goût
fort agréable.
Le vin de table du baron Rosen était du Vin
de Cakhétie ; mais son vin de choix qui était
parfait, venait de l’Odichi, l’une des provinces
de la Mingrélie dont j ’ai fait la description.
On porte la consommation en vins à Tiflis
a 5oo,ooo védro ou 1,000,000 tounga , environ
7,5oo,ooo bouteilles ordinaires, ce qui
ferait § de bouteille par jour par habitant en
y comprenant le militaire.
Quand on voulait , pendant mon séjour à
Tiflis, faire bonne chère, on allait chez Jean
Paul, ancien sapeur des grenadiers de l’armée
qui fut pris dans la mémorable campagne
de 1 an X I I , et qu’tin général russe
emmena à Tiflis comme cuisinier. L à , quand le
général quitta, plusieurs personnes qui s’intéressaient
à ce Jean Paul, connu comme un par—
fait honnête homme et comme bon cuisinier, lui
conseillèrent d’établir un restaurant et lui en
firent les avances. Ce brave homme satisfit à
leurs voeux en remplissant avec zèle pendant
plusieurs années la rude tâche qu’il s’était imposée;
mais fatigué de cette vie bruyante, de tant
de soins,’ Jean Paul s’est retiré à la colonie
allemande de Tiflis d’où eSt sa femme et où il
s’êst colonisé lui-même, traitant encore néanmoins
ceux qui viennent lui demander à dîner
avec l’aplomb d’un vrai cuisinier de gastronomes.
On lui commande aussi des repas de
noces et des déjeûners. Tout en servant avec
abondance et choix de mets , il conserve une
grande modicité dans ses prix, et pour le voyageur
européen en orient qui aime à retrouver
sous ce ciel étranger où les moeurs sont si différentes
des nôtres, ün établissement de ce genre*
la maison du bon Salzman, offre une table et
des habitudes qui lui rappellent vivement la
patrie.
Outre cela, Tiflis ne manque pas d’aubergès,
de cafés, etc.
Les bons logements manquent à Tiflis pour y
être agréablement : la plupart des personnes
étrangères n’y sont que campées. On ne vient à
Tiflis qüé pour y passer quelques années ; on ne
compté pas s’y établir pour toujours, par conséquent,
ni les étrangers, ni lés Russes n’y bâtissent
volontiers ; on n’a pas encore pris
l’habitude de regarder Tiflis comme une ville
européenne, mais cela viendra ; on se dira que
Tiflis est sa patrie. En attendant pour l’affluence
d’officiers I d’employés , de gens de toutes
espèces qui s’amassent sur ce point, il n’y a que
dés logements géorgiens, où des Cà'Vérnes arméniennes.
On se les dispute •cependant. Ce serait
donc une spéculation de bâtir à Tiflis, si toute
maison n’était pas sujette aux services militaires,