Tiflis et Erivan, par le col de Dilijan ; on devait
la commencer dès l’arrivée du printemps, et
M. le major Espéjo, qui avait la surveillance des
travaux, voulait envoyer préparer les matériaux
nécessaires pour que les travailleurs ne souffrissent
aucun retard. Je fis accord avec la personne
qu’il envoyait, de voyager ensemble jusqu’à
Dilijan, et je ne puis dire tout l’agrément que je
tirai de la société de l’aide du major, qui connaissait
déjà le pays et la manière d’y voyager;
Nous partîmes le 3i janvier et nous allâmes,
après avoir pris congé de nos amis de Tiflis* qui
me donnèrent, à moi en particulier, tant de
preuves d’amitié, chercher un gîte à Soganlou-
glii, qui est à 10 verst de Tiflis.
Ce village* qui a été jadis beaucoup plus grand
qu’il n’est à présent, possède plus de 60 puits de
naphte qui sont en face du village, sur la rive
gauche du Kour; le gouvernement les a affermés.
Les collines qui entourent le village consistent
en grès vert ou crayeux, sur lequel repose* en
formant le sommet des collines, une épaisseur
de 20 pieds de gros cailloux roulés, tant calcaire
noir et schiste, que porphyre et même gros
blocs de. lave. Les maisons sont dans la terré
comme dans le reste de la Géorgie.
En été, la plaine de 25 verst qui s’étend de
Soganloughi à Dëmourdjasalou le long du Kour*
est si horriblement chaude et si infestée de cousins,
qu’il est impossible de la traverser. Pour
l’éviter, on a été obligé de faire faire à la route
de poste le tour de cette plaine et de l’allonger
d’au moins 20 verst. Les villages qui y sont
semés çà et là sont complètement abandonnés
pendant cette saison . Mais dans celle où je voyageais,
je n’avais rien à craindre ; nous arrivâmes
d’assez bonne heure à Démourdjasalou, qui est
situé entre le confluent de l’Alghet et du Kour.
Il faisait un superbe temps, et l’horizon seul
présentait des cimes couvertes de neige autour
de la plaine immense du Kour, où les troupeaux
cherchaient des herbes desséchées.
Les cimes qui me frappèrent du haut du toit
de terre sur lequel je m’étais placé, furent le
Kasbek et le Margopa, cime plus petite qui se
voit à l’ouest du géant des montagnes caucasiennes.
Au midi, les sommités du Pambak ou Bambak
se présentaient majestueusement à 20 verst de
l’autre côté du Khram.
Au sud-ouest, Lallever attirait tous mes regards.
Nous logeâmes chez les Ta tares dont les villages'
couvraient le pays pendant l’hiver : je les
revis au printemps quand ils quittent le pays
d’en bas pour mener leurs nombreux trouppaux
sur les montagnes.
Le 2 février, nous passâmes à gué l’Alghet5