ni joui' ni nuit : il avait voulu le vendre aux
Turcs comme esclave, et ce fut la punition qu’on
crut devoir lui infliger.
Nous gagnâmes bien notre dîner; car il nous
fallut encore redescendre à pied et aller le chercher
sur une haute colline, vis-à-vis du château
, chez le pope de l’endroit, qui nous avait
invités et qui nous traita pompeusement (1).
Tchikotauri.
Pour arriver de bonne heure à Tchikotauri §
nous pressâmes un peu notre pas ; le paysage
était coupé de collines et de ravins, couverts de
châtaigniers et d’airelles du Caucase, hautes de
4 à 5 pieds. Les chemins étaient fort mauvais
sur ce sol glaiseux et fertile.
Nous traversâmes, à 4 verst de chez le pope ,
le village de Basilèti, et à 7 verst, la Gouba-
zéauri. Près de Tchikotauri, nous trouvâmes la
Soubsa ou Soupsa, près de laquelle M. Mar et
sa femme ont établi leur demeure, en face de
Ci} Voici encore un menu ; j ’en demande toujours pardon
aux philosophes : des poulets rôtis à la sauce de grenade,
du cochon de lait rôti, du jambon de sanglier fümé,
du pain au fromage, des oeufs durs cuits sous la cendre,
pelés et servis avec du sel, du fromage de plusieurs espèces,
des pommes, de fort bon vin.
Erkhèti, habitation d’été du prince George
Eristaf.
M. Mar était à Odessa; ce fut madame qui
nous donna l’hospitalité dans sa nouvelle maison
, qu’elle était en train d’achever. Elle eut la
bonté de me communiquer plusieurs renseignements
sur les essais que son mari avait faits pour
acclimater et utiliser de nouvelles cultures.
M. Mar avait d’abord été commis de la maison
anglaise Atwood, qui avait profité de la
franchise de commerce de la Géorgie, pour fonder
un établissement à Redoute-Kalé et à Tifiis.
Je ne sais si ce fut par l’inspiration de ses patrons
ou par lui-même, que M. Mar demanda au
roi du Gouria un terrain pour y faire ses essais.
Le gouriel lui permit de les faire à Liandjhouti.
Le premier essai de M. Mar fut de faire venir
de Perse des semences de coton à longue soie.
Le coton germa, poussa, et crût parfaitement
bien ; mais les gelées précoces le firent périr ,
parce qu’il avait été semé un peu tard. On avait
fait une avance d’un millier de roubles argent
pour labeur, établissement et transport de six
charges de semences qui étaient venues de Perse.
L’année suivante on fit un second essai d’une
charge de semences; il n’a pas réussi, et M. Mar
n’a pas continué.
M. Mar ayant transporté son établissement à
Tchikotauri, y sema de l’indigo, qui poussa d’a-
Ili. 8