
 
        
         
		beau  temple  grec  que  Tiridate  fit  élever  en  
 l'honneur  de  quelque  divinité  arménienne,  soit  
 Ardimet ou Anahit  (Diane ou  Vénus ) à côté de  
 l’habitation  de  sa  soeur  dont  on  voit  les  ruines  
 a  quelques  pas  du  temple ;  mais  l’architecture  
 en  est bien  plus  simple;  les  murailles  ne  sont  
 que des lits  de  cailloux  liés  par un  fort  ciment.  
 Ce palais n’a pas mieux  résisté  que  le temple,  et  
 il  a  été  cruellement  dévasté  par  les  tremblements  
 de  terre. 
 Karhni  offre  encore  plusieurs  autres ruines ;  
 mais  ce  sont  toutes  des  églises.  Une  seule  est  
 restée debout  : on l’a restaurée pour  l’usage des  
 habitants  du village ;  toutes  les  autres  ont  succombé  
 sous  la  violence  des  tremblements  
 de* 
 terre.-  Quelle  force  il  a-fallu  pour  déchirer,  
 comme  une feuille de papier,  ces énormes murailles  
 ! 
 J’ai dessiné la plus jolie de ces églises, quoique  
 la plus  petite;  elle  est  au  N.  O.  de  la  ville,  et  
 pouvait  servir  de  modèle  par  l’élégance  de  ses  
 proportions.  Saint  Jean-Baptiste  Garabied  en  
 était  le  patron ;  son nom  se lit  à  côté de l’église  
 sur  un monument  en  forme  de  niche,  couvert  
 d’inscriptions arméniennes qui lui était consacré. 
 On compte 8 verst de Karhni à Kieghart. Deux  
 chemins, aussi mauvais l’un que l’autre, s’offrent  
 à  votre  choix;  ou  vous  montez  immédiatement  
 sur  une  coulée  de  lave  qui  ne  recouvre  qu’ en 
 partie  celle sur laquelle est bâti Karhni ;  ou vous  
 suivez  d’abord  le  pied  de  cette  Coulée  jusqu’à  
 ce  qu’elle encaisse  assez étroitement  le  lit de  la  
 Karhni-tchai, pour  qu’on soit obligé de  l’escalader. 
  Par ce dernier chemin on passé à côté d’une  
 superbe  source qui jaillit  sous  la  coulée  de  lave  
 et  qui  forme  déjà  à  sa  sortie  un  ruisseau  très-  
 abondant, l’une des richesses de Karhni.  Sa température, 
   le  g mars,  était de 6°. 
 Monté  sur  le  sommet  inégal  de  la  coulée  de  
 lave,  nous  eûmes  bien  de  la  peine  à  passer  à  
 travers  les  neiges  qui  étaient  encore  entassées  
 sur  toute  Cette  partie  des  montagnes  :  les  chevaux  
 en  avaiént jusqu’au  ventre  :  lés  sommités  
 de  quelques  arbustes; maigres  et  rabougris,  se  
 montraient  cà et là..  '  , a.  , 
 Pour  arriver  au  village  de  Bourdit, nous  redescendîmes  
 par  l’escarpement de la  coulée  de  
 lave  jusqu’au  fond  d’une  chaudière  de  roches  
 volcaniques où passe la Karhni-tchai. 
 De Bourdit  au monastère *  on ne compte que  
 2  verst  nous  laissâmes  nos  chevaux  au village  
 pour  continuer  notre  pèlerinage  à  pied par  un  
 très-mauvais  chemin,  au  milieu  des  blocs  de  
 roches  éboulées et  sur  une  pente  très-esCarpée. 
 Ici  lë  vallon de  la Karhni-tchai, près  de  ses  
 sources,  s’encaisse de plus en plus. Des bancs de  
 roches  vôlcanisées  mêlées  de  coulées  de  lave,  
 s’élèvent  à pic, entassées  les unes  sur  les  autres