que l’église servaient de refuge aux moines et
aux prêtres, et ils avaient fermé par une bonne
porte l’issue de la corniche qui leur tenait lieu de
rue et qui débouchait sur une plate-forme du
rocher , où étaient le clocher et quelques maisons.
Cette plate-forme, comme un ouvrage
avancé , était aussi fermée d’une muraille , et
une vieille forteresse ruinée, en grosses pierres
de taille, couronnant le sommet du rocher à pic
au-dessus de la plate-forme, complétait le»
soins que les moines avaient pris pour leur sûreté.
Je dirai en passant que cette forteresse est de
l’ancien style et rappelle les plus anciennes constructions
de Koulaïs!
J’ai dessiné du bord de la Kvirila, ombragée
de vieux noyers, ce Gvimé caverneux qui, avec
ses grandes faces de rochers recouvertes de
lierre pendant en énormes massifs , présente un
coup d’oeil des plus pittoresques (1).
A quelques verst de Gvimé, on me montra,
sur la rive droite de la Kvirila, un ruisseau très-
abondant sortant comme le Salghir en Crimée,
ou comme la Serrière, près de jMeuchâtel en
Suisse, d’un trou profond au pied du rocher : on
l’appelle Groudo, et on y fait au printemps une
peche très-abondante ; car les poissons en hiver
(*) Voyez atlas, IIe. série, pl. i 5 .
trouvant les eaux de ce ruisseau plus chaudes et
plus agréables que celles de la Kvirila , le remontent
et se cachent dans les cavités du rocher
: au printemps, quand la belle saison arrive
, ils redescendent de nouveau pour rentrer
dans la Kvirila, qui est à son tour plus agréable
que le Groudo ; et c’est alors qu’on les prend
pour la table des moines de Gvimé, à qui appartient
cette pêche, et qui s’en régalent avant et
après le long carême.
Plus loin, une fente dans la paroi du rocher
donne accès à la Djroudjoula , qui se jette dans
la Kvirila, à moitié chemin entre Gvimé et Sat-
chekhéri.
Tant que le roc s’élève assez, les grottes, tant
naturelles que factices , ne cessent d’en tapisser
les flancs \ quelques-unes sont abordables par
quelque corniche ou par quelque assise du rocher.
Mais en approchant de Satchekhéri, les rives
calcaires s’abaissent petit a petit, et a 3 verst
du bourg l’on entre dans une vallee lai ge , superbe
, très-fertile, l’une des plus belles du pays.
Elle est fermée au sud par le plateau tertiaire
peu élevé qui sépare le bassin de la Kvirila de
Djiroula. Au nord-ouest se perd l’extrémité de
la formation dolomitique, en détachant une longue
bande de.rochers extrêmement étroite, jusque
sur les premières sommités de melaphyre
qui encaissent la vallée au N. 0 ., au ]N. et au