même où le pauvre Sovitche était tombé malade.
Il y q eu un peu de sa faute. Cet infatigable botaniste,
l’un des plus zélés que la science ait produits,
était allé camper pendant 8 jours sous
une tente sur les montagnes d’Adjara, qui séparent
le Gouria de la Turquie, non loin des cimes
que le professeur de Nordmann, aussi infatigable,
aussi zélé que lu i, est allé explorer il n’y a que
fort peu de temps. Dans son ardeur de travail,
Sovitche s oubliait lui — meme i pendant ces
8 jours, il ne vécut que de pain, de fromage,
d’un peu de thé. Le temps était pluvieux; il eut
l’imprudence de descendre dans la plaine , si
mal-saine à cette saison; il remonta dans sa tente;
il se refroidit, revint néanmoins à Ozourghéti,
ou, affamé, il dévora le dîner qu’on lui présenta,
sans se ménager après un si long jeûne. Après le
dîner, il alla étaler ses nouvelles trouvailles dans
les immenses salles du palais du gouriel, qu’on
lui avait ouvertes pour cet usage.Mais déjà il ne
pouvait plus lutter contre la maladie qui l’avait
saisi : il tombait comme engourdi, comme endormi
sur ses plantes : il avait une fièvre
typhoïde. Le major Chilaïef qui le logeait et qui
me reçut aussi très-amicalement, lui administra,
le deuxième jour de la maladie, un vomitif,
comme il me l’a raconté lui-même..... Le m a l
augmentant, Sovitche se fit transporter à Koutaïs
chez M. le pharmacien Kakolski, où il a expiré
au grand chagrin de tout le monde ; on admirait
son étonnante activité, son dévouement ; on
l’aimait pour son bon coeur. L’académie de St-
Pétersbourg a commencé à lui ériger un beau monument
en publiant les immenses et riches collections
de plantes et d’insectes qu’il avait recueillies
pour elle et sous sa protection. Il paraît que sa
maladie a entraîné la perte d’une partie de celles
du Gouria, qui étaient fort précieuses par la
multitude de plantes rares et nouvelles qu’il y
avait recueillies : mais le zèle de M. de Nordmann
aura comblé cette lacune.
Likaouri.
Pour prendre une idée de la beauté du pays
qu’ont vanté Reineggs et Giildenstâdt, je fis
quelques excursions. La première eut pour but
Likaouri, placé à 8 vers! plus avant vers les
montagnes del’Adjara. Nous passâmes lâ Bzoudji
et nous remontâmes une belle -et riche vallée,
couverte de champs de millet et de maïs et d’arbres
chargés de vigne. Elle est arrosée par une
multitude de petits ruisseaux qui se jettent dans
l’Atjitskali. On pourrait aussi appeler cette forme
de p»ays, plaine, vu sa largeur.
On avait établi ici une quarantaine que les
nouveaux règlements ont mise hors d’usage.
Au sud de la vallée de Likaouri s’élèvent les