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dàtre, etc. Une grande coulée de lave qui a
passé sur l’argile feuilletée, s’est arrêtée en
grande partie sür le sommet de la rive gauche ,
où elle forme jusqu’à Hadjibeïramlou, une muraille
menaçante à pic. La coulée de lave n’a
dépassé l’Araxe qu’en face de Sourmali, où les
deux rives offrent le même escarpement. Ce
village est bâti sur un angle de la coulée.
Ces laves offrent plusieurs successions d’éruptions
séparées par étages de différentes natures,
laves proprement dites, tufs et cendrés
volcaniques, trass, etc.
Descendu au bord de l’Araxe, on longe sa
rive gauche en le remontant jusque vis-à-vis de
Tourébi : nous trouvâmes ici un gué et nous le
passâmes fort heureusement à l’exception de M.
Sialski qui tomba dans l’eau, mais cet accident
n’eut pour lui d’autres suites que le désagrément
d’être mouillé.
L ’Araxe ici est séparé en plusieurs bras, et
comme le Kour et toutes les rivières très-rapides
, il se promène d’une rive de son lit à l’autre,
formant des ensablements d’un côté et emportant
tout de l’autre. C’est ainsi qu’un village voisin
de celui de Tourébi a entièrement disparu de
la rive gauche où il possédait des jardins, des
champs, etc. Maintenant à peine reste-t-il assez
de place pour la largeur d’un sentier.
On s’étonnera que traversant une plaine uniforme
, on trouve cependant l’Araxe à une si
grande profondeur au-dessous du niveau de la
plaine dans la partie supérieure de son cours ;
tandis que dans sa partie inférieure, il est presque
de niveau avec la plaine à très-peu de chose
près. Cela prouve que malgré son uniformité,
cette plaine est encore beaucoup plus inclinée
de l’ouest à l’est que le cours même du fleuve.
Cela prouve aussi peut-être que le tassement de
l’argile feuilletée de cette plaine s’est fait dans
un grand bassin qui recevait déjà alors à son
extrémité occidentale un fleuve qui coulait dans
le sens de l’Araxe et se perdait dans le lac; Cette
rivière, entraînant des particules schisteuses,
devait passer à travers un sol schisteux entre-
mêlé de grès.
Le niveau élevé de la plaine est une raison de
sa stérilité et de son abandon complet il a été
impossible d’amener un canal d’irrigation qui
pût atteindre à cette hauteur , en' saignant
l’Araxe, la seule rivière qui puisse fournir de
l’eau. ,Le dernier canal dérivé de l’Araxe coule
derrière Chagriar; plus loin, au N. O. tout est
désert et abandonné.
On prétend qu’il n’en a pas toujours été de
même, et que dans les temps anciens on avait su
amener, par un col de la Coulée de lave qui sépare
la plaine de l’Akhouréan, les eaux de cette
rivière. On prétend même qu’on avait fait passer