outre les églises, est un grand tas de pierres
taillées qu’on dit avoir été une ancienne porte
de la ville de Vagarchabad. On la laisse à gauche
longtemps avant de trouver les vastes jardins,
enclos de murs de terre glaise, du village actuel
de Vagarchabad : on peut juger ainsi de la vaste
étendue de l’ancienne ville.
A côté des premiers jardins , on voit la première
église nommée Ripsimé ; plus loin le
village de Vagarchabad, semé dans les jardins,
n’offre rien de plus attrayant que la ville d’Eri-
van. De hautes murailles sales qui bordent des
ruelles, et l’on a tout vu.
A gauche se présente le monastère, séparé du
village par une place libre de 200 pas de large.
A juger de ce bâtiment par l’extérieur, il serait
impossible de le prendre pour ce qu’il est. On
dirait plutôt voir une grande forteresse carrée,
avec quatre portes; chaque côté du haut mur de
défense est appuyé de plusieurs tours, dont la
base seule est en pierre; le reste est en terre
glaise (1).
Nous mîmes pied à terre à la grande porte
d’entrée, et nous pénétrâmes d’abord dans un
long bazar voûté, rempli de marchands et d’ou-
(1) Les fortifications d’Etchmiadzin, telles qu’on les
voit aujourd’h u i, furent' renouvelées par le patriarche ou
catholicos Siméon, qui gouverna de 1763 à 1780.
vriers qui, dès la nuit tombante, retournent au
village.
A l’extrémité du bazar, nous trouvâmes une
seconde porte, dite la porte de Terdat. Une cour
carrée qui a /¡.00 pas de long sur autant de large,
s’ouvre devant nous, et en face parait la superbe
église ornée de sculptures, qui ressort d autant
mieux, que toute cette cour n’est fermee que
par des édifices bas et de peu d’apparence, p
Le côté occidental du carré est destiné au
patriarche,. Celui du septentrion ne présente
qu’une longue suite d’arcades au fond desquelles
sont les cellules des moines. Le bâtiment méridional
est occupé en grande partie par un long
réfectoire, dont les tables et les sieges sont en
pierres de taille (1) avec un petit dome a l’entree,
sous lequel se place le catholicos quand il prend
part au repas. A l’orient se trouvent encore des
logements pour les moines,
La grande cour est entourée de plus petites^
dont l’une, entre le réfectoire et le mur extérieur,
est destinée aux pèlerins : d’autres servent
à l’économie du monastère, ou à quelques objets
de fabrication.
(1) Ce réfectoire fut construit par le catholicos Abraham,
qui gouverna fie 1730 à 1735. Voyez Das russische
Arménien , von armenischen Schriftstellern geschildert,
par E. A. Herrman. Berlin, i 835. ■ ’