dron circassien de la garde; mais les Circas-
siens ne voulurent pas le reconnaître comme
l’un des leurs, parce qu’il était étranger, et
on fut obligé de retirer de l’escadron Alibey,
qu’on renvoya à Tiflis auprès du baron Rosen,
après l’avoir nommé officier. Toutes les personnes
qui ont habité Varsovie en i 83i et i832,
se rappelleront cet Alibey, que nombre d’extravagances
chevaleresques ainsi que sa haute et
belle taille avaient suffisamment fait connaître.
Tel était l’interprète qui m’avait été donné. Je
fus réduit cent fois à regretter mon bon Nicolas
de Bagdag, dont l’intelligence, la complaisance
et les attentions continuelles contrastaient extrêmement
avec l’air suffisant et l’incurie d’Ali, qui
n’avait de bon que de savoir quatre langues, le
russe, le turc, le géorgien et l'arménien, et
d’être excellent pour commander les chevaux et
les relais dans les villages.
Pour passer le col de l’Echak-Meidan, nous
quittâmes la vallée de l’Akstafa et nous entrâmes
dans le ravin du torrent de Dilijan, que nous
remontâmes une dizaine de verst en le côtoyant
tantôt sur une rive, tantôt sur l’autre * Elles sont
bien boisées; je retrouvai au-dessus de Dilijan
le pinus sylvestris affi. Je ne sais si on en pourra
faire une nouvelle espèce, car AI. de Stéven s’est
donné la peine de le comparer dans son herbier
avec le vrai sylvestris, et n’a trouvé aucune différence
notable. Ce pin a partout sa zone climatique
sur les montagnes d’Akhaltsikhé, du Gou—
riel, du Caucase. A Dilijan, il borde la rivière
l’espace de quelques verst, après quoi l’on voit
succéder le chêne, l’érable, le frêne, qui ne
cessent qu’où les forêts cessent : mais le pin ne
monte pas jusque-là.
La Dilijan est très-rapide ; sa chute sur ces
10 verst peut être estimée de 3 pieds sur 100 au
moins ; ce qui donnerait aux sources 900 à
1.000 pieds au-dessus de Dilijan. Ajoutez pour
ces sommités encore un millier de pieds, on
pourrait dire que l’Echak-AIeidan en a 5,ooo et
plus de hauteur absolue. Cequi est trop peu, si on
considère que le col du chemin par le Bambak ,
mesuré barométriquement par AI. Parrot, est
de 7,340. Le col de l’Echak-AIeidan ne lui est
pas de beaucoup inférieur, si tant est qu’il le
soit.
J’ai compté que l’Akstafa tombait de Dilijan
aux deux moulins sur une distance de 4$ verst
d’à peu près 2,000 pieds, ce qui n’est certes pas
exagéré.
Supposons que le col de l’Echak-AIeidan soit
effectivement de 7; 000 pieds, ou d’à peu près
6.000 pieds au-dessus du point de départ de la
nouvelle route dans le voisinage des deux moulins
et de Alélikh-Kend, on verra qu’en ménageant
bien la pente, on pourrait faire une chaus